The Covenant – Le film de guerre brut de Guy Ritchie est palpitant et bouleversant

CRITIQUE DE FILM – Guy Ritchie présente sa création la plus remarquable depuis des années avec The Covenant, un film qui s’inspire d’histoires réelles, examinant la complexité des relations humaines, des promesses, et de leur accomplissement, souvent dans un contexte de vie ou de mort. Le réalisateur s’éloigne du ton léger de ses précédentes œuvres pour raconter une histoire sérieuse et bien pensée, dans laquelle la loyauté, la responsabilité personnelle et le courage jouent un rôle central. Ce film ne se contente pas de refléter son époque, il creuse plus profondément, mettant à jour les dilemmes personnels et les conflits au sein de la situation politique mondiale.

 

 

Ces dernières années, Guy Ritchie et son équipe de cinéastes ont manœuvré entre des productions légères et drôles, et des récits masculins significatifs. Après la comédie policière de 2019, The Gentleman, est venu le sérieux “Heat”-inspiré “Wrath of Man”, suivi par le film d’espionnage mondial, “Operation Fortune: Ruse de Guerre”. Ritchie revient maintenant à un ton plus sérieux et présente un film basé sur les durs événements politiques du monde réel – The Covenant, son meilleur film depuis des années.

 

 

Obligation et Loyauté

 

Le film ne se base pas sur une histoire réelle spécifique mais s’inspire des histoires déchirantes d’interprètes afghans qui ont collaboré avec l’armée des États-Unis pendant plus de deux décennies. Ils leur avaient promis des visas, mais après le retrait américain d’Afghanistan en 2021, ils ont été laissés seuls dans un environnement hostile. Ritchie, Ivan Atkinson et Marn Davies, les scénaristes, ont créé un récit sur l’armée américaine qui s’inscrit dans la vision artistique unique de Ritchie, sur les pactes humains et l’obligation sacrée des parties impliquées dans The Covenant. Ritchie met un accent particulier sur la diffusion d’informations basées sur le texte, parsemant le film de nombreux lieux, noms et jargon militaire. À la fin du film, cependant, une définition émerge qui éclaire le titre du film et souligne le thème central du film : le mot “pacte” comme une promesse, une obligation.

 

 

Les deux visages de la promesse

 

D’un côté, nous trouvons le Sgt. John Kinley (Jake Gyllenhaal), un solide expert en armes et explosifs arrogant qui dirige une équipe étroitement soudée renforcée par les dangers tout au long de la vie. De l’autre côté, nous trouvons le nouvel interprète de John, Ahmed (Dar Salim), un homme mystérieux et réticent qui a une excellente compréhension des gens et des situations, peut-être à cause de son passé douteux. Il prend son rôle d'”interprète” au sérieux – non seulement en traduisant la langue, mais en identifiant les signaux non verbaux, le ton de la voix, et les expressions faciales pour révéler la vérité.

L’équipe tombe sur une usine massive d’IED dans un endroit abandonné et se retrouve sous le feu des forces talibanes qui arrivent en vagues incessantes, armées et conduisant des camions Toyota. Une incroyable histoire de survie se déroule, centrée sur le sacrifice de soi et la rédemption, un drame de relations et d’accords forgés dans le sang. Quand Ahmed et John sont laissés seuls dans le désert, avec John gravement blessé et les Talibans sur leur trace, Ahmed prend un risque énorme et le ramène à la base. Cet acte de sauvetage, enraciné dans l’amour, la générosité et le sacrifice de soi, permet à John de rentrer chez lui et force Ahmed, ainsi que sa femme et son enfant, à fuir les Talibans parce qu’il a tué leurs soldats et collaboré avec un Américain.

 

 

Responsabilité individuelle et risque

 

John est tourmenté par la culpabilité, hanté par le passé, et frustré par la bureaucratie qui ne parvient pas à délivrer les visas promis. Il prend donc les choses en main et agit en dehors du système, à ses propres frais, sachant qu’il ne peut rembourser sa dette qu’avec un risque personnel et des sacrifices potentiels.

Dans The Covenant, Ritchie prend une charge plus grande et c’est un plaisir de le voir travailler avec deux acteurs vraiment excellents. Les deux personnages communiquent souvent sans mots, transmettant des pensées non dites avec leurs yeux et leur langage corporel. Les deux hommes sont confrontés à une question persistante – Ahmed est-il trop “sauvage” ? John restera-t-il vraiment aux côtés de son interprète ? Ils doivent se prouver par leurs actions. Salim donne vie au personnage attentionné d’Ahmed avec une approche sérieuse et sensible ; Gyllenhaal emploie sa sauvagerie et son regard intense pour réaliser la mission de John, utilisant tous les moyens possibles pour influencer le poids de la machine militaire en faveur d’Ahmed.

 

 

Interaction entre les images et les sons

 

Ritchie dépeint la relation entre les deux hommes avec des outils cinématographiques, un motif récurrent où l’objectif de la caméra les rapproche alors qu’ils se regardent. La partition de Christopher Benstead maintient le rythme de va-et-vient tout au long du film, où les battements de tambour tribaux alternent avec des sons de cordes lents et mélancoliques. La caméra voit le paysage de haut, plaçant les personnages dans l’espace sur des plans aériens de drones, ou descend au niveau du sol, capturant des moments chaotiques de combat au corps à corps avec des caméras portatives. Dans une scène de flashback, lorsque John pense aux dangers auxquels il a été confronté en s’échappant des montagnes, la scène est lyrique et surréaliste, nous permettant d’entrer dans son monde de souvenirs et de comprendre ce qui le pousse dans sa mission dangereuse.

 

 

Ritchie prend le sujet au sérieux cette fois

 

Parfois, le jeu d’acteur, les techniques cinématographiques et l’atmosphère peuvent sembler excessivement dramatiques comparées à la gravité du sujet. Cette approche d’un sujet ouvertement politique signale une nouvelle direction dans le travail de Ritchie, mais lorsqu’elle est vue dans le contexte de son œuvre, ce n’est pas un saut si radical. C’est une autre histoire sur la lutte d’un individu, prenant le système à bras-le-corps avec une mentalité criminelle pour remplir son obligation. L’approche de Ritchie est d’examiner le problème à un niveau micro, dans les relations humaines, mais en le regardant à un niveau macro, c’est une pensée affligeante de voir combien d’accords de vie ou de mort ont été laissés non tenus en Afghanistan.

-BadSector-

 

 

The Covenant

Direction - 8.5
Acteurs - 8.8
Histoire - 8.2
Visuels/Musique/Sons/Action - 8
Ambiance - 7.8

8.3

EXCELLENT

The Covenant est un drame intense et captivant qui présente un reflet austère et sombre de la réalité à son public. Le film nous confronte sans merci à la cruauté de la réalité et à la crise émotionnelle qui en résulte, tout en mêlant habilement des éléments de films d'action classiques et de récits dramatiques."

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)