Tom Clancy’s Ghost Recon: Wildlands – Un jeu de fantôme

TEST – Après plusieurs années d’un développement complexe et un budget surprenant engagé, la dernière superproduction des studios Ubisoft, Tom Clancy’s Ghost Recon: Wildlands est finalement disponible. S’il y a une chose, qui est correct dans Ghost Recon Wildlands, c’est bien le premier mot de son titre. En effet, Ghost Recon Wildlands est un «fantôme» du genre du monde ouvert – ou du moins; c’est un titre open world sans aucune âme, style, ou quelque chose, qui le rendra spécial, le différenciera des tonnes d’autres titres mondiaux ouverts déjà faits. Ajoutez à cela chaque erreur qu’Ubisoft a fait jusqu’à présent dans son genre préféré d’open world, auquel la société s’accroche, sans espoir de le lâcher.

 

Tout d’abord, laissez-moi préciser, que je ne suis pas un “Ubi hater” du tout, bien au contraire. Je pense toujours qu’Assassin’s Creed: Unity était assez bon et Assassin’s Creed: Syndicate était également excellent, et j’ai beaucoup aimé Far Cry Primal aussi – pour ne nommer que quelques titres Ubisoft. Qu’est-ce que tous ces jeux du monde ouverts en commun ? Eh bien une histoire décente, et sympathique, ou au moins des personnages intéressants.

Par contre, Ghost Recon Wildlands a une histoire incroyablement nul, avec un héros principal totalement terne (fait par vous-même au début, mais ayant quand même un backstory) et ennuyeux. Il est comme l’exact opposé d’un Big Boss avec un passé mystérieux dans Metal Gear Solid: Phantom Pain – un autre jeu militaire de monde ouvert, qui se passe également dans des endroits exotiques, mais qui n’est pas au même niveau – même si ce dernier a été gâché à cause de La stupidité de Konami.

Les autres personnages ne sont pas mieux non plus : nous avons notre agent CIA féminin, Karen Bowman qui entretiens une conversation tellement terne et cliché avec Mr. Boring Main Hero au début du jeu, que j’ai honnêtement presque éteignais le jeu toute de suite.

Le principal méchant est un type nommé El Sueño, qui essaie vraiment de ressembler à Marlon Brando de Apocalypse Now. Alors qu’il est encore un méchant assez impressionnant, l’histoire est si banale, que j’ai rapidement perdu mon intérêt pour son personnage aussi.

Meurtres, mensonges, propagande

Oh, j’ai presque oublié d’écrire sur l’histoire elle-même. Bienvenue en Bolivie, pays d’Amérique du sud. Population : 10,67 millions. Superficie : 1 098 581 km2. Principale source d’exportation : la cocaïne. Un fléau contrôlé par le puissant Cartel de Santa Blanca, une organisation puissante dont l’influence a déstabilisé la région, et qui se propage à travers tout le continent.

Une menace mondiale prise au sérieux par le gouvernement américain, qui a décidé de réagir de manière chirurgicale, en chargeant une unité d’opérations spéciales, les Ghosts, de faire le ménage, et sans tarder.

Opération “Same Shit”

En tant que chef de l’escouade Ghost, votre objectif consistera à mettre un terme à la montée en puissance de cette organisation, en démantelant chaque planque, entrepôt de fabrication, casino… à la botte de la Santa Blanca. Bien évidemment, la mission s’annonce ardue, le gouvernement corrompu et les troupes de l’Unilad tenteront d’ailleurs de vous mettre des batons dans les roues. Vous devrez ainsi tenter de sauver les populations locales en vous unissant aux rebels. Vous devrez ainsi sécuriser 21 provinces contrôlées par les narco-trafiquants, chacune ayant sa spécialité : Sécurité, Production, Influence et Contrebande. Une longue balade, pour laquelle vous devrez compter une trentaine d’heures environ, voire plus, si vous souhaitez vous aventurer aux quatre coins de la Bolivie.

En récupérant les informations réparties à travers chaque région, vous êtes en mesure de constituer un dossier qui vous permettra de mettre la main sur le leader de la province en question. Vous serez ainsi amené à fouiller -entre autres- des caches d’armes ou des entrepôts qui grouillent d’hommes armés. Une succession d’objectifs plus ou moins passionnants, qui vous conduisent indubitablement à votre cible. Malheureusement, on constate rapidement que le joueur poursuit inlassablement le même objectif, en suivant la même trame :

Je pars à la chasse aux infos

Je les compile

Je retrouve la cible

Je l’exécute

Je passe à une autre zone

Démo technologique bolivienne

S’il y a une chose que je dois encore admettre, c’est que le jeu est assez joli à la surface. Ce n’est pas magnifique, et bien sûr, ce n’est pas au niveau de Horizon: Zero Dawn. Pourtant, la Bolivie a un charme exotique, que l’on ne cesse de constater, lorsque nous volons au bord d’un hélicoptère, ou nous conduisons une voiture volée.

Mais dès que nous regarderons sous la surface de ce beau paysage, nous verrons aussi comment c’est superficiel et artificiel.  Aussi certaines textures, ainsi qu’un clipping incessant, ne viennent endiguer cette progression. Régulièrement, en conduisant, divers objets apparaissent par inadvertence, tels que des arbres, poteaux électrique… Un non sens, surtout lorsqu’on voit le travail amassé pour optimiser la profondeur de champ.

Côté bande son, l’ensemble apporte à l’ambiance un plus non négligeable. En effet, la stratégie de propagande de la Casa Blanca réside avant tout dans le fait de manipuler la population par l’intermédiaire de messages dans les radios du pays. Même les animateurs sont corrompus et mis à contribution, ce qui provoque un faux sentiment de sécurité. Les gens sont ainsi désorientés, et seront sans doute amenés à placer leur confiance dans ces individus. On apprécie ainsi tout particulièrement cet aspect de la direction artistique, qui vient considérablement améliorer notre expérience en tant que joueur. Les musiques sélectionnées par l’équipe de développement améliorent également ce côté muy caliente qu’offre la Bolivie, et accentue davantage encore notre envie de voyager, sans aucun véritable but.

Fermons ce monde !

Il y a très peu d’aspects rédempteurs à ce dernier titre open world d’Ubisoft. La carte gigantesque de la Bolivie est l’un d’entre eux. C’est juste dommage, que la société française n’a pas réussi à le remplir de vie, ou du moins quelques missions passionnantes.

Je pense vraiment que maintenant, Ubisoft devrait prendre un repos non seulement de certaines franchises, comme Assassin’s Creed (qui n’a pas une suite depuis Assassin’s Creed Syndicate à partir de 2015), mais aussi l’ensemble du genre monde ouvert. Quant à ce titre, c’est bien un «fantôme» de ce genre; que je conseille plutôt d’exorciser…

-BadSector-

Pro:

+ Une version énorme et décente de la Bolivie
+ Missions Co-op
+ La plus grande carte artisanale dans n’importe quel jeu

Contre:

– Mission après mission le même scénario répétitif
– Voyager n’est tout simplement pas amusant, les véhicules ayant une mauvaise physique
– Histoire extrêmement cliché, stupide, avec des personnages ennuyeux


Éditeur: Ubisoft

Developpeur: Ubisoft Paris

Genre: monde ouvert, shooter tactique, GTA-clone

Date de sortie: Mars 11, 2017

Tom Clancy's Ghost Recon: Wildlands

Jouabilité - 5.6
Graphisme - 7.8
Histoire - 4.3
Musique / audio - 5.2
Ambiance - 6.2

5.8

MOYEN

Il y a très peu d'aspects rédempteurs à ce dernier titre open world d'Ubisoft. La carte gigantesque de la Bolivie est l'un d'entre eux. C'est juste dommage, que la société française n'a pas réussi à le remplir de vie, ou du moins quelques missions passionnantes. Je pense vraiment que maintenant, Ubisoft devrait prendre un repos non seulement de certaines franchises, comme Assassin's Creed (qui n'a pas une suite depuis Assassin's Creed Syndicate à partir de 2015), mais aussi l'ensemble du genre monde ouvert. Quant à ce titre, c’est bien un «fantôme» de ce genre; que je conseille plutôt d’exorciser...

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines - including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)