Tom Clancy’s The Division – New York, brûle-t-il ?

TEST – Après le magnifique demo d’E3 2013, qui nous a tous fait rêver, pour Tom Clancy’s The Division une période de développement a commencé, qui a été prolongé, bruyant, avec une communication gauche, avec enfin une bêta fragile, lentement dévoilant ses atouts. Maintenant l’heure est venue d’oublier tout ceci et de plonger finalement dans la version finale de The Division. Les développeurs n’ont plus la moindre excuse pour contenter l’éditeur, qui a mis gros sur le succès de sa nouvelle licence.

 

« New York, New York » – on peut encore chanter avec Frank Sinatra, car une nouvelle fois nous sommes dans cette ville torturé tant de fois par des malicieux scénaristes qui ont décidé de plonger New York dans le chaos le plus total et mettre à genoux les États-Unis. Des terroristes ont contaminés des billets de banque par un virus le jour du Black Friday ; ce qui signifie, que sa propagation sera drastique et épouvantable.

The graphics in The Division are excellent, not E3 2013 good, but it looks awesome when in motion.

« Répandez la nouvelle, je pars aujourd’hui »

Des millions et des milliers de victimes et une ville qui sombre en quelques jours dans le chaos. Déjà des groupes militaires sont organisés et font régner la terreur dans les rues détériorées par un hiver, qui est arrivé trop tôt. Quels sont ces groupes ? Les Rioters, Rikers et Cleaners… c’étaient des simples émeutiers auparavant, mais ils sont devenus des hors-la-loi sans pitié bien plus organisés.
Les sectes fous ne manquent pas non plus, qui ont décidée de foutre la pagaille partout et tuer les rares survivants qui restent. Bref, la mégapole doit faire face à une apocalypse – la pire de son histoire.

Les sectes fous ne manquent pas non plus, qui ont décidée de foutre la pagaille partout et tuer les rares survivants qui restent. Bref, la mégapole doit faire face à une apocalypse – la pire de son histoire.
Afin de tenter de remettre un peu d’ordre dans ce chaos tout et aussi pour comprendre les origines de cette épidémie, le gouvernement expédie sur place une unité spéciale : The Division. Et elle va avoir du pain sur la planche !

Des clichés abondent donc dans ce scénario alourdi d’un pesant “Tom Clancy’s” dans son titre, qui n’épatera plus les amateurs du genre. Les rares cinématiques, sans trop de style, ou de surprises ne tiennent pas plus que cela en haleine. En outre, le caractère étendu et désordonné de l’aventure n’aide pas particulièrement à retenir l’attention non plus. On appréciera quand même le décor de ce New York dévasté, post-apocalyptique, qui vous fait frissonner en pensent à des attentant terroristes passés il n’y a pas très longtemps à Paris et à Bruxelles.

The graphics in The Division are excellent, not E3 2013 good, but it looks awesome when in motion.

« Je veux faire partie de, New York, New York »

Une atmosphère d’état de siège règne partout : des magasins pillés, des murs recouverts de graffitis, des chiens errants, des voitures en flammes, des cadavres pourrissants sur terre. La ville est dans un terrible état, elle empeste l’urgence et la mort. Elle dégage une ambiance terrible et étouffante qui plante parfaitement le décor.

Le problème, c’est que ce New York en même temps froid, trop géométrique, sans aucune vie et aussi triste à en crever. Bref, c’est le jeu a une atmosphère intéressant d’abord, mais on s’en lasse assez rapidement. Aussi le découpage des quartiers rend ces promenades vraiment monotones et pénibles. C’est archi-linéaire : des lignes droites, des lignes droites, encore des lignes droites… C’est vraiment la marche ou crève, d’autant qu’il n’y a aucun véhicule disponible pour raccourcir certains parcours.

Par contre, on pourra utiliser un système de déplacement automatique au gré des lieux-clés découverts, et aussi grâce au système de matchmaking qui vous permet de vous rendre aussitôt dans une mission à l’autre bout de la map en « un clin d’œil »… le temps d’un chargement assez longue.

Oublions aussi le débat vain de downgrade / pas downgrade qui est plus une problématique marketing qu’autre chose. Sur le plan technique, The Division fait clairement le boulot : vous avez devant vous une ville fourmillant de détails et chargés d’effets de lumière et de particules qui donne corps à l’ensemble – mention spéciale pour le rendu des flammes.

PREVIEW - Two of us decided this weekend to try out the beta version of the long-awaited The Division, the latest tactical-survivor MMO-RPG action game from the industry veteran Massive Entertainment. A big scandal of an obvious graphical downgrade already preceded the release of the beta version, but people still weren't sure what to expect from the gameplay. Until now…

Pour un jeu open world impliquant un aspect multijoueur, The Division a vraiment le matériel de quoi impressionner par moment. La réactivité de certains éléments du décor, les éclairages dynamiques (oui, on peut s’amuser à péter certaines ampoules comme dans le premier Splinter Cell), le cycle jour/nuit et la météo sacrément variable… Massive Entertainment a réalisé un excellent boulot dans l’ensemble.

Par contre, j’étais moins enthousiaste en ce qui concerne les animations – comme celui de notre héros propre – et devant quelques duperies techniques, comme les “faux” reflets dans les vitres des buildings déjà vus dans Watch Dogs.

On remarque aussi çà et là du “pop” de textures assez désagréable ou des enchevêtrements d’éléments pas très flatteurs non plus. Par contre, le frame rate est d’une constance épatante même lorsque tout l’écran s’enflamme et explose avec des paquets d’ennemis qui s’agitent en tous sens.

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« Si je peux réussir là-bas, je réussirai partout »

Maintenant que l’on assez parlé des graphismes, il est temps de plonger dans le sujet complexe du gameplay. Fidèle à son accroche publicitaire, The Division est effectivement à la croisée des chemins entre différents genres ; ce qui donne, pour les experts en acronymes époustouflants, un « TPS-MMO-RPG ».

La base du jeu est assez évidente : les combats de The Division suivent à peu près grosso la recette institutionnalisée par Gears of War. La caméra est élevée légèrement au-dessus de l’épaule, notre agent très spécial soldat court partout, il se cache derrière les voitures, des murets, il peut faire des roulades d’esquive, peut tirer à l’aveugle aussi… Toute la panoplie est à l’exception du saut et on regrette qu’on ne puisse pas nous accroupir ou nous avancer discrètement non plus.

Par contre, le système pour nous mettre à couvert est semi-automatisé comme dans Watch Dogs. Avec Croix on peut nous blottir contre le premier carton ou pare-choc venu pour éviter les tirs ennemis. Pour passer d’une couverture à l’autre, il suffit simplement de la “viser” et de rester appuyé sur ledit bouton pour voir notre héros filer comme un cabri. C’est vraiment efficace, et sur des niveaux plus élevés, c’est même indispensable.

The graphics in The Division are excellent, not E3 2013 good, but it looks awesome when in motion.

Les armes à gauche

Par contre, cette mécanique nous exige un temps d’adaptation. Au milieu de combat, il arrive, qu’on s’emmêle avec le contrôle dans tous les sens et notre héros se colle du mauvais côté d’une barricade. L’autre problème est cette fichue tendance à contourner automatiquement un abri lorsqu’il arrive au bord, et il s’expose au grand jour alors que l’on voulait simplement jeter un petit coup d’œil.

Il nous arrive aussi de pester contre des soucis d’ergonomie, comme la fonction des grenades (un clic bref sur la croix directionnelle) ou de certains items qui demandent un appui long sur la croix directionnelle pour accéder à une roue de sélection secondaire… Bref, quand ça chauffe beaucoup, on s’y perd un peu. Mais bien sûr, avec un peu de patience et de pratique, ces soucis disparaitront peu à peu. Disons que c’est un coup à prendre.

En ce qui concerne l’arsenal, Ubisoft Massive aurait pu avoir plus d’imagination. C’est vraiment très classique : des fusils mitrailleur, d’assaut, à pompe, à lunette, flingue etc. – c’est assez dérisoire. Oui, cela devient un plus intéressant plus tard grâce aux améliorations que l’on peut apporter aux armes. Mais, tant dans les bruitages que dans le feeling général, on aurait apprécié un peu plus de nervosité et de percussion.

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Pas des Einstein

La manque d’imagination sont les mots-clés aussi en ce qui concerne les ennemis eux-mêmes. D’abord, ils manquent de variété. Les quatre factions que l’on doit combattre n’envoient face à nous que quatre ou cinq types de adversaires différents. Ça sent vraiment le copié/collé de skins de punks cagoulés ou de pyromanes en tenue de métallos. Comme on les lutte par des foules, ils deviennent lassant peu à peu.

Leur comportement au combat n’est pas évident non plus. En règle générale, tout va bien. On a en face de nous des gangs bien armés avec des punks ou des soldats qui prennent soin de se planquer comme il le faut, et des fois ils essayent aussi de nous déborder ou d’exploiter dignement les décors pour nous prendre par surprise.

Par contre, on note également les fous suicidaires qui n’hésiteront jamais à foncer vers vous pour essayer de vous choper au corps-à-corps à la batte de baseball, tandis que leurs comparses plus sournois tenteront de vous tirer dessous de loin en profitant de la confusion causée par leurs compagnons.

The graphics in The Division are excellent, not E3 2013 good, but it looks awesome when in motion.

En contrepartie, on assiste aussi à quelques errances débiles, souvent vues en coop quand l’I.A., troublée par le nombre d’assaillants, en perdra un peu ses repères. Un bonhomme qui file en boucle entre deux abris, qui fait des va-et-vient grotesques, reste planté quelques secondes les bras ballants…

On pourra être témoin de ce genre de petites inepties qui font toujours sourciller, sans oublier les scripts de comportement, qui sautent un peu trop aux yeux.

Á part des malfaisants ordinaires, on trouvera des ennemis “élites” bien plus résistants (mais pas forcément beaucoup plus violents ou malins, ceci dit), ainsi que de vrais gros boss en colère. Cela donnera bien sûr lieu à des combats furieux et mortels (sans respawn automatique, comme dans Destiny). Ils concluront certaines missions principales, mais ne brilleront pas forcément par leur originalité et ne viendront pas non plus insuffler beaucoup d’épique dans les batailles ; la faute, sans doute, au contexte réaliste du jeu. Ici, on ne croisera pas de dragon géant ou de ninja cyborg qui envoie ses clones contre nous.

Non, les boss restent globalement des gros types bien plus baraqués avec un nombre de HP toujours étourdissant.

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Un RPG ou un monde réel ? Les deux…

Et, oui comme dans les RPG bona fide, dans The Division les ennemis ici ont des points de vie et sont donc plus ou moins sensibles à nos attaques, en fonction du level et de la puissance de nos armes. Classique pour le genre. Vous pouvez oublier donc les headshots fatales. Il fera beaucoup plus de dégâts et pourra également étourdir un ennemi, mais il en faudra parfois plusieurs pour mettre un bonhomme à terre – voire plusieurs dizaines de dizaines quand il s’agit d’un boss.

On en arrive ainsi à l’un des points-clés de The Division : le décalage entre son système de jeu et le réalisme dans lequel il essaie de s’ancrer. Un décalage radical qui pourra provoquer quelques raclements de gorge chez certains. Il faut dire que coller 28 headshots à certains ennemis simplement coiffés d’un bonnet en laine H&M avant de les voir s’écrouler a de quoi décontenancer par moment.

Dans un cadre fantastique où l’on peut invoquer la surpuissance d’une armure plasma, ça passe. Dans le New York des années 2010, c’est moins évident.

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C’est toujours notre « destinée » ?

La gameplay hybride, avec des aspects RPG pourra dérouter, par contre The Division est plutôt du côté coop/action-MMO. On pense alors inévitablement à Destiny qui tentait le même genre de cabriole il y a un an et demi. Le parallèle n’a rien de bizarre ; il est même sacrément à-propos puisqu’à bien des égards le titre de Massive Entertainment tire sur les mêmes ficelles.

On pourra ainsi se lancer dans du coop à quatre entre amis, en recrutant des joueurs dans les différents hub disséminés dans New York ou via un système de matchmaking très efficace, même s’il est encore perturbé par des petits soucis de jeunesse. Bien sûr, dans ces cas-là, les ennemis seront bien plus costauds et nombreux, histoire de vous donner du fil à retordre.

Comme on commençait à le dévoiler plus haut, c’est évidemment dans ces conditions que The Division dévoile toute sa valeur. Tout d’abord, parce que l’affluence des ennemis donne aux missions un caractère explosif et nerveux qui peut leur faire défaut en solo. Ensuite, parce que les possibilités d’entraide entre les joueurs (a fortiori ceux ayant des compétences, sinon complémentaires, au moins différentes) donnent beaucoup de relief à un gameplay de base plutôt plat, tout du moins trop classique.

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La « Zone Noire »

La Dark Zone n’est autre que la caution PvP du shooter développé par Massive, mais il serait réducteur de la résumer ainsi. Divisée en 5 sections avec chacune son palier de niveaux, celle-ci vous permet d’explorer une section de New York désignée comme incontrôlable, le virus ayant trop profondément marqué l’endroit pour que l’on puisse le réguler efficacement.

Concrètement, les ennemis situés dans la zone sont de niveau élite, donc mieux équipés et plus coriaces, mais aussi susceptibles de générer du loot de meilleur qualité. Seulement, vous ne pourrez repartir de la zone avec ce loot qu’à une seule condition : rejoindre une zone d’extraction (souvent peuplée des mêmes mobs évoqués précédemment), demander celle-ci par hélicoptère et tenir bon jusqu’à l’arrivée de ce dernier. Vous pourrez alors attacher votre petit paquetage et récupérer le stuff directement dans votre réserve un peu plus tard.

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« Je veux me réveiller, dans la ville qui ne dort jamais »

Malgré ses défauts et maladie de jeunesse évidents, The Division arrive vraiment à draguer les joueurs et surtout les garder accrochés des heures et des heures. Avec un level cap pour l’instant bloqué à 30, il y a déjà facilement une bonne quarantaine d’heures qui attendent les plus tenaces.

Ce qui est aussi est certaine : Ubisoft ambitionne de faire grossir The Division encore et encore avec des deux mises à jour prévues dans les prochaines semaines pour enrichir le contenu et, surtout, trois extensions qui développeront le terrain de jeu tout en apportant de nouvelles motivations pour les accros. Bref, – pour citer Frank Sinatra – si vous avez « des chaussures de vagabond, qui ont très envie d’errer dans le cœur même de New York, New York », vous n’êtes pas là de quitter la ville de sitôt !

-BadSector-

 

Pro:

+ L’atmosphère et graphismes de New York
+ Dark Zone
+ Le system combat/RPG

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Contre:

– Linéaire
– L’histoire est assez nulle
– Comme MMO, c’est maigre, l’end game est vraiment nul


Éditeur: Ubisoft

Developpeur: Ubisoft Massive

Genre: MMORPG with a lot of subgenres mixed

Date de sortie: 8 Mars, 2016

Tom Clancy's The Division

Jouabilité - 7.6
Graphismes - 7.8
Histoire - 6.6
Musique/audio - 7.7
Ambiance - 7.6

7.5

BON

Malgré ses défauts et maladie de jeunesse évidents, The Division arrive vraiment à draguer les joueurs et surtout les garder accrochés des heures et des heures. Avec un level cap pour l'instant bloqué à 30, il y a déjà facilement une bonne quarantaine d'heures qui attendent les plus tenaces.

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines - including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)