Slow Horses, Saison 4 – Le thriller d’Apple TV+ approfondit encore l’héritage de la série à succès

CRITIQUE DE SÉRIE – La série Slow Horses d’Apple TV+ a créé la surprise lors des nominations aux Emmy Awards de cette année, décrochant des nominations prestigieuses dans des catégories telles que Meilleure série dramatique, Meilleur acteur dans un rôle principal pour Gary Oldman, et Meilleur second rôle masculin pour Jack Lowden. Elle a également récolté six autres nominations, notamment pour l’écriture, la réalisation et le montage.

 

Initialement passée presque inaperçue lors de ses deux premières saisons, la série s’est désormais imposée comme l’une des meilleures productions télévisuelles. Ce tournant devrait attirer encore plus de téléspectateurs pour la quatrième saison qui sortira en septembre. Et la bonne nouvelle, c’est que la qualité n’a absolument pas baissé. En fait, les acteurs semblent plus à l’aise que jamais dans leurs rôles, et le scénario est plus serré et plus profond qu’auparavant.

 

 

Des héros usés, mais toujours sur le front

 

Si vous découvrez l’univers de Slow Horses, le titre fait allusion à Slough House, un bureau fictif où les agents du MI5 qui ont échoué dans leurs missions – ou simplement déplu à la mauvaise personne au mauvais moment – sont relégués. Jackson Lamb (Gary Oldman), qui dirige cette équipe de parias, ne cache pas son mépris pour sa position au sein du réseau d’espionnage, mais au fond, il tient à ses agents rebelles, en particulier à River Cartwright (Jack Lowden), autrefois la star montante de l’agence, et désormais le meilleur élément de Slough House. Dans un travail où le danger de mort est omniprésent, les membres de l’équipe changent régulièrement, mais la quatrième saison s’ouvre avec des visages familiers tels que Louisa (Rosalind Eleazar), Ho (Christopher Chung), Shirley (Aimee-Ffion Edwards) et Marcus (Kadiff Kirwan). Parmi les nouveaux venus, on retrouve le mystérieux J.K. Coe (Tom Brooke) et l’efficace administratrice Moira (Joanna Scanlan).

L’équipe de Lamb, composée de perdants attachants, est souvent confrontée aux agents du MI5, en apparence supérieurs mais souvent moralement compromis, dirigés par Diana Taverner (Kristin Scott Thomas). C’est un véritable plaisir de voir Thomas et Oldman s’affronter à l’écran, leurs personnages ayant accepté leur rôle dans le monde de l’espionnage, tout en étant presque incapables de faire autre chose. Thomas est particulièrement remarquable cette saison, surtout lors de ses échanges musclés avec Claude Whelan, un autre bureaucrate inefficace, incarné avec brio par James Callis. Whelan incarne à la perfection ce type de responsable qui s’attribue les succès des autres et rejette la responsabilité de ses échecs sur ses subordonnés.

 

 

Des perdants à la poursuite d’autres perdants

 

Whelan est totalement dépassé lorsqu’un kamikaze se précipite dans un centre commercial bondé, causant un carnage. L’agent Emma Flyte (Ruth Bradley) mène l’enquête sur l’attentat et découvre rapidement un lien avec David Cartwright (Jonathan Pryce), le grand-père de River, qui souffre malheureusement d’une démence avancée. Après l’acte de violence choquant qui ouvre la saison, l’intrigue suit l’un des personnages de Slow Horses en France, où la connexion entre la famille Cartwright et un groupe d’assassins liés à un sombre passé est peu à peu dévoilée. Hugo Weaving, excellent dans le rôle de Frank Harkness, dirige cette équipe, et son lien avec les Cartwright constitue un retournement que les spectateurs n’auront pas vu venir, mais qui s’intègre parfaitement dans les thèmes centraux de cette saison.

Slow Horses est l’histoire de personnes que le MI5 a jugées faibles, en raison de leur sens moral ou de leurs relations personnelles. Pourtant, dans le monde de l’espionnage, avoir un cœur peut aussi être un atout. Chaque saison illustre comment ce qui est perçu comme une faiblesse peut en réalité se révéler une force. La relation entre River et Jackson est mise à l’épreuve dans cette quatrième saison, de manière inattendue, mais avec une profondeur narrative récompensée. Les scénaristes parviennent toujours à rester un pas en avance sur le public, ce qui fait de Slow Horses l’une des séries les plus captivantes. Là où tant d’autres séries s’essoufflent en milieu de saison, Slow Horses tire pleinement parti de son format de six épisodes, chaque chapitre étant rempli de rebondissements et de développement de personnages.

 

 

Impossible de ne pas les aimer

 

Il n’est guère surprenant que Weaving se fonde à merveille dans cet univers, mais les véritables vedettes restent les acteurs réguliers. Saison après saison, Thomas accentue le désenchantement de Taverner face au monde, créant un équilibre fascinant avec le Lamb d’Oldman. Tous deux sont fatigués de l’incompétence qui les entoure, mais ils savent que les choses seraient encore pires sans eux. Une série comme celle-ci fonctionne d’autant mieux que les acteurs et les scénaristes s’immergent profondément dans leurs personnages, et après 24 épisodes, il est difficile d’imaginer quelqu’un d’autre dans ces rôles.

Si l’adaptation du roman Spook Street a un défaut – chaque saison étant basée sur un livre de Mick Herron, la cinquième, actuellement en production, s’inspirant de London Rules –, c’est peut-être qu’elle passe trop vite. La quatrième saison est si riche en intrigues et en développement des personnages qu’il est parfois difficile de suivre tout ce qui se passe, mais cela semble en partie intentionnel. La saison reflète non seulement la mémoire défaillante de David Cartwright, mais aussi le sentiment que les structures de pouvoir dans ce monde reposent sur des secrets enterrés, prêts à resurgir à tout moment. Et rarement ces révélations ont-elles été aussi divertissantes à regarder.

-Gergely Herpai “BadSector”-

Slow Horses Saison 4

Direction - 9.2
Acteurs - 9.6
Histoire - 9.1
Visuels/Musique/Sons - 8.8
Ambiance - 9.6

9.3

SUPERBE

La quatrième saison de Slow Horses ne se contente pas de maintenir le niveau des précédentes, elle approfondit également les relations entre les personnages et enrichit les thématiques de la série. Le rythme effréné, les performances d'acteurs exceptionnelles et l'écriture intelligente en font l'une des meilleures saisons de la série.

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)

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