Ourika : La Source Saison 1 – Une série thriller captivante sur la mafia arabe de drogue en France

CRITIQUE DE SÉRIE – Cette série minutieusement élaborée mélange fresque politique, récit classique de mafia et drame policier pour dresser un tableau réaliste de la pègre parisienne moderne. Sur fond des émeutes de banlieue françaises de 2005, elle met en scène un duel palpitant entre un flic et un trafiquant de drogue, co-écrit et interprété par le rappeur français extrêmement populaire.

 

 

À l’origine, l’Ourika est une vallée luxuriante à la lisière du Haut Atlas marocain, un paradis pour la culture du cannabis. Aujourd’hui, Ourika donne son nom à la première série partiellement créée par le rappeur français Booba (également connu sous le nom de B2O). Dans cette série sombre et impitoyable sur le trafic de drogue, co-écrite par l’ancien policier Clément Godart, le rappeur nous impressionne dans le rôle de « Métis », un vrai psychopathe. Un personnage qui prend plaisir à taillader la bouche de ses rivaux à la manière du « sourire de Glasgow », tout en respectant son propre code d’honneur parmi les voleurs.

Le rappeur du quartier Boulogne à Paris ne s’est pas contenté de concevoir l’histoire et de jouer un rôle secondaire. Il a également créé et produit la série, faisant de cette série, à bien des égards, l’« enfant » de Booba, même s’il n’en joue pas le rôle principal et n’en a pas écrit la bande-son.

 

 

Les émeutes de l’automne 2005 à Paris fournissent le cadre

 

L’histoire d’Ourika commence à l’automne 2005, pendant les émeutes urbaines et la répression policière. La toute-puissante famille Jebli, qui domine le trafic de drogue entre la France et le Maroc, fait face à une répression de la brigade anti-stupéfiants. Le plus jeune frère, Driss (Adam Bessa, connu pour le film Harka de 2022), prend les rênes à contrecœur. Cet intellectuel de vingt ans étudiant à Sciences Po avait envisagé une carrière de trader. Ce plan échoue, un peu comme Michael Corleone joué par Al Pacino dans Le Parrain, mais ce n’est pas la seule allusion à des films classiques dans la série. La famille mafieuse de Driss s’affronte avec William, un jeune flic ambitieux (Noham Edge, également connu du film Amandiers). Les deux personnages se rebellent contre leurs milieux, et leurs histoires entrelacées se déroulent de manière non conventionnelle.

B2O et Clément Godart ont créé une série captivante du premier au dernier minute. L’histoire de banlieue, qui se déroule dans le monde du trafic de drogue et de la police, ne laisse aucun répit aux spectateurs. Elle a tout : la ville, les armes de gros calibre, les trafiquants impitoyables, les flics parfois limites, les guerres de gangs, les bagarres, les poursuites et le monde carcéral. Booba apparaît également dans le rôle d’un prisonnier.

Les émeutes de banlieue sont également présentes, car l’histoire se déroule dans le contexte des événements réels de 2005 en France déclenchés par la mort de deux adolescents, Zyad Benna et Bouna Traoré, électrocutés dans un poste de transformation en fuyant la police. Ces événements ont entraîné des scènes de guérilla dans plusieurs quartiers de banlieue.

Décrit de cette manière, cela semble intéressant, mais honnêtement, il est discutable de savoir ce que les événements réels du début apportent à l’histoire. Ils n’ajoutent pas grand-chose à la narration.

 

 

L’héritage de Coppola, De Palma et autres

 

Bien que cette série policière ne révolutionne pas le genre et suive les traces des créations originales de Canal+ des années 2000 comme Engrenages, également écrit par Marine Francou, ou La Commune d’Abdel Raouf Dafri, qui a révélé Tahar Rahim en 2007, elle a un impact fort avec sa violence extrême et son exécution esthétique. Son réalisme politique et sa dimension cinématographique sont également remarquables. Même si les émeutes de banlieue françaises de 2005 alimentent son histoire complexe, Ourika multiplie les références à Coppola (Le Parrain), De Palma (Scarface) et Michael Mann (Heat). À l’image des clips de Booba…

Les sept épisodes oscillent entre polar classique, film d’action, fresque mafieuse et drame familial, mis en valeur par la direction frappante de Marcela Saïd (connue pour le remarquable Narcos: Mexico). Le compositeur Clément « Animalsons » Dumoulin – partenaire fidèle de Booba depuis quatre albums – a composé une bande-son minimaliste et anxiogène. Booba, à 47 ans, a-t-il trouvé le meilleur moyen de se réinventer artistiquement ? Sa carrière à l’écran est certainement plus que convaincante.

L’esthétique visuelle est superbe et la bande-son rehausse l’ambiance. Les sept épisodes sont suffisamment captivants, pleins de rebondissements et d’une atmosphère suffocante pour être regardés d’une traite. Cette série policière sombre n’est certainement pas une carte postale touristique de Paris, mais si vous êtes curieux de découvrir la vraie France derrière les clichés et aimez le genre, nous vous recommandons vivement la première saison d’Ourika.

-Herpai Gergely (BadSector)-

 

 

Ourika : La Source Saison 1

Direction - 7.5
Acteurs - 7.8
Histoire - 7.2
Visuels/Musique/Sons/Action - 7.6
Ambiance - 7.5

7.5

BON

Ourika: La Source est une série thriller et mafieuse sombre, excitante et authentique qui captive les spectateurs avec son réalisme brut et sa sophistication esthétique. Le rappeur français Booba révèle une nouvelle facette à l'écran, offrant une performance crédible. La tension de la série, ses personnages profonds et son exploration des problèmes sociaux en font un incontournable.

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)

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