Asteroid City – Comme une peinture vivante d’Andy Warhol

CRITIQUE DU FILM – Le dernier film de Wes Anderson nous emmène dans le genre de la science-fiction avec un casting étoilé. Le réalisateur a-t-il réussi à se réinventer, ou s’est-il contenté de copier son style habituel dans un monde différent ? Voici notre avis sur Asteroid City.

 

 

Le film se déroule dans une petite ville américaine du désert, nommée Asteroid City, parce qu’elle a été frappée par une météorite il y a trois mille ans. La ville abrite un observatoire gouvernemental, mais organise également chaque année une convention de jeunes astronomes, où les élèves les plus talentueux du lycée présentent leurs incroyables inventions scientifiques. L’événement de cette année accueille Augie Steenbeck (Jason Schwartzman), un photographe de guerre veuf, qui emmène avec lui son beau-père grincheux Stanley Zak (Tom Hanks), pour l’aider à s’occuper de ses enfants. L’homme tombe amoureux de Midge Campbell (Scarlett Johansson), une mère star de cinéma voisine, qui a un fils brillant Billy (Jacob Tremblay). Le commandant local, le général Grif Gibson (Jeffrey Wright) est joué par Jeffrey Wright, le propriétaire du motel Hank Williams (Steve Carell), le mécanicien de la ville Johnny Cash (Matt Dillon). Le cowboy chanteur Montana (Rupert Friend) apparaît également. Sandy Borden (Hope Davis) et J. J. Kellogg (Liev Schreiber) ont inventé un robot espion (doublé par Bill Murray), qui viennent aussi en tant que parents à la convention. Et tout le monde dit ses répliques très sérieusement.

 

 

Asteroid City – Le vide derrière le chaos coloré

 

Les films de Wes Anderson ont toujours été connus pour leur méticulosité et leur esthétique époustouflante. Asteroid City ne fait pas exception : le réalisateur a créé un nouveau monde à l’écran, plein de détails, d’humour et de style. Le film est comme une peinture vivante d’Andy Warhol : vibrante de couleurs et de références culturelles. L’Amérique des années 1950 vue à travers les lunettes d’Anderson est à la fois nostalgique et futuriste.

Cependant, le film ne veut pas seulement nous impressionner par sa forme, mais aussi par son contenu. L’histoire se concentre sur ce qui se passe quand une civilisation extraterrestre entre en contact avec l’humanité. Cet événement isole les habitants d’Asteroid City du monde extérieur : le président ordonne que personne ne puisse quitter ou entrer dans la ville tant que le danger n’est pas écarté. Ainsi, les gens doivent vivre les uns avec les autres pendant un moment. Cela ouvrirait de nombreuses possibilités pour mieux les connaître, pour voir comment leurs relations se développent ou se brisent, comment des conflits et des alliances naissent entre eux.

Malheureusement, ces possibilités ne sont pas exploitées par Anderson. Le film ne donne pas assez d’espace au développement ou aux motivations des personnages. Les personnages restent plus comme des figurants dans l’arrière-plan du monde visuel particulier du réalisateur. Nous ne ressentons aucun attachement ou intérêt pour eux, nous ne pouvons pas nous identifier ou les soutenir. Le film perd ainsi cette charge émotionnelle et cette tension dramatique qui seraient essentielles pour nous captiver.

 

 

Asteroid City – Le paradoxe de la science-fiction de Wes Anderson

 

L’autre gros problème du film est qu’il ne peut pas décider dans quel genre il veut évoluer. Anderson mélange des éléments de science-fiction avec des rebondissements comiques et des fils romantiques. Cela ne serait pas mal en soi, s’ils s’harmonisaient entre eux. Mais malheureusement ils ne le font pas.

Les parties de science-fiction sont trop sérieuses par rapport à la légèreté et à l’ironie des autres parties. La rencontre avec les extraterrestres soulève des questions graves sur l’avenir et la place de l’humanité dans l’univers, qui rendent le reste du film superficiel et insignifiant. Il n’aide pas qu’Anderson n’explique pas pourquoi Asteroid City a été choisie comme cible par les extraterrestres.

Les parties comiques sont trop forcées par rapport à l’élégance et au style des parties spectaculaires. Le film est plein de blagues et de situations qui sont plus gênantes ou ennuyeuses que drôles. Par exemple, toute la structure en cadre qui traverse le film : nous voyons qu’un dramaturge (Edward Norton) a écrit cette histoire comme une pièce (qui ressemble en fait autant à un film qu’à une pièce), et qu’il joue aussi dedans avec une querelle amoureuse avec une actrice (Margot Robbie). Tout cela ne sert qu’à souligner l’artificialité et l’autocélébration du film. Anderson semble dire qu’il sait que tout cela n’est qu’un jeu, et que nous n’avons pas à le prendre au sérieux. Mais alors pourquoi le regarderions-nous ? Pourquoi nous soucierions-nous d’une histoire qui n’a rien à voir avec la réalité ou les émotions humaines ?

Les parties romantiques sont trop clichées par rapport à l’originalité et à la créativité des parties de science-fiction. Le film est plein de clichés et de rebondissements que nous avons vus mille fois dans d’autres films. Par exemple, la relation entre Schwartzman et Johansson ne repose sur rien d’autre que l’attraction physique et le partage parental. Il n’y a pas de lien plus profond ou de conflit entre eux qui rendrait leur romance excitante. À la fin du film tout le monde vit heureux pour toujours, comme si rien ne s’était passé.

 

 

Asteroid City – La lumière et l’ombre des acteurs

 

L’une des plus grandes attractions du film est sans aucun doute le casting. Anderson a réuni ses anciens favoris (Schwartzman, Norton, Swinton, Dafoe etc.), et a attiré de nouveaux visages (Hanks, Johansson, Robbie etc.). Les acteurs jouent tous très bien leurs personnages, et apprécient le monde visuel particulier du réalisateur. Ils font tous un excellent travail, mais ils ne peuvent pas sauver le film de ses défauts.

 

 

Asteroid City – Une expérience décevante

 

Le dernier film de Wes Anderson était une expérience audacieuse pour apporter sa vision et son style uniques au genre de la science-fiction. Le film est visuellement époustouflant et plein d’idées, d’humour et de style. Cependant, le film ne parvient pas à retenir notre intérêt ou nos émotions, car son histoire est plate et ennuyeuse, ses personnages sont clichés et fades. Le film reste ainsi une forme vide, qui ne remplit pas la fonction d’un bon film : nous enchanter et nous faire réfléchir.

-BadSector-

Asteroid City

Direction - 8.2
Acteurs - 7.2
Histoire - 4.3
Visuels/Musique/Sons/Action - 9.2
Ambiance - 6.4

7.1

BON

Asteroid City est une comédie de science-fiction spectaculaire de Wes Anderson, où les habitants d’une petite ville du désert rencontrent les extraterrestres. Le film est plein d’acteurs stars et de détails stylés, mais il ne peut pas captiver ou toucher le spectateur, car son histoire et ses personnages sont faibles et ternes. Le film reste ainsi une peinture vivante d’Andy Warhol : colorée, mais vide.

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)