Exorcisme – Le Diable dans le Métacinéma

CRITIQUE DE FILM – Russell Crowe, l’ancienne superstar déchue qui a déjà interprété un prêtre exorciste dans un film d’horreur, incarne maintenant une autre ancienne star déchue qui joue également le rôle d’un prêtre exorciste dans un film d’horreur tourné à l’intérieur d’un autre film d’horreur. Meta sur meta, et non, ce n’est pas une parodie. Mais vaut-il la peine d’être regardé, et le film exorcise-t-il les démons de l’ennui ?

 

 

Comme beaucoup d’anciens A-listers, Russell Crowe s’est tourné vers des films à plus petit budget. Ces dernières années, nous l’avons vu dans le thriller d’auto-folie furieuse Enragé, guidant les frères Hemsworth dans le film de guerre Maga a pokol, ainsi que dans le thriller criminel peu connu Szunnyadó vérebek et dans le film d’exorcisme L’Exorciste du Pape. Ce dernier, où il jouait un prêtre exorciste, a étonnamment rencontré un certain succès, suffisamment pour inspirer un autre film d’exorcisme, intitulé Exorcisme. Tourné à l’origine en 2019, ce film a une intrigue intéressante liée aux expériences personnelles du réalisateur Joshua John Miller, dont le père, Jason Miller, jouait le père Karras dans L’Exorciste.

Initialement connu sous le nom de The Georgetown Project, le film a reçu un accueil mitigé lorsque Miramax l’a soutenu. Cependant, la pandémie de COVID-19 a interrompu les reshoots prévus, et le film est resté sur une étagère jusqu’à ce que le succès de L’Exorciste du Pape lui donne un nouveau souffle. Miramax l’a finalement vendu à Vertical, qui a opté pour une sortie estivale en salle, un choix judicieux en période de grèves.

 

 

Meta-horreur et trauma religieux

 

Le résultat final est un film brut, mal monté et plein d’incohérences et d’erreurs de scénario, qui raconte une production catastrophique. Bien que le concept initial soit intéressant, le film devient rapidement prisonnier des clichés habituels de l’horreur. La scène d’ouverture, où une répétition se termine par une issue fatale, ouvre la voie au retour de Tony (Crowe) sous les projecteurs, après avoir perdu sa carrière à cause de l’alcoolisme. Tony joue un prêtre aidant une mère à sauver sa fille du diable, tout en confrontant ses propres traumatismes d’enfance liés à des abus par un prêtre.

Les premières étapes d’Exorcisme sont intrigantes, alors que Tony lutte contre ses démons intérieurs, mais Joshua John Miller et le scénariste MA Fortin gâchent le tout en transformant maladroitement le drame personnel en un film d’horreur stupide. On ne voit pas assez de la panique intérieure croissante de Tony, et il devient rapidement un simple outil pour des jumpscares. Crowe s’efforce et il y a quelque chose de respectable dans son engagement, même dans des films de moindre qualité, mais son personnage devient rapidement ridicule. Sa fille, Lee (Ryan Simpkins), obtient plus de scènes, mais celles-ci sont mal assemblées, notamment les scènes avec le personnage de Chloe Bailey, son amour lesbien.

 

 

Les détails du scénario diabolique… ou l’absence de ceux-ci

 

Lorsque le film atteint sa phase finale, le véritable chaos de la production se révèle. Dans la salle de montage, ils tentent de donner un sens à ce désordre, mais la logique des événements se perd en cours de route. Le spectateur se pose des questions : « Comment ce personnage est-il arrivé ici ? », « Comment n’est-il pas mort ? », « Qu’est-ce qui s’est passé ici ? ». Ce qui aurait dû être un film tendu et focalisé sur la chute d’un homme se transforme en une expérience confuse, souvent ennuyeuse et émotionnellement détachée. Le final, plein de bruit et de fureur, aurait pu être tiré de n’importe quel vieux film d’exorcisme. La tentative initiale de Miller de traiter des horreurs de la dépendance et des abus est perdue dans cette horreur mal exécutée, avec des scènes criardes, kitsch et sentimentales.

Peut-être qu’à un moment donné de ce parcours tortueux, lorsqu’ils avaient encore une vision plus claire et un objectif visible, il existait une version d’Exorcisme qui aurait valu les efforts herculéens nécessaires à sa réalisation. Mais ce qui nous est parvenu n’est qu’une curiosité maudite, un film beaucoup moins intéressant que de lire la page Wikipédia de L’Exorciste cinq fois d’affilée.

-Herpai Gergely « BadSector »-

 

 

 

 

Exorcisme

Direction - 3.4
Acteurs - 3.6
Histoire - 2.5
Visuels/Horreur/Tension - 2.8
Ambiance - 3.2

3.1

MAUVAIS

Exorcisme est une nouvelle tentative de Russell Crowe dans le genre de l'horreur exorciste, qui commence avec un concept intéressant mais se perd finalement dans les clichés et une narration confuse. Le film offre quelques bons moments, mais dans l'ensemble, il ne parvient pas à se racheter et reste une œuvre oubliable dans le monde des films d'horreur.

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)

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