La Planète des singes : Le Nouveau Royaume – Ce film ne règne pas sur les singes, mais sur les clichés

CRITIQUE DE FILM – Le dernier volet de la série de films inspirée par l’univers de Pierre Boulle, La Planète des singes : Le Nouveau Royaume, promet des scènes pleines d’action mais manque cruellement de profondeur dans ses personnages et d’un scénario réfléchi. L’histoire souvent chaotique échoue même à expliquer les motivations de base de ses personnages. Des erreurs logiques et des montagnes de clichés alourdissent les visuels et l’action par ailleurs excellents du film.

 

Considérant l’état actuel du monde, on pourrait se demander : les singes feraient-ils un meilleur travail à la tête des choses ? La Planète des singes : Le Nouveau Royaume dévoile un univers où les humains ont presque disparu, et bien que ce monde régi par les singes ne soit pas nécessairement pire que le nôtre, il ne représente certainement pas un progrès. Les quêtes de pouvoir et les problèmes de confiance restent inchangés par rapport au passé, et tristement, le film n’est qu’un réajustement d’un vieux disque.

 

 

César appartient à l’histoire

 

La Planète des singes : Le Nouveau Royaume poursuit la trilogie relancée par “La Montée de la Planète des singes” en 2011, centrée sur César, le leader intelligent et pacifique des singes, interprété par Andy Serkis. La technologie de capture de mouvement étonnante qui donne vie aux singes CGI est devenue la marque de fabrique de la série. Wes Ball, réalisateur de la trilogie “Le Labyrinthe”, entre dans la franchise avec un épisode qui n’est pas un redémarrage complet mais plutôt un saut dans le temps, enrichissant l’histoire avec de nouveaux personnages et rebondissements. Bien que le film soit plein d’action et visuellement impressionnant, il n’apporte rien de nouveau ou de particulièrement remarquable.

La nouvelle histoire se déroule des générations après la mort de César, à tel point que notre héros singe, Noa, joué par Owen Teague, n’a aucune idée de qui était César, bien qu’il fasse partie de cet héritage. Le village de Noa est un endroit paisible et boisé où les habitants singes ont construit leurs maisons à partir de matériaux naturels. La technologie leur est encore inconnue, mais ils comprennent mieux que jamais la langue anglaise.

 

 

Ces singes ne font que des singeries

 

Les singes communiquent maintenant en phrases complètes, mais ce qu’ils disent est souvent terne et cliché. Même dans un film de singes, on s’attendrait à un développement des personnages et à un scénario convaincant, et bien que Teague incarne authentiquement le jeune Noa à la voix douce et aux yeux pleins d’âme, l’arc de son personnage n’atteint pas les hauteurs du projet civilisationnel de César. Dans la première grande scène d’action du film, le village de Noa est attaqué par des singes pillards portant des masques faciaux rouillés, tenant des torches et des lances paralysantes, et chevauchant à cheval. La scène est habilement mise en scène, et nous vivons la terreur de Noa alors que son village est incendié et que les survivants sont pris en otage. La scène dynamique met en valeur le savoir-faire technologique de Ball, et si c’est de l’action de singes dont vous avez besoin, le film en offre à foison.

Après l’attaque, Noa jure à son père assassiné de ramener les captifs à la maison et se lance dans un voyage héroïque, faisant preuve de courage et tirant des leçons. Sa première leçon vient d’un orang-outan sage, Raka (Peter Macon), qui lui enseigne ce que César croyait : “Les singes ensemble sont forts. Un singe ne tue pas un singe.” Il s’efforce de vivre selon cet enseignement. Les cavaliers masqués sont dirigés par un singe assoiffé de pouvoir nommé Proximus César (Kevin Durand), qui utilise les slogans du César original comme façade pour son propre régime dictatorial.

 

 

Une histoire plate

 

Pour ceux qui cherchent des parallèles avec les tendances autoritaires et populistes d’aujourd’hui, il sera difficile de trouver des points de connexion. Le scénario est si plat qu’il insulte presque l’intelligence des singes, qui dans ce monde sont plus intelligents que jamais. Le virus qui a rendu César et ses compagnons intelligents s’est propagé aux humains, mais avec l’effet inverse : nous sommes maintenant plus bêtes que jamais et incapables de parler. La seule exception est Mae (Freya Allan), une jeune femme que Noa et Raka rencontrent lors de leur voyage. Le personnage de Mae est, pour le dire gentiment, sous-développé, et soulève surtout la question de savoir si les singes et les humains peuvent se faire confiance et vivre ensemble. William H Macy, l’autre personnage humain du film, apparaît en tant qu’homme qui a survécu à la captivité de Proximus en lui lisant des livres, une compétence que les singes n’ont pas encore acquise.

 

 

Même un singe aurait écrit un meilleur scénario

 

Pour ceux qui ont vu “La Guerre pour la planète des singes” (2017), la dernière partie de la trilogie de César, il peut être surprenant de voir à quel point le dernier chapitre de La Planète des singes : Le Nouveau Royaume est répétitif. Une fois de plus, un leader cruel retient des singes captifs dans un arsenal abandonné. La différence est que maintenant tout est rouillé après des centaines d’années, et au lieu du colonel de Woody Harrelson, un alpha singe terriblement ennuyeux : Proximus est au centre. N’ont-ils pas pu trouver quelque chose de mieux pour déclencher l’explosion inévitable ? De plus, l’histoire n’est pas seulement clichée et ennuyeuse, mais souvent brouillonne et difficile à suivre, avec des motivations de personnages qui sont soit insensées, soit si unidimensionnelles que même un singe moderne sans virus penserait plus intelligemment. Derrière l’impressionnant CGI, La Planète des singes : Le Nouveau Royaume nous présente un empire de clichés pendant ses deux heures et 25 minutes de durée. La fin laisse entrevoir une suite promettant un conflit plus excitant à l’avenir, mais cela ne nous aide pas maintenant.

-Gergely Herpai (BadSector)-

 

La Planète des singes : Le Nouveau Royaume

Direction - 4.6
Acteurs - 5.2
Histoire - 2.8
Visuels/Musique/Sons/Action - 6.2
Ambiance - 3.2

4.4

FAIBLE

La Planète des singes : Le Nouveau Royaume lance des clichés comme s’ils avaient été écrits par un singe assistant à la première heure d’un séminaire de scénarisation. L’histoire est si plate, les dialogues si ineptes, qu’un singe ferait mieux s’il recevait une banane pour chaque phrase sensée. C’est dommage car les visuels et les scènes d’action sont là, sur l’écran.

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)

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