Adieu, Deepfake : La Chine introduit des règles strictes pour restreindre la technologie

TECH ACTUS – La nouvelle réglementation chinoise sur le deepfake vise tout ce qui “porte atteinte à la réputation et à l’honneur d’autrui”.

 

 

Il ne fait aucun doute que le deepfake est un problème. Il est devenu évident au fil des ans que des personnes utilisent des programmes deepfake artificiellement intelligents pour escroquer, diffamer et généralement diffuser des informations erronées. La Chine a pris une mesure pour s’attaquer à ce problème en adoptant une nouvelle loi. La législation exige que tout ce qui est fabriqué à l’aide d’une technologie de synthèse profonde soit étiqueté comme tel.

Les règles sont définies conjointement par l’administration chinoise du cyberespace, le ministère de l’industrie et des technologies de l’information et même le ministère de la sécurité publique (via Zdnet) dans un récent bulletin. Il détaille les préoccupations qui ont conduit à l’adoption de la loi et identifie une très longue liste de technologies concernées.

“Si les services de synthèse profonde répondent aux besoins des utilisateurs et améliorent leur expérience, ils sont également utilisés par certaines personnes peu scrupuleuses pour produire, copier, publier et diffuser des informations illégales, calomnier, porter atteinte à la réputation et à l’honneur d’autrui”, indique le communiqué.

Votre cul n’est pas le seul à être visé par la nouvelle législation. Elle s’applique également à toute manipulation du visage, du geste. Tout ce qui utilise l’apprentissage profond, la réalité virtuelle, la génération de texte/son/image à l’aide d’algorithmes synthétiques, les scènes virtuelles, et même tout ce qui est généré à l’aide de la technologie de synthèse vocale devra être ainsi étiqueté. La liste est longue. C’est logique, car les avancées ont rendu extrêmement difficile la détection à l’œil nu des contenus deepfake.

Bien sûr, il existe une technologie conçue pour le détecter, comme FakeCatcher d’Intel, qui a une précision d’environ 96 %. Mais il va sans dire que nous ne devrions pas recourir à de telles tactiques juste pour nous assurer que quelque chose est réel. La personne moyenne sur Facebook ne va pas se donner la peine de faire passer tout ce qu’elle fait défiler par les applications de reconnaissance. Cette situation pourrait certainement perturber ce que la communication appelle “la bonne écologie du cyberespace”.

Franchement, il est étonnant que cette technologie ait été autorisée à fonctionner sans contrôle en Chine pendant si longtemps.

Quant aux États-Unis, le magazine Chief of Police de l’IACP explique que “seuls quelques États ont des lois spécifiques aux deepfakes en raison d’un manque de sensibilisation”.

Le Texas interdit les deepfakes qui influencent les élections. La Virginie interdit les deepfakes pornographiques. Et la Californie a interdit “les deepfakes malveillants dans les 60 jours précédant une élection et la pornographie deepfake non consensuelle.” Ce qui, bien qu’étant un pas dans la bonne direction, est loin d’être aussi complet que la position révisée de la Chine sur le phénomène.

L’annonce note que l’une des raisons de l’introduction de la réglementation est de “promouvoir le développement normalisé des services de synthèse approfondie.” Il reste à voir si la réglementation aura pour effet d’étouffer la créativité en même temps. À tout le moins, je pense que nous pouvons tous soutenir une législation contre la pornographie de synthèse.

Source : Zdnet, IACP

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