TEST – Ces dernières années, la série NBA 2K n’a pas échappé aux critiques, mais une chose restait sacrée : son gameplay, toujours solide, fun et bien équilibré. Cette fois, pourtant, tout s’est effondré. Visual Concepts n’a pas seulement manqué son tir – le ballon n’a même jamais approché l’arceau.
Commençons par le plus douloureux : le jeu sur le parquet a totalement perdu de sa consistance. Les déplacements des joueurs sont flottants, sans inertie, et le rythme des matchs est ridiculement rapide – comme si tout le monde avait vidé une cafetière entière avant le coup d’envoi. L’IA agit de façon erratique et imprévisible, tandis que les styles uniques des stars ont complètement disparu. Certes, certaines animations sont spectaculaires, mais elles se révèlent souvent plus distrayantes qu’impressionnantes : les joueurs accélèrent soudainement comme poussés par un vent invisible, brisant toute fluidité et annihilant le réalisme.
On a l’impression que les développeurs ont bricolé le moteur de jeu par morceaux, laissant de nouveaux systèmes mal intégrés aux anciens. Le résultat est décousu, comme un mur fraîchement repeint dont l’ancienne tapisserie ressort encore par endroits. Pendant ce temps, l’IA prend des décisions incompréhensibles – refusant des tirs ouverts pour privilégier des passes inutiles autour de la ligne à trois points – et la défense paraît souvent totalement impuissante. Pire encore, les tirs ont été tellement simplifiés que nous avons plusieurs fois vérifié si nous ne jouions pas par erreur en mode « facile ». Spoiler : non.
Gameplay brisé, modèle économique vorace
Dire que la plus grande force de NBA 2K est devenue l’un de ses principaux points faibles n’est pas une exagération. Peut-être que des mises à jour futures amélioreront les choses, mais pour l’instant, l’expérience est en miettes. Ce qui ne changera pas en revanche, c’est la cupidité de 2K. L’éditeur mise sur les microtransactions depuis des années, et encore une fois, il faut débourser près de 50 € pour rendre son joueur MyPlayer à peine compétitif. Cela fait longtemps que nous avons abandonné ce mode – et nous vous conseillons sincèrement d’en faire autant.
Mais, pour les besoins de ce test, nous nous sommes aventurés dans ce monde monétisé. Première constatation : notre athlète musclé, censé être au sommet de sa forme, parle comme un adolescent timide. Cela suffit à briser l’immersion déjà fragile d’un scénario insipide. De plus, le jeu est incroyablement chargé et chaotique : défis sans intérêt, menus inutilement compliqués, et couches de contenu superflu donnent l’impression de se frayer un chemin dans la cave d’un collectionneur compulsif. Ironiquement, le seul endroit où l’on respire un peu est le menu principal – une rare exception dans ce désordre.
MyNBA : un refuge nostalgique
Pour être honnête, la NBA réelle est elle aussi devenue difficile à suivre : NBA Cup, pivots de plus de deux mètres qui enchaînent les trois points… C’est pourquoi les vétérans comme nous se replient sur le mode MyNBA pour revivre l’époque de Jordan. Ce mode reste d’une profondeur et d’une richesse impressionnantes, mais les problèmes de gameplay ternissent l’expérience. Construire une équipe tout en se contentant de simuler les matchs devient vite lassant – c’est comme demander à un pivot de dominer derrière la ligne à trois points : complètement contre nature.
Le fait que MyNBA n’ait quasiment pas évolué rend les choses encore plus amères. La seule « nouveauté » ? Des bannières dynamiques dans votre salle, affichant vos succès – comme un drapeau de champion virtuel. Pas de quoi faire courir les foules chez les revendeurs. Et pourtant, c’est sans doute ce que pensaient les développeurs en laissant ce mode à l’abandon.
L’argent dicte sa loi, le jeu en souffre
« Arrête de te plaindre, papy ! » – on peut déjà entendre les critiques. Mais nous ne sommes pas prêts à ranger notre canne. Nous nous souvenons encore de l’époque où les jeux de sport servaient à autre chose qu’à vider nos portefeuilles. Le plus triste ? Malgré tous ses défauts, NBA 2K26 reste l’un des meilleurs jeux de sport AAA sur le marché – juste derrière MLB The Show 25. Et cela en dit long sur l’état catastrophique du genre.
Même les graphismes ne sauvent pas la mise. Si le jeu offre parfois des scènes correctes, il suffit de quelques minutes passées à regarder une rambarde statique lors d’une cinématique bancale dans MyCareer pour que toute illusion s’effondre. Par moments, NBA 2K26 ressemble moins à un produit fini qu’à un projet à moitié terminé vendu au prix fort.
Le miroir d’un genre en déclin
NBA 2K26 illustre parfaitement le mal qui ronge l’industrie depuis des années : des éditeurs obsédés par la monétisation au détriment de toute créativité. Tant que l’argent rentre, rien ne changera. L’absence de concurrence et une génération de joueurs trop jeunes pour connaître mieux ne font qu’aggraver la situation. C’est un cliché, mais « c’était mieux avant » – et quand ce modèle économique s’effondrera enfin, nous ne danserons pas sur sa tombe. Nous pleurerons simplement un vieil ami qui n’a jamais su se remettre sur pied.
Bien sûr, rien ne changera vraiment. L’année prochaine, l’effort sera encore moindre et la qualité continuera de chuter. Heureusement, l’émulation existe – et avec elle, la possibilité de revivre l’âge d’or du jeu vidéo sportif.
-Zardoz-
Pro :
+ Beaucoup de contenu et de modes de jeu
+ Excellente bande-son
+ MyNBA reste profond et engageant
Contre :
– Gameplay flottant, peu inspiré et IA incohérente
– Graphismes datés et faiblesses techniques
– Monétisation agressive et structure chaotique
Développeur : Visual Concepts
Éditeur : 2K Games
Genre : Sport / Basket-ball
Date de sortie : 5 septembre 2025
NBA 2K26
Jouabilité - 5.8
Graphismes - 6.4
Simulation - 6.2
Musique/Audio - 6.5
Ambiance - 5.5
6.1
CORREKT
NBA 2K26 signe une chute spectaculaire : gameplay cassé, microtransactions omniprésentes et créativité disparue des parquets. MyNBA reste un point fort, mais c’est insuffisant pour sauver une franchise autrefois légendaire. Jadis reine du jeu de sport, elle n’est plus aujourd’hui qu’un exemple criant d’avidité et de paresse.