Red Dead Redemption – Il y a quinze ans, il était une fois dans l’Ouest numérique

RETRO – Plongez dans l’univers du Far West comme jamais auparavant. Red Dead Redemption n’est pas seulement un chef-d’œuvre signé par les créateurs de Grand Theft Auto, c’est aussi l’une des représentations les plus authentiques de ce monde qui a tant inspiré le cinéma western – alors que les jeux vidéo, eux, peinent souvent à capturer cette atmosphère. Le jeu fête cette semaine son quinzième anniversaire, l’occasion rêvée de se replonger dans cette épopée inoubliable.

 

Si vous pensiez que rien ne pouvait surpasser Grand Theft Auto IV, accrochez-vous bien. Red Dead Redemption est là pour vous faire mentir. Pourtant, sa genèse fut loin d’être paisible : dès sa phase de développement, l’ambiance était tendue. Les amateurs de news vidéoludiques se souviendront sûrement de cette lettre ouverte adressée à Rockstar par les épouses des développeurs, dénonçant des conditions de travail dignes de l’enfer.

 

 

À l’intérieur même du studio, certains murmuraient que le jeu courait droit au fiasco. La vérité ? Red Dead Redemption est tout sauf un désastre : c’est l’un des meilleurs titres jamais réalisés par Rockstar.

 

Il était une fois en Amérique

 

Comme souvent chez Rockstar, le scénario est d’une efficacité redoutable. Heureusement, les développeurs ont évité le piège de la pâle copie des films de Sergio Leone, préférant quelques hommages subtils au maître italien. Le héros, John Marston, est un ancien hors-la-loi buriné, avec des cicatrices aussi épaisses que son passé. Si son allure de dur à cuire impressionne, c’est au joueur de décider s’il deviendra un sauveur ou un salaud fini. Et croyez-moi : vous voudrez tester les deux chemins.

Au début du jeu, Marston débarque dans une région sans foi ni loi pour traquer d’anciens compagnons. Blessé par balle, il est sauvé par une jeune et belle fermière blonde, Bonnie MacFarlane. À partir de là, il propose son aide à ceux qui en ont besoin – comme dans tout bon GTA western digne de ce nom.

 

Pour une poignée de dollars

 

Au départ, Marston travaille littéralement pour des clopinettes. Les premières missions rapportent peu, mais heureusement, les occasions de gagner de l’argent ne manquent pas. Direction le saloon pour une partie de poker – l’un des meilleurs simulateurs du genre dans un jeu vidéo. Vous pouvez aussi jouer au « jeu des cinq doigts » avec des types louches : ratez un coup, et vous sentirez presque la douleur dans vos propres phalanges.


En dehors des mini-jeux, vous pouvez chasser : les plaines immenses abritent toute une faune sauvage qui vous attaquera sans pitié, vous et votre monture. Vous pouvez aussi vous consacrer à la véritable vocation de Marston : la traque de criminels recherchés. Affiches de primes en main, capturez vos cibles mortes ou vives. Mais ce n’est pas tout : conduire un troupeau, dompter des mustangs, dénicher des trésors, ou participer à des concours de tir… Le choix est vaste. Même si vous suivez uniquement la quête principale, il est quasiment impossible de ne pas se perdre dans ce Far West vivant et dynamique.

 

Le Bon, la Brute et le Truand

 

Red Dead Redemption ne se contente pas d’un monde immense, d’un excellent scénario et d’une avalanche de quêtes secondaires. Il propose également un système de réputation particulièrement bien pensé. Vous pouvez jouer les crapules : attaquer les banques, braquer les diligences, frapper les femmes, coucher avec des prostituées (ce qui est considéré comme une mauvaise action, vu que Marston est marié), ou bien suivre la voie de la justice et sauver des innocents.

En parallèle de la jauge de moralité, une barre de réputation enregistre vos actions. Les habitants vous reconnaissent et réagissent à vos faits et gestes. La liberté d’action est immense, et le jeu vous récompense pour chaque exploration ou initiative.

Bien sûr, un jeu Rockstar sans polémique, c’est comme un western sans duel : certains choix scénaristiques de Marston auraient pu réveiller les polémiques, et même ressusciter notre cher ami Jack Thompson.

 

« Garde ton frère bien-aimé heureux ! »

 

Le souci du détail est simplement bluffant. Le Far West prend vie à chaque instant : bagarres de rue, cow-boys ivres harcelant les prostituées, bandits traînant leurs victimes derrière un cheval… Chaque interaction compte et l’univers se souvient de tout. Visuellement, le jeu tient la route, malgré un moteur un peu daté (le même que celui de GTA IV ou Table Tennis).

Les couchers de soleil sur les plaines désertes sont superbes, les villes poussiéreuses respirent l’ambiance western. Les modèles 3D sont réussis, même si certains PNJ sont un peu simplistes. Et que dire de la bande-son ? Magistrale. Les doublages ? Professionnels. Bref, c’est du haut niveau.

 

Comment l’Ouest fut conquis

 

L’effort de Rockstar est, sans conteste, le plus réussi des jeux western à ce jour. Quelques bugs subsistent ici et là, mais le soin apporté à chaque détail est tel qu’on aurait presque honte de les mentionner. En résumé, Red Dead Redemption fut le grand vainqueur de 2010 – et sans aucun doute le Jeu de l’Année.

-BadSector- (2010)

Red Dead Redemption

Jouabilité - 9.6
Histoire - 9.8
Musique/audio - 9.8
Ambiance - 9.8

9.8

CHEF-D’ŒUVRE

Le western de Rockstar est de loin le meilleur jeu jamais réalisé dans ce genre. Certes, quelques petits bugs apparaissent ici et là, mais chaque détail du jeu témoigne d’un tel soin et d’un tel investissement qu’on en vient presque à avoir honte de les mentionner. En somme, Red Dead Redemption fut un véritable vainqueur – sans aucun doute le jeu de l’année 2010.

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines - including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)