TECH ACTUS – Le cabinet roumain a dévoilé son nouveau membre mercredi : Le Premier ministre Nicolae Ciucă a nommé Ion, l’intelligence artificielle, “conseiller honoraire”.
Ion est un outil d’intelligence artificielle développé par des scientifiques roumains qui, selon Ciucă, est conçu pour passer au crible les données et “capturer rapidement et automatiquement les opinions et les désirs des citoyens”. “Nous parlons du premier conseiller gouvernemental à utiliser l’intelligence artificielle”.
Nicu Sebe, coordinateur de l’équipe de recherche à l’origine de Ion, a déclaré que la technologie donnait aux Roumains la “possibilité de se faire entendre”, et que le gouvernement pouvait “entendre cette voix, regarder cette synthèse et également comprendre les domaines émergents qui pourraient découler de ces interactions avec les Roumains”.
L’algorithme de Ion est censé apprendre des données au fil du temps. Ses créateurs pensent qu’il pourrait être utilisé dans d’autres domaines, tels que l’éducation et l’information du public. “Le projet est conçu par phases, c’est ainsi que fonctionne l’intelligence artificielle”, explique Sebastian Burduja, ministre du gouvernement. “Ion est en phase d’apprentissage, il est donc très important que les Roumains lui transmettent leurs pensées, les problèmes qu’ils rencontrent, plus tard, sur la base de ces données, Ion les traitera, les synthétisera et pourra produire des rapports qui éclaireront les décisions et les politiques du gouvernement.”
Burduja et Ciucă ont tous deux souligné qu’il ne s’agissait pas d’une initiative gouvernementale, ni d’un financement public. Selon Ciucă, le gouvernement et les citoyens devraient considérer l’utilisation de Ion “non pas comme une opportunité mais comme une obligation”, ce qui pourrait conduire l’État roumain à “l’adoption de décisions mieux informées et, bien sûr, à l’amélioration de la communication et de l’interaction entre les institutions de l’État et les citoyens”.
Bien entendu, certaines questions restent sans réponse concernant Ion. Comment fonctionne-t-il exactement, trie-t-il les données correctement et donne-t-il vraiment la priorité aux questions que le public souhaite traiter ? Selon le degré d’intégration d’Ion dans la gouvernance roumaine, le public devra comprendre sa nature. Il y a aussi le simple fait que l’IA ne se comporte pas toujours comme le prévoient ses créateurs. Les groupes d’intérêts spéciaux parviendront-ils à la déjouer, ou deviendra-t-elle le nazi qu’était le chatbot de Bing il y a quelques années ?
Ensuite, il y a la question plus large de ce que cela signifie pour les gouvernements en dehors de la Roumanie si l’IA fait ce qu’elle dit qu’elle fait.
Il ne s’agit peut-être que d’un coup de relations publiques astucieux dont on ne parlera plus jamais. Mais il est également possible que l’avenir se construise sous nos yeux. Ion est désormais en ligne, nous pourrons donc nous faire une idée plus précise de ce qu’il en est dans les semaines et les mois à venir.
Source : Politico
