TOP 10 – Alain Delon fait partie des rares stars internationales dont la renommée s’étend aux quatre coins du globe. Bien que chaque industrie cinématographique nationale ait ses propres icônes, peu parviennent à inscrire leur nom dans la mémoire collective au-delà des frontières. L’acteur français Alain Delon est sans doute l’une de ces exceptions, notamment au sommet de sa carrière dans les années 1960 et 1970. Cet article est un hommage à Alain Delon, décédé aujourd’hui, et célèbre son œuvre exceptionnelle.
La présence intense et charismatique de Delon, sa maîtrise d’une large gamme de rôles et de genres, ainsi que le fait qu’il ait été actif pendant plus de 60 ans, ont abouti à de nombreux films classiques. Il serait difficile de tous les inclure dans une seule liste, nous vous présentons donc les 10 meilleurs films de sa carrière (bien entendu, il s’agit d’une sélection subjective tirée de sa vaste carrière), réalisés entre les années 1960 et 1970, où il a joué des rôles principaux comme secondaires.
-
L’Éclipse (1962)
Le réalisateur Michelangelo Antonioni est réputé pour ses drames lents et psychologiquement denses. L’Éclipse est un film de ce genre, le troisième volet d’une trilogie thématique lâche, après L’Avventura (1960) et La Notte (1961). L’histoire suit deux personnes qui tombent soudainement amoureuses, mais leur relation est rapidement mise à l’épreuve par les nombreux défis de la vie. Alain Delon incarne l’un des personnages principaux, plus préoccupé par la bourse que par sa partenaire, jouée par Monica Vitti. Leur relation atteint son paroxysme lors d’une éclipse solaire… D’où le titre du film. Ce film étrange, énigmatique et souvent déroutant, mais les performances et les images audacieuses en noir et blanc dégagent une force indéniable.
-
Rocco et ses frères (1960)
Ce drame familial épique de près de trois heures est considéré par beaucoup comme ayant fortement influencé un autre drame familial épique, réalisé 12 ans plus tard. Rocco et ses frères représente l’une des premières grandes percées d’Alain Delon en tant qu’acteur. Delon incarne Rocco, et l’histoire se concentre sur lui et ses quatre frères, luttant contre les difficultés de la vie, parfois contraints de se tourner vers le crime. Le film est long, émotionnellement intense – voire tragique – mais toujours captivant, et montre déjà, au début de sa carrière, que Delon était un acteur remarquable.
-
Le Clan des Siciliens (1969)
Le Clan des Siciliens est un autre film policier avec Delon, qui mérite d’être vu, bien que cette fois, il fasse partie d’un casting d’ensemble plutôt que d’être la star du film. Le film se concentre sur un vol réussi et ses conséquences, que les participants devront affronter à la fin. La musique d’Ennio Morricone, l’un des plus grands compositeurs de musique de film de tous les temps, joue un rôle central, unifiant le film qui, sans cela, pourrait parfois se dissoudre dans les détails.
-
Le Guépard (1963)
Cette épopée grandiose de plus de trois heures est un film italien dans lequel l’acteur américain Burt Lancaster incarne le chef d’une riche famille. Au milieu des grands bouleversements politiques et des changements de l’Italie des années 1860, il tente de préserver sa famille et sa propre position. Delon y apparaît en tant que neveu du personnage de Lancaster, illustrant efficacement la génération suivante. Il peut être difficile de s’identifier aux drames des aristocrates, mais Lancaster et Delon livrent tous deux des performances fortes, et la réalisation spectaculaire du Guépard rend supportable la longue durée du film.
-
Monsieur Klein (1976)
Monsieur Klein est un thriller sombre situé au milieu de la Seconde Guerre mondiale, et représente l’une des performances les plus sombres et troublantes d’Alain Delon. L’acteur joue un marchand d’art immoral qui profite du désespoir de ceux qui cherchent à fuir. Le film raconte comment cet homme exploite la tragédie, mais les choses se compliquent lorsqu’il est confondu avec un autre homme portant le même nom : un juif destiné à devenir une cible de l’Holocauste. L’histoire suit les efforts désespérés de Klein pour prouver sa véritable identité, menant à une conclusion sombre. Ce n’est pas un film divertissant, mais il est intense, bien construit et aborde des thèmes difficiles avec élégance.
-
Le Cercle rouge (1970)
Le Cercle rouge est un thriller élégant des années 70, centré sur un braquage de bijoux exceptionnellement bien orchestré. Il s’agit de la deuxième collaboration entre Jean-Pierre Melville et Alain Delon sur un film policier. Delon incarne un homme récemment sorti de prison, rapidement replongé dans la vie criminelle qu’il s’était promis de laisser derrière lui. Un grand vol de bijoux est planifié, tandis qu’un inspecteur de police surveille chacun de leurs mouvements. Les 140 minutes du film ne deviennent jamais ennuyeuses, grâce à la réalisation stylée, aux scènes tendues et aux excellentes scènes de braquage. Ce n’est de loin pas le seul bon film de braquage dans lequel Delon a joué durant les deux premières décennies de sa carrière, mais c’est probablement le meilleur.
-
La Piscine (1969)
La Piscine est un film lent mais magnifiquement filmé, où une villa luxueuse et un temps ensoleillé constant dissimulent en partie l’essence plus sombre de l’histoire. Le film semble d’abord romantique, mais il ne serait pas exact de le qualifier ainsi pour l’ensemble du film. Alain Delon et Romy Schneider jouent des amants en vacances, mais la tension monte vraiment lorsque l’un des ex-petits amis du personnage de Schneider arrive avec sa fille adolescente. C’est un autre thriller français élégant et lent à se dévoiler, qui reste mémorable pour son esthétique visuelle et certaines scènes audacieuses pour l’époque.
-
Plein Soleil (1960)
Dans Plein Soleil, un film basé sur le célèbre roman de Patricia Highsmith, Monsieur Ripley, Alain Delon incarne Tom Ripley. Il incarne parfaitement ce personnage emblématique, étant à la fois charmant, attachant, mais intense, ce qui le rend crédible lorsqu’il commet des actes cruels et violents pour se venger des torts qu’il a subis. C’est un film moralement ambigu avec un personnage fascinant au centre, qui a conduit à plusieurs adaptations cinématographiques des histoires de Ripley. Peu de versions surpassent Plein Soleil, et Delon offre peut-être la meilleure interprétation de Ripley à l’écran, de plus c’était la première fois que l’histoire était portée au cinéma.
-
Borsalino (1970)
Borsalino est un film policier dans lequel Alain Delon partage l’écran avec une autre grande star du cinéma français, Jean-Paul Belmondo. Les deux acteurs interprètent des rivaux qui, au début du film, se disputent (littéralement) pour une femme, mais réalisent rapidement qu’ils veulent les mêmes choses dans la vie. Ils décident de bâtir leur propre empire criminel plutôt que de travailler pour des chefs de la pègre locale, comme on s’y attendait. Le film est léger, grâce à ses acteurs charismatiques et à sa bande sonore vivante. Cependant, à la fin, le film devient beaucoup plus violent et tragique, faisant de Borsalino un véritable film de gangsters classique, comparable par exemple à Le Parrain ou Les Affranchis, pour citer deux classiques.
-
Le Samouraï (1967)
Dans ce qui est peut-être le rôle le plus emblématique d’Alain Delon, il incarne un tueur à gages froid et calculateur dans Le Samouraï. Le film est élégant et délibérément lent, mais captivant grâce à son esthétique hypnotique et à son rythme, ainsi qu’à la performance calme et contrôlée de Delon. Le personnage de tueur à gages de Delon voit les choses lui échapper lorsqu’il est traqué par la loi et par d’autres assassins, et le film devient de plus en plus tendu à mesure qu’il est acculé. Certains pourraient trouver le film froid, mais son style est indéniablement puissant, faisant de Le Samouraï l’un des meilleurs rôles de Delon.
-Gergely Herpai “BadSector”-