Assassin Club – Ce John Wick médiocre manque cruellement de sa cible

CRITIQUE DE FILM – Confronté à une impasse meurtrière, un tueur à gages doit éliminer six de ses semblables pour survivre. Le monde entier est leur arène de jeu, et seul le dernier survivant pourra en sortir. Assassin Club, ce thriller d’action international aux allures de “bataille royale”, récemment acquis par HBO Max et mettant en vedette Henry Golding et Noomi Rapace, semble être la recette idéale suite au colossal succès de John Wick. Certes, nous avons déjà eu droit à quatre volets de cette franchise, alors est-il possible qu’une autre franchise de tueurs à gages trouve sa place ? Malheureusement, ce film a reçu un accueil majoritairement critique et ce n’est pas sans raison : le genre semble quelque peu épuisé…

 

 

Morgan Gaines (interprété par Golding), ex-Royal Marine converti en assassin, se voit attribuer six contrats. Chaque cible représente un pactole d’un million de dollars, mais la subtilité réside dans le fait qu’il s’agit du même contrat et qu’il est lui-même sur la liste. Un jeu mortel s’engage alors que Morgan envisage sérieusement de se retirer pour enfin mener une vie tranquille aux côtés de sa petite amie Sophie (jouée par Daniela Melchior). Ce dilemme familier pourrait être résolu de manière satisfaisante dans ce genre de film. Le hic est que l’Assassin Club ne parvient même pas à exploiter le potentiel quelque peu cliché, mais pourtant bien construit, de l’intrigue et se révèle malheureusement être un triste avatar du genre.

 

 

Scènes d’action sans éclat

 

Le problème principal de l’Assassin Club est qu’en dépit d’un casting prometteur, de performances plus ou moins honorables et de choix visuels bien intentionnés, l’exécution est décevante. L’action est tout juste passable. La mise en scène de Camille Delamarre manque parfois de clarté, rappelant les films d’action du milieu des années 2000 avec une surabondance de caméras tremblantes, de gros plans maladroit et un montage vertigineux. Le film manque d’originalité et l’esthétique est loin d’être impressionnante. On a l’impression que le film a été fait dans la précipitation, sans véritable personnalité, et cela s’applique également au scénario.

J’imagine déjà un groupe d’investisseurs et de producteurs de films peu scrupuleux assis autour d’une table excessivement chic et demandant à engager quelqu’un pour écrire leur propre John Wick. Les détails leur importent peu, mais il faut absolument qu’il y ait un homme et un groupe de personnes cherchant à l’assassiner dans un univers où une société secrète d’assassinat opère. Assassin Club est exactement ce film. Un tel scénario repose davantage sur la manière dont il est mis en œuvre que sur son originalité. Les failles du scénario sont quasiment douloureuses à constater, et le film est techniquement, on pourrait dire, un désastre.

L’intrigue est inutilement compliquée dès le départ, essayant d’injecter une histoire entière dans une situation de tueur à gages contre tueur à gages qui n’a pas besoin d’être détaillée. Il aurait suffi d’un film comme Bullet Train, où des éléments comiques ont été ajoutés à ce concept pas très original – mais ce film n’était pas non plus parfait, et Assassin Club n’en est même pas proche. Alors que l’histoire de la “bataille royale” se déroulant dans un train a été menée sans effort, le mélange d’idées aboutit malheureusement ici à un chaos désorganisé, dénué d’imagination et boursouflé.

 

 

Grandes stars, piètres performances

 

Notre protagoniste aurait pu sauver ce désastre, mais ce mauvais film est porté par une star qui n’arrive pas à mobiliser le charisme nécessaire pour faire la différence malgré une mise en scène inefficace et un scénario faible. Golding, dans le rôle de l’assassin principal, affiche une expression désespérée et n’inspire guère ses co-stars. Daniela Melchior, habituée des films d’action, incarne la petite amie et l’enseignante naïve du personnage principal de manière torturée. Mais Noomi Rapace, qui mériterait un bien meilleur film, est si ennuyeuse en tant que principale antagoniste qu’on en oublie ses performances exceptionnelles dans des films de qualité. Quant à Sam Neill, dont le talent est reconnu dans d’autres films, il est à peine perceptible en tant que mentor fade et ennuyeux.

Bien entendu, la sortie de Assassin Club juste après le brillant John Wick 4 n’aide pas. La franchise d’action portée par Keanu Reeves a placé la barre très haut pour les thrillers d’action. Malheureusement, presque personne n’a réussi à égaler sa construction du monde exceptionnelle, ses personnages bien développés, son esthétique visuelle ou ses séquences d’action créatives et efficaces.

Le concept d’Assassin Club est bon, mais l’exécution est vraiment médiocre, qu’il s’agisse de l’histoire, des séquences d’action ou du jeu des acteurs. Assassin Club a l’avantage d’avoir des acteurs connus et de premier ordre dans les rôles principaux, mais même eux ne peuvent pas sauver ce film de la médiocrité.

-BadSector-

 

 

 

Assassin Club

Direction - 3.2
Acteurs - 4.4
Histoire - 2.2
Visuels/Action - 4.6
Ambiance - 2.5

3.4

MAUVAIS

Le concept d'Assassin Club est bon, mais l'exécution est vraiment médiocre, qu'il s'agisse de l'histoire, des séquences d'action ou du jeu des acteurs. Assassin Club a l'avantage d'avoir des acteurs connus et de premier ordre dans les rôles principaux, mais même eux ne peuvent pas sauver ce film de la médiocrité.

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)