CRITIQUE DE LA SÉRIE – ‘From’ est une série qui mêle les éléments d’horreur et de mystère, racontant l’histoire d’un groupe de personnages divers qui se retrouvent dans une ville mystérieuse dont ils ne peuvent pas s’échapper, et où de terribles créatures, des horreurs prenant forme humaine (ou des mutants) les chassent. ‘From’ crée un équilibre entre l’horreur et l’humanité, tout en étant complexe, déroutant et chaotique – ce qui le rend extrêmement efficace. Les deux premières saisons – que l’on pourrait décrire comme ‘Lost rencontre Silent Hill’ – ont été visionnées sur HBO Max.

 

 

La série, qui a fait ses débuts en 2022, était parmi les programmes les plus regardés chaque semaine sur Amazon Prime, sous la maison mère MGM. Des rumeurs circulent selon lesquelles Harold Perrineau, la star de la série, pourrait même être nominé pour un Emmy. Cependant, à moins que vous ne soyez déjà un fan de ‘From’ et membre d’une communauté Reddit active, ou que vous ne suiviez pas de près les recommandations télévisées de Stephen King sur Twitter, il est possible que vous n’ayez pas encore entendu parler de la série – pour le moment.

 

 

Ce shérif travaille dans une ville cauchemardesque

 

Au centre de ‘From’ se trouve Boyd, le shérif de la ville, joué par Perrineau, qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour maintenir la paix dans cette réalité extrêmement effrayante et physiquement menaçante, tout en essayant de comprendre comment tout le monde pourrait s’en sortir. Comme toute bonne série policière, ‘From’ commence par un événement déclencheur général : une nouvelle famille arrive en ville. Jim (Eion Bailey) et Tabitha (Catalina Sandino Moreno) Matthews, ainsi que leurs enfants Ethan (Simon Webster) et Julie (Hannah Cheramy), découvrent cette ville mystérieuse du point de vue du spectateur, comme beaucoup d’autres, ils tombent par hasard sur cette colonie mystérieuse. La petite famille, non exempte de conflits, est forcée de s’adapter à la nouvelle situation et de se familiariser avec les autres personnages qui sont coincés là depuis longtemps, tandis que le spectateur commence à comprendre l’essence de la série au cours des premiers épisodes de la première saison. Ajoutez à cela le Necronomicon, l’auteure de livres pour enfants Enid Blyton et une merveilleuse distribution de personnages, y compris Sara (Avery Konrad), une fille torturée et constamment incitée à commettre des actes horribles sous l’influence de fantômes ; Donna (Elizabeth Saunders), la dirigeante hippie robuste, charismatique et déterminée de la communauté ; et Jade (David Alpay), le développeur de logiciels milliardaire qui ne voit pas plus loin que son LSD au début, mais qui finit par se reprendre et devient l’un des principaux personnages intellectuels de la série. Ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres personnages merveilleux, tous pris au piège par ce village hanté et dont beaucoup ne survivront évidemment pas aux deux saisons.

‘From’ est une série d’horreur complexe et souvent déroutante, remplie de secrets et d’horreur qui vous met la chair de poule. On peut rencontrer des créatures semblables à des zombies dans la forêt, où les saisons changent de manière imprévisible et où les fils électriques transportent de l’énergie provenant de nulle part. La menace des créatures inconnues est très concrète ; il n’est pas recommandé aux habitants de circuler la nuit, car les monstres de forme humaine les tuent sans pitié, et même le jour ne garantit pas la sécurité. Plus les personnages s’éloignent de la ville, plus l’ombre des arbres est épaisse et les événements plus étranges. Cependant, ‘From’ n’est pas seulement une menace abstraite, mais un danger très concret pour ceux qui y vivent. Bien que l’on puisse trouver des traces de David Lynch, ce n’est pas un lieu surréaliste à la Twin Peaks, mais un lieu où les créatures et les événements étranges ont des explications rationnelles, même s’il y a beaucoup d’éléments mystiques dans la série, allant des talismans de protection ancestraux aux arbres de téléportation.

 

 

Les humains au centre de tout

 

Autant le thème central de “From” est une horreur mystique et brutale, le véritable foyer de la série est les personnages humains. Nous rencontrons différents individus que la petite ville ne veut pas laisser partir. Ce n’est pas une série de type Battle Royale, bien qu’il y ait des signes de ce genre. Les personnages vont certainement – et souvent – s’affronter, mais ils sont tous concentrés sur la survie et l’évasion.

Chacun est convaincu de sa propre stratégie d’évasion : par exemple, Jim essaie d’appeler à l’aide avec la radio ; le père Khatri (Shaun Majumder) cherche une solution en Dieu ; Ethan pense que tout cela est une mission mythologique à surmonter. La force de la série est qu’elle est capable de trouver, malgré les nombreuses horreurs, des moments d’amour et d’honnêteté, et en général, malgré les conflits, les personnages essaient de rester ensemble. La base de fans internationale se fait appeler #Fromily, dérivé du titre anglais original, From.

 

 

Une atmosphère de Silent Hill plane

 

“From”, qui rappelle les jeux vidéo Silent Hill, introduit l’aspect humanité et communauté dans un genre souvent critiqué pour leur manque. C’est unique sur la palette télévisuelle : une pièce saillante de “média anxiogène”, mais avec un cœur sensible. Il se démarque à un moment où il est évident pour beaucoup d’entre nous : “Oui, notre monde réel est foutu et sans signification. Voici maintenant un endroit surréaliste encore pire où vous pouvez vous inquiéter du sort de protagonistes sympathiques.”

“From” n’est pas une parfaite “chef-d’œuvre télévisuel”. Il contient des clichés de Stephen King, et parfois les événements ralentissent et le tout se transforme en une sorte de soap opera d’horreur. De plus, ceux qui ne sont pas fans des jeux vidéo Silent Hill, Twin Peaks, ou des autres créations de David Lynch peuvent le trouver un peu déroutant, car ces éléments stylistiques surréalistes sont également présents aux côtés de la ligne Stephen King. Mais si vous êtes prêt pour tout cela, vous êtes garanti de passer un bon moment. Et si vous cherchez une série d’horreur vraiment effrayante, sanglante, mais élégante, “From” ne vous décevra pas – nous espérons qu’il y aura plus de saisons après les deux premières.

Avec son atmosphère sombre, son excellent développement de caractère, et son monde mystique riche, “From” captive le spectateur, bien qu’à certains moments il a tendance à ralentir et à pencher vers un style de soap opera d’horreur, il continue néanmoins à délivrer un mystère captivant et bien conçu. Son monde est à la fois profondément déstabilisant et curieusement accueillant, ce qui pousse les spectateurs à continuer d’explorer son récit labyrinthique et à découvrir ses secrets. Le drame humain au centre du récit ancre la série, et bien que l’horreur soit persistante et souvent très macabre, l’accent reste mis sur les luttes personnelles de ses personnages vivement dessinés. Par conséquent, malgré ses petits défauts, ‘From’ est une série d’horreur-mystère immersive qui vaut la peine d’être explorée pour les fans du genre.

–BadSector-