CRITIQUE DU FILM – Dans le thriller d’action français “ours polaire” AKA, un agent spécial infiltre une organisation criminelle mais ne s’attend pas à se lier d’amitié avec le fils du patron. Le film met en scène Alban Lenoir dans le rôle de cet agent qui se fait passer pour un membre d’une bande criminelle. Dans les seconds rôles, on retrouve des visages familiers comme Éric Cantona et Thibault de Montalembert. Mais cela suffit-il pour que ce film vaille la peine d’être vu ? Ou s’agit-il simplement d’un thriller d’action cliché qui aurait dû être évité ?
Netflix a récemment partagé un nouveau film d’action intitulé AKA – qui pourrait être une référence au fait que le protagoniste porte un nom différent en tant qu’agent secret (AKA est l’abréviation de “aussi appelé”). Le film met en vedette Alban Lenoir, qui a commencé sa carrière en tant qu’ancien cascadeur et qui joue maintenant un agent coriace qui travaille sous couverture pour une organisation criminelle française. Le visage extrêmement dur de Lenoir est un peu un croisement entre Jean-Paul Belmondo et un jeune Dominique Pinon (City of Lost Children, Alien 4), mais son jeu reste très proche d’une sorte de Steven Seagal français. L’autre grand nom est Éric Cantona, le footballeur légendaire, qui joue cette fois-ci un criminel infâme. Le film est réalisé par Morgan S. Dalibert, qui signe ici son premier long métrage.
Le film est prometteur et l’action et le suspense ne manquent pas. L’histoire suit le personnage de Lenoir, Vincent, en mission secrète dans un cartel de la drogue, où il rencontre le fils du personnage de Cantona, Jean-Pierre, Julien. Une amitié surprenante se développe entre les deux hommes, qui met la conscience de Vincent à l’épreuve. Saura-t-il dénoncer les criminels ou changera-t-il de voie ?
Action, amitié machiste et respect
La plus grande force de ce thriller d’espionnage français réside dans ses séquences d’action, qui sont spectaculaires et relativement palpitantes. Lenoir, avec son passé de cascadeur, est un agent crédible qui n’a pas peur du danger. Le film est rempli de poursuites en voiture, de fusillades et de combats qui occuperont les amateurs de films d’action.
Un autre aspect intéressant d’AKA est le fil émotionnel qui se déploie à travers la relation entre Vincent et Julien. Les deux hommes viennent de mondes opposés, mais trouvent un terrain d’entente l’un avec l’autre. Vincent voit la vulnérabilité et la solitude de Julien, et Julien admire le courage et l’honnêteté de Vincent. Le film montre comment une “presque amitié” machiste se développe entre deux hommes qui doivent finalement se battre l’un contre l’autre. Malheureusement, le film ne fait rien de cette intéressante mise en place par la suite.
Des gifles et clichés
Cependant, le plus grand défaut du film est qu’il suit trop de clichés et de modèles de genre. L’histoire est pleine de rebondissements clichés et de situations prévisibles. Les scènes d’action sont bien développées, mais si le spectateur s’attend dès le début à ce qui se passera à la fin, il n’y a pas de véritable surprise ni de suspense. Le scénariste n’en a pas fait trop non plus en ce qui concerne le développement des personnages. Vincent est le héros habituel, reclus et solitaire, qui, bien qu’il accomplisse les missions les plus cruelles, a bon cœur et est honnête et, bien qu’il refuse au départ d’aider quiconque en dehors de son travail, il finit par aimer le petit garçon et on le laisse en plan.
Jean-Pierre, interprété par Cantona, est un méchant typique, impitoyable et sans scrupules, qui hurle presque tout le temps sur ses hommes, sa femme, son petit enfant et ne respecte que le personnage principal, même si Cantona pourrait faire beaucoup plus que ce chef mafieux cliché. Et Julien est le typique petit garçon perturbé et rebelle, le typique enfant innocent, triste et solitaire, mais aussi intelligent et courageux. C’est comme un copier-coller d’un autre film, ça n’apporte pas grand chose au film.
Un acting que dalle
Un autre défaut du film est le jeu des acteurs, qui n’est pas très convaincant. Lenoir est trop raide et froid dans le rôle de Vincent, on ne ressent aucune émotion ou conflit intérieur de sa part, comme s’il essayait tout au plus de rendre sa prochaine scène d’action impeccable pour un ancien chauffeur de cascade. Et Cantona met tellement d’efforts dans son interprétation du très méchant patron que toute la volonté d’être génial ne fait que le rendre pas assez crédible ou effrayant.
Deux acteurs se détachent de ce lot plutôt médiocre. L’un est Saïdou Camara, qui joue Alex, l’un des criminels – il est le seul dans ce thriller à transmettre une véritable émotion au spectateur. D’autre part, Thibault de Montalembert, qui joue le patron de Vincent et apporte un peu d’humour et d’ironie.
Les autres personnages secondaires, en revanche, font leur travail mais ne sont pas très mémorables ni significatifs, et les personnages féminins ne sont pas du tout importants pour l’histoire, ils sont juste là pour servir de décor.
AKA : un film d’action oubliable
Dans l’ensemble, AKA est un film d’action moyen qui n’offre rien de nouveau ou de spécial et qui, bien qu’il soit excitant et émouvant à certains moments, est surtout plein de clichés et de formules. L’intrigue n’exploite pas suffisamment le conflit potentiel entre Vincent et Julien, et ne donne pas assez de profondeur ou de motivation aux personnages. Ce film est recommandé à ceux qui aiment les films d’action mais qui n’en attendent pas trop.
-BadSector-
AKA
Direction - 5.2
Acteurs - 6.4
Histoire - 3.8
Visualité/action/musique - 7.2
Ambience - 5.2
5.6
MÉDIOCRE
AKA est un thriller d'action français dans lequel un agent infiltre une organisation criminelle mais se lie d'amitié avec le fils du patron. Bien qu'il y ait quelques séquences d'action spectaculaires et des moments d'émotion, AKA est toujours plein de clichés ennuyeux et de clichés souvent vus et le jeu des acteurs est assez oubliable. C'est un film d'action typique qui passe pour un film d'action, même si les Français peuvent faire beaucoup mieux.