REVUE DE SÉRIE – Les Ozarks, Stranger Things et l’autre grand film classique de Josh Brolin (dans lequel il joue), No Country for an Old Man peuvent venir à l’esprit en regardant la nouvelle série néo-western d’Amazon Prime, lancée le 15 avril.
Située dans les plaines tentaculaires et les hautes montagnes du Wyoming, la situation rappelle les westerns classiques entre deux familles d’éleveurs voisines : les Abbott, dirigés par le patriarche Royal (Josh Brolin), déterminé mais juste, et les Tillerson, un clan d’outsiders dirigé par Wayne (Will Patton), un accapareur de terres malade qui lorgne sur les pâturages de l’Ouest des Abbott.
Mais les choses se compliquent lorsqu’une mystérieuse vagabonde à l’allure hippie, Autumn (Imogen Poots), se présente sur le pas de la porte des Abbott et demande à camper sur leurs terres (et paie pour ce privilège), sans que l’on sache pourquoi. Le même jour, un trou de la taille d’un tracteur s’ouvre dans le sol du pâturage ouest des Abbott : un puits noir sans fond, couvert de fumée, qui semble ne mener nulle part. D’où peut-il venir ? Que signifie ce trou ? Et qu’est-ce que nos personnages, y compris Royal lui-même, savent déjà à son sujet ?
“Avez-vous déjà entendu parler d’un dieu grec appelé Cronus ?”
Ces dernières années, le néo-western a connu une sorte de résurgence avec Taylor Sheridan (L’enfer ou l’eau, Wind River), No Country for an Old Man des Coen, et les 11 nominés aux Oscars dans Le pouvoir d’un chien. Ces films, qui se déroulent dans le “Far West” mais souvent à l’époque moderne, redéfinissent complètement le genre du western, en ajoutant de nouvelles touches stylistiques et des éléments de récit inhabituels pour le genre.
C’est ce que tente de faire Outer Range, le dernier né de la série exclusive de Prime Video, avec un aspect surnaturel qui a été presque absent des westerns. Quant à l’histoire, elle rappelle à bien des égards le drame familial criminel Ozark ou l’autre série western très populaire Yellowstone, qui raconte également l’histoire d’une famille charismatique faisant tout ce qu’elle peut pour préserver son ranch.
Et au centre de tout cela, Brolin : son Royal Abbott, comme celui de Kevin Costner dans Yellowstone, est un cow-boy très charismatique, stoïque, à l’ancienne, qui cache ses véritables sentiments (et quelques détails intéressants de son passé) profondément derrière un masque dur et macho.
Le trou…
Mais le trou dans sa terre, un mystère perplexe qui pourrait servir à la fois de sauveur et de destin pour sa famille et son héritage, fait remonter à la surface des aspects cachés de sa personnalité. Comme le protagoniste de No Country for Old Men, Llewellyn Moss, c’est un homme sur le fil, qui tente désespérément de maintenir son équilibre et de comprendre sa place dans les événements particuliers qui touchent sa famille.
Les autres personnages ont leur croix à porter – certains d’entre eux littéralement. Par exemple, la femme de Royal, la très croyante Cecilia (Lili Taylor), est la “colle” qui maintient la famille unie, sa foi leur permettant de rester calmes en cas de crise – même si elle n’y parvient pas toujours.
Le frère aîné Perry (Tom Pelphrey, de la série Ozark, est un père célibataire capricieux qui s’efforce de s’occuper de sa jeune fille Amy (Olive Abercrombie) après la disparition mystérieuse de sa femme. Le cadet Rhett (Lewis Pullman) est un espoir du rodéo dont le brillant avenir est menacé après une bagarre mortelle avec l’un des garçons Tillerson au milieu du premier épisode. Dès le départ, le conflit central est de savoir comment les Abbott peuvent maintenir intact leur fragile écosystème face aux menaces de l’homme, de la nature et du surnaturel.
Ce néo-western surréaliste débute bien
De nos jours, alors qu’il est difficile de proposer quelque chose de nouveau dans le flot des émissions spéciales en streaming, le néo-western d’Outer Range pimente intelligemment ses réflexions philosophiques plus sombres sur le temps, la famille et la nature dévorante de l’Ouest avec un fil conducteur de science-fiction grinçant, plein d’esprit, parfois surréaliste et quelque peu David Lynch-esque. Nous avons regardé les deux premiers épisodes, qui pourraient mener la série dans n’importe quelle direction, mais les premières impressions sont fortement positives.
-BadSector-
Outer Range
Direction - 8.2
Acteurs - 8.2
Histoire - 8.4
Visuels - 8.1
Ambiance - 8.4
8.3
EXCELLENT
De nos jours, alors qu'il est difficile de proposer quelque chose de nouveau dans le flot des émissions spéciales en streaming, le néo-western d'Outer Range pimente intelligemment ses réflexions philosophiques plus sombres sur le temps, la famille et la nature dévorante de l'Ouest avec un fil conducteur de science-fiction grinçant, plein d'esprit, parfois surréaliste et quelque peu David Lynch-esque. Nous avons regardé les deux premiers épisodes, qui pourraient mener la série dans n'importe quelle direction, mais les premières impressions sont fortement positives.