Gameloft, qui développe exclusivement des jeux mobiles (et ce depuis environ deux décennies…), s’est soudainement mis à faire autre chose.
On a beaucoup parlé de Gameloft au cours des années 2015 et 2016, et pour une bonne raison. À l’époque, un géant français des médias, Vivendi, essayait de les racheter, ainsi qu’Ubisoft. (Ils ont également participé à la création d’Activision Blizzard, puisqu’ils possédaient la moitié de Blizzard lors de la fusion des deux sociétés !). Quel est le rapport entre Gameloft et Ubisoft ? La réponse est simple : “Ubi” est dirigé par Yves Guillemot, tandis que Michael Guillemot, cofondateur d’Ubisoft, a créé Gameloft.
Bien que Vivendi se soit retiré du rachat d’Ubisoft (il s’en est fallu de peu : s’il avait acquis une participation de 30 % dans l’entreprise, la loi française aurait obligé le géant des médias, fondé par Napoléon III, à faire une offre publique d’achat…), il a réussi à tirer son petit frère, et depuis 2016, Vivendi est propriétaire de Gameloft, qui développe actuellement un jeu pour consoles et PC. Avec plus de 3 600 développeurs répartis dans dix-huit studios et avec près de 200 jeux et environ 2,5 millions de téléchargements par jour, la tournure des événements est passionnante.
Les offres d’emploi de Gameloft montrent que leur studio de Barcelone développe un jeu multiplateforme avec une composante multijoueur. Les candidats sont censés bien connaître le monde du free-to-play, il est donc presque 100 % probable que le jeu, qui n’a pas encore été annoncé, comportera des microtransactions. Il est trop tôt pour spéculer sur le type de propriété intellectuelle qu’ils pourraient créer pour, disons, la PlayStation 5, la Xbox Series, la Nintendo Switch et le PC.
Dans le passé, Gameloft a développé avec succès des jeux pour les téléphones mobiles Blackberry, depuis longtemps oubliés. L’entreprise ne tient pas à laisser son histoire (ou, pourrait-on dire, son présent) derrière elle, puisque la société mobile appartenant à Vivendi a déclaré à Les Echos que leur nouveau projet sortirait, bien sûr, sur mobile, afin que les utilisateurs d’iOS et d’Android ne soient pas négligés.
Il aura fallu 22 ans pour que la société, qui a débuté comme petit frère d’Ubisoft, fasse une telle chose….
Source : JVL