Square Enix – Yosuke Matsuda explique les raisons derrière la vente de la licence Hitman [VIDEO]

Hitman – Square s’exprime à propos de la vente de la licence.

La froideur du pragmatisme financier et la volonté de rester clean vis-à-vis de la licence auraient habité Square Enix.

A une époque où les éditeurs incarnent le rôle du démon à 17 cornes, 15 queues et à la gueule acérée d’innombrables crocs, il est parfois bon d’obtenir leur point de vue. Il y a de cela plusieurs mois, nous apprenions que Square Enix décidait de se séparer de la licence Hitman, et ce, même si cela engendrait une perte exceptionnelle de presque 40 millions d’€. Sachant qu’Hitman semblait s’en tirer convenablement, malgré la polémique de son contenu fragmenté en épisode, on peut dire que la décision de Square Enix de se séparer de la licence en aura surpris plus d’un, surtout qu’une seconde saison était déjà murmurée.

Mais depuis cet évènement, nous n’avions pas encore eu l’occasion d’entendre l’éditeur japonais s’exprimer à propos de cette décision qui aura attiré les foudres des fans de 47 (persuadés que Square voulait tuer la licence). Et ce n’est qu’hier que nous avons enfin pu en apprendre plus de la bouche de Yosuke Matsuda, Président et CEO de Square Enix, lors d’un entretien avec le site GamesIndustry.

‟ Dans le cas d’Hitman, j’aime personnellement ce jeu. Je pense que c’est assez unique, mais je dois toujours concevoir les choses dans la perspective des coûts et de la performance. En faisant ça, dans le cas de Hitman, nous avions de grandes attentes dans la balance qui n’ont pas été atteintes. ”

‟ Qu’il s’agisse d’un studio de l’Ouest ou d’un studio japonais, chez Square Enix, nous arrivons parfois à des conflits ou des manques de ressources. J’ai senti que si nous n’étions pas capables de continuer à investir suffisamment dans Hitman, cela aurait pu ruiner le jeu – nous nous sommes donc retrouvés dans une position difficile. ”

‟ Une décision devait être prise dans nos relations avec la team Hitman. Je voulais qu’ils continuent de développer le jeu, mais j’ai pensé qu’en termes d’amélioration du jeu, ce serait mieux s’ils travaillaient avec un partenaire autre que nous. ”

En effet, Square Enix, monopolisé par d’autres projets, aurait d’ailleurs tiré une croix sur la licence, ne pouvant se montrer à la hauteur en matière d’implication financière.

‟Bien qu’Hitman ait été très bien reçu, quand nous avons pensé à investir dans les saisons deux et trois et avons considéré l’investissement nécessaire – et également considéré les conflits avec les ressources allouées aux autres titres -, nous avons décidé que ce serait trop difficile.”

Et comme, vous le savez, cela s’est conclu par un rachat de la licence par IO Interactive, visiblement sous l’impulsion de Matsuda et de SqEx.

‟ Cela leur permet de décider du futur d’Hitman en se basant sur leur propre volonté. Pour cette raison, nous étions partisans d’une MBO (ndlr : un management buy-out, un rachat d’une entreprise par ses dirigeants/employés) ”

Un choix qui a écarté définitivement Square Enix de l’équation Hitman, pourtant encore exploitable sans forcément impliquer d’énormes coûts de développement si la société avait pris la décision d’écarter IO Interactive. Une idée pourtant refusée par Matsuda

‟ C’est tout simplement car Hitman n’en serait pas un s’il n’était pas fait par IO. J’aime ce jeu et je pense que les fans considèrent qu’Hitman est seulement un Hitman s’il est fait par IO […] c’est pour cela que nous étions convaincus par le MBO et que bien sûr, nous n’étions pas contre le fait qu’ils continuent d’exploiter la licence. ”

En somme, Square Enix semble s’être très bien comporté dans l’arrêt de leur relation avec Hitman. Maintenant, reste à savoir si cette « solution », plébiscitée par Square Enix, n’était pas empoisonnée. Car entre les lignes des déclarations du géant nippon, on peut comprendre que les ambitions d’IO Interactive à l’égard de la saison 2, et peut-être 3, étaient très élevées, à un tel point que Square Enix n’a pas souhaité poursuivre l’aventure. On peut donc clairement se demander si le studio danois, qui a choisi plus ou moins de manière contrainte l’indépendance, trouvera un moyen d’avancer sereinement malgré des besoins financiers importants ? Est-ce que cela passera par un accord d’exclusivité temporaire (on sait par exemple que Phil Spencer a annoncé que la division Xbox avait les crocs) ? Une escapade par le financement participatif ? Ou pire, la série reverra-t-elle ses ambitions à la baisse ? Il ne fait aucun doute, les fans de l’agent 47 devraient commencer à nourrir quelques questions.

Source: GamesIndustry

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