TEST – Neuf ans passés la première partie des aventures de Rico, on retrouve l’agent très spécial libéré de ses obligations envers l’Agence et de retour au pays. Naturellement tout ne va pas se passer comme prévu et c’est donc une vision tout à fait irrégulière de la retraite que nous propose ce Just Cause 3.
Si l’on contemple le genre du monde ouvert, deux tendances sont évidents depuis quelques années, avec d’un côté des jeux (plutôt) sérieux et de l’autre des jeux un peu fous, où l’on peut tout faire, plutôt : n’importe quoi. Crackdown, Saints Row ou le premier Just Cause ont toujours mis l’histoire très en retrait pour laisser les joueurs hasarder et créer leurs propres activités : le fameux bac à sable, avec des bazookas en guise de fauchets.
Cette grande liberté ne peut cependant pas être conçue sans une intro passant en revue les mécaniques et systèmes en place, ce qui justifie un semblant d’histoire, même ridicule, avant de vous laisser vous amuser sans vergogne.
L’histoire ?! Quelle importance ?!
La partie intrigue n’a du coup aucune importance : vous incarnez Rico Rodriguez, un ancien agent secret, qui retourne á son pays seulement pour le retrouver à feu et à sang. Le barbu des jeux de Tropico a décidé de devenir dictateur et dispose d’un contrôle total sur un métal rare : le bavarium.
Donc, vous épouserez la cause de Rico qui va mener une guerre sans merci contre une intolérable dictature qui impose sa loi depuis vingt ans sur l’archipel « Medici ». Pour ce faire, vous allez notamment devoir détruire les symboles de ce régime politique pour le moins autoritaire mais aussi libérez des endroits clés pour vous en servir par la suite. Petit à petit, le lieu, une sorte de paradis méditerranéen type, reprendra des couleurs.
C’est bien évident tout au début, que le pire film de Michael Bay recevrait un Oscar à côté de ce Just Cause 3. Nous devrons libérer Medici du joug de l’oppresseur, un village à la fois. Le temps de jeu se divise donc en trois grandes activités : les régions à libérer, qui permettent d’accéder aux missions servant l’histoire, et qui débloquent au passage les défis pour améliorer les compétences.
Et c’est là que se situe le principal problème du jeu. Au lieu de nous laisser progresser librement avec nos pouvoirs ou d’aborder l’histoire à notre guise, tout est lié à la libération de zones.
Apprenez d’être un super agent !
Une autre problème, c’est que parvenir à jouer sans frustration dans ce bac à sable nécessitera pour certains d’entre vous – les débutants – un temps d’apprentissage. Avalanche Studios, qui a bien entendu prévu le coup, propose de nombreuses missions formant ensemble ce que l’on peut appeler la partie scénarisée du jeu. Attention, l’histoire est ici secondaire.
Toutes les missions réclamant l’accomplissement de divers objectifs permettent donc d’appréhender les outils mis à disposition par les développeurs. En parallèle, des challenges sont également disponibles. Nous avons ainsi pu essayer deux parcours visant à encourager la maîtrise du Wingsuit. Il nous fallait passer à l’intérieur d’une succession de cercles positionnés de manière à faire prendre un maximum de risques.
Le mini-map, c’est barbant
Qu’il s’agisse de villages ou de bases militaires, on se retrouve avec une liste d’éléments à détruire. Sauf qu’il n’y a pas de mini-map ou d’indicateurs à l’écran pour dénicher ces objets. On peut au choix les chercher par soi-même, ou mettre le jeu en pause, ouvrir la carte, activer un point de passage sur l’élément suivant et enchaîner.
Dans un cas comme dans l’autre, c’est fastidieux et ça brise le rythme, alors que c’est justement dans ces phases de libération qu’on découvrira les environnements les plus sympathiques. C’est également comme de cette manière qu’on accède aux défis liés aux nouvelles compétences.
Là encore, il faudra attendre bien longtemps l’accès aux aptitudes les plus folles, comme la possibilité d’utiliser deux grappins en même temps lors de nos déplacements, ou la faculté de pouvoir s’arrêter totalement après avoir sorti la wingsuit.
Enfin, comme les missions principales servent à débloquer les meilleurs véhicules et les armes les plus puissantes, il faudra tout de même progresser dans l’histoire pour enfin ouvrir la caisse à jouets. Autant d’obstacles qui viennent retarder le moment où l’on découvre les vraies qualités de Just Cause : la gestion de la physique et des déplacements.
Même s’il faut quelques heures pour apprivoiser tous les choses et surtout débloquer les compétences les plus utiles, se déplacer dans Just Cause est un pur bonheur. Le grappin sert à atteindre la vitesse nécessaire, le parachute vous donne l’altitude et enfin la wingsuit permet de se déplacer. Qu’il s’agisse de rejoindre au plus vite la prochaine base à détruire ou de jouer les acrobates pour éviter les obus ennemis, il est obligatoire de recourir en permanence à ces “outils”. En dehors des combats, on se prendra simplement au jeu d’aller voir ce qui se cache dans cette grotte, derrière ce lac ou par-delà cette montagne.
On sera même témoin d’instants de poésie, à frôler un champ de tournesols en rase-mottes pour profiter d’un boost de vitesse. La ressemblance avec L’Attaque des Titans crève les yeux durant les affrontements. Impensable de rester au même endroit, les pieds cramponnés au sol, sous peine de mourir en quelques secondes sous le feu ennemi. Il faudra constamment changer de position, poser du C4 sur un véhicule, l’accrocher à un hélicoptère et enfin fuir en contemplant l’explosion au loin. Se déplacer dans Just Cause 3 est jouissif, tout simplement.
Une sensation d’autant plus prégnante qu’une partie de l’immense aire de jeu a été pensée pour accentuer l’impression de verticalité. On peut diviser schématiquement le monde de Just Cause 3 en deux zones, avec un ensemble d’îlots à l’ambiance méditerranéenne bien plus marquante que l’île principale, certes gigantesque mais moins travaillée.
Le micro-climat diffère d’ailleurs pour aligner des forêts de conifères à perte de vue ainsi que des montagnes enneigées. On accède à cette deuxième zone assez tard dans la trame principale, ce qui n’empêche pas de ressentir très vite le remplissage par le vide. Le premier terrain de jeu est bien plus sympathique avec ses falaises, ses grottes et surtout ses bases enfoncées au coeur des montagnes.
Il n’est pas rare de pouvoir aborder un lieu par plusieurs angles : on peut décider de se jeter en chute libre depuis un hélico, d’arriver par la route ou bien de raser le flanc de la montagne en wingsuit. Pour les plus acharnés, on pourra même une fois l’aventure bouclée rendre une région à l’oppresseur pour s’amuser à se débarrasser des forces ennemies de différentes manières.
Éteignez votre cerveau !
Just Cause 3 est-il fait pour vous ? Pas de doute, il s’agit bel et bien d’un bac à sable où l’histoire n’invite ni à la découverte ni à l’expérimentation ; il est donc nécessaire de fixer vos propres règles et contraintes pour profiter des mécaniques en place. De ce point de vue, le contrat est rempli avec brio, qu’il s’agisse de jouer avec le grappin pour raser un camp en quelques minutes ou voyager à travers des paysages chatoyants.
Les capacités de captures des machines modernes rendront sans doute honneur à l’inventivité des joueurs en matière d’utilisation de la physique. Mais il faudra faire abstraction de cette progression hachée, du manque de patate des armes et de la conduite ennuyeuse des véhicules.
Si vous passez outre, vous obtiendrez l’un des jeux les plus réussis de ces dernières années en termes de liberté de déplacement, tutoyant sans peine les derniers jeux Batman.
-BadSector-
Pro:
+ Des îles énormes
+ Parachute, wing-diving suit et le grappler
+ C’est magnifique
Contre :
– Cela charge beaucoup
– On doit conquerir plusieurs îles
– Controler les motos c’est barbant
Éditeur: Square Enix
Développeur: Avalanche Studios
Genres: Open world, Sandbox
Publication: December 1. 2015
Just Cause 3
Jouabilité - 9.2
Graphismes - 9.4
Histoire - 7.2
Musique / audio - 8.3
Ambiance - 8.8
8.6
EXCELLENT
Just Cause 3 est-il fait pour vous ? Pas de doute, il s’agit bel et bien d’un bac à sable où l’histoire n’invite ni à la découverte ni à l’expérimentation ; il est donc nécessaire de fixer vos propres règles et contraintes pour profiter des mécaniques en place. De ce point de vue, le contrat est rempli avec brio, qu’il s’agisse de jouer avec le grappin pour raser un camp en quelques minutes ou voyager à travers des paysages chatoyants.