CRITIQUE DE FILM – Gerard Butler et O’Shea Jackson Jr. se retrouvent pour une suite attendue, espérant raviver l’intensité brute de leur premier duel. Mais Criminal Squad: Pantera est-il un retour triomphal ou une suite inutilement gonflée qui s’épuise avant d’avoir atteint son rythme ? Hélas, il tend plutôt vers la deuxième option.
Criminal Squad: Pantera ne tente pas de dépasser les modestes ambitions de son prédécesseur, et il peine même à en égaler le niveau. Le film recycle la rivalité entre Donnie Wilson (O’Shea Jackson Jr.), génie du crime, et “Big Nick” O’Brien (Gerard Butler), un policier brutal et déterminé. Si les fans du premier opus apprécieront peut-être ces retrouvailles familières, cette suite commet l’erreur de surcharger sa durée : elle traîne en longueur avant d’arriver à son braquage central, celui qu’on attendait vraiment.
Christian Gudegast, de retour à la réalisation, mise tout sur le charisme bourru et légèrement désabusé de Butler. Son allure débraillée et son accent américain parfois maladroit dominent l’écran, tandis qu’il parsème ses dialogues d’explétifs qui rappellent par moments un script de Tarantino. Le groupe d’intervention français “Pantera”, qui vient en aide à O’Brien, introduit une touche d’exotisme, mais celle-ci s’enlise rapidement dans des dialogues non sous-titrés, des accents difficiles à comprendre, et une hiérarchie criminelle française inutilement complexe.
Une touche française pour un récit déjà usé
Sept ans après Criminal Squad, on aurait pu espérer qu’un tel délai de développement aboutisse à une suite plus audacieuse. Hélas, Pantera semble piocher ses idées dans des œuvres passées,
évoquant notamment French Connection II. Envoyer O’Brien en France pour collaborer avec son ancien ennemi Wilson avait pourtant du potentiel, mais cette intrigue est mal exploitée.
Au lieu de creuser la dynamique entre ses deux protagonistes, Pantera encombre son récit de clichés éculés et de motivations superficielles. Butler semble plus intéressé par le charme de la Riviera que par sa mission, tandis que Jackson Jr. hérite d’un personnage tape-à-l’œil, mais mal développé. Ce qui aurait pu être un duo électrisant devient une série d’échanges interminables sur leurs passés, qui n’apportent rien à l’intrigue principale.
D’un thriller sombre à un spectacle creux
Là où le premier film ancrée dans l’atmosphère rugueuse de Los Angeles, Pantera opte pour un cadre international. Ce changement élargit l’horizon mais prive la franchise de son authenticité initiale. Quelques blagues sur le côté « Américain maladroit » d’O’Brien apportent un soupçon d’autodérision, mais cela ne compense pas le manque de clarté narrative.
L’action véritable ne démarre qu’après 90 minutes, lors du braquage principal. Cette séquence centrale offre un décor complexe et une tension palpable, remplissant enfin les attentes du public. Détecteurs de mouvement, caméras de surveillance et décisions en une fraction de seconde procurent des frissons, même si l’exécution n’atteint pas les sommets de Mission: Impossible ou Ocean’s Eleven. Ces moments rappellent toutefois ce que Pantera aurait pu être si le scénario avait évité les digressions inutiles.
Trop long, trop confus, trop prévisible
Avec ses 140 minutes, Pantera teste même les spectateurs les plus fidèles. L’ambition de Gudegast de créer une saga criminelle à la Heat est évidente, mais l’histoire manque de substance pour soutenir une telle durée. Si le premier film s’achevait sur une note douce-amère n’appelant pas nécessairement une suite, Pantera met clairement en place un troisième opus. Pour l’avenir, il serait avisé de raccourcir les préparatifs et de se concentrer sur l’essentiel : l’action.
Criminal Squad: Pantera n’est ni un désastre total, ni une réussite éclatante. La chimie entre Butler et Jackson Jr. offre quelques moments d’alchimie, et le braquage final témoigne d’un potentiel éclipsé par un récit trop chargé. Pourtant, l’exécution lente et une intrigue confuse rendent difficile la défense de ce film.
-Gergely Herpai „BadSector”-
Criminal Squad: Pantera
Direction - 5.2
Acteurs - 5.8
Histoire - 5.4
Visuels/Musique/Sons/Action - 6.4
Ambiance - 5.2
5.6
MÉDIOCRE
Sept ans pour ça. Criminal Squad: Pantera montre quelques étincelles, mais gaspille son potentiel dans une narration confuse et un rythme trop étiré. Si un troisième volet arrive, espérons qu’il se concentre davantage sur la promesse du genre, et non sur des détours inutiles.