Boy vs le monde – Ce film tue plutôt notre cerveu

CRITIQUE DE FILM – Quand un film mise sur l’excès, il est difficile de savoir où s’arrêter. “Boy vs le monde” en est le parfait exemple : un film d’action d’arts martiaux ultra-violent et coloré, premier long métrage de Moritz Mohr, qui repose à la fois sur un humour lassant et une violence graphique. Mais quand une comédie d’action va-t-elle trop loin ? Pour ce film, environ 40 minutes après le début.

 

 

Ce film est le produit d’une coalition internationale d’adolescents attardés – réalisé par un Allemand en Afrique du Sud, avec une vedette suédoise en tête d’une distribution américaine. “Boy vs le monde” bourre son monde dystopique de tous les clichés des films d’action possibles, et même plus. Parfois, on dirait un hommage hyperactif au classique japonais de 1973, “Lady Snowblood”, où une orpheline muette subit un entraînement brutal pour devenir une arme vivante de vengeance. D’autres fois, il ressemble plus à une parodie de “Hunger Games” dans le style des frères Wayans.

 

 

Trop de tout

 

Ces styles contrastés se fondent dans le personnage de Boy (Bill Skarsgård), dont le seul but est de tuer le dictateur dystopique Hilda Van Der Koy (Famke Janssen) après qu’elle ait assassiné sa famille lors d’une “purge” annuelle diffusée en direct à la télévision. (Très “Hunger Games”, jusqu’au symbole floral jaune et noir de la famille Van Der Koy.) Depuis, Boy vit dans la jungle, où un chaman mystérieux (Yayan Ruhian) le prépare à la vengeance, lui rappelant sans cesse que c’est Hilda qui a tué sa famille, et qu’elle doit mourir. L’opportunité se présente lorsque Boy s’infiltre dans une nouvelle purge dans la capitale – une ville aux éléments médiévaux et futuristes mêlés au hasard, où des marchés de style moyen-oriental côtoient d’anciens salons de jeux vidéo.

 

 

L’humour forcé n’aide pas

 

À certains moments, l’imagination débridée de “Boy vs le monde” atteint son plein potentiel, comme lorsque Boy lutte pour sa vie sur un immense plateau de télévision contre une armée de mascottes de céréales. Malheureusement, le film est freiné par son propre humour infantile. H. Jon Benjamin, un excellent acteur connu pour sa voix dans de nombreux projets d’animation, narre le “monologue intérieur” de Boy. En théorie, c’est une excellente idée, mais en pratique, cela signifie une surcharge de narrations explicatives dans les 15 premières minutes, suivie d’une série de blagues grossières pour le reste du film. Si vous aimez voir un personnage regarder directement la caméra après une longue séquence complexe et dire : “Oh, merde”, préparez-vous : vous vivrez cette expérience une demi-douzaine de fois.

 

 

Orgie visuelle vide

 

Au début, tout cela est divertissant, mais malgré le cadre fantastique, l’intrigue réelle de “Boy vs le monde” est répétitive et prévisible, jusqu’à un rebondissement qui déraille tout tonnellement et narrativement. (C’est une manière polie de dire que cela n’a aucun sens.) Il y a beaucoup d’action, mais peu de réflexion, ce qui serait acceptable s’il n’y avait pas tant d’intrigue forcée avec des dialogues puérils.

Le problème ne vient pas de Skarsgård, qui par moments évoque la physicalité d’un jeune Jean-Claude Van Damme (ce qui est un grand compliment). Ni de Janssen, qui parvient à extraire quelques moments de crédibilité de son personnage absurde. On ne peut pas non plus blâmer les acteurs secondaires, bien que leurs rôles soient unidimensionnels : Brett Gelman, Sharlto Copley, Michelle Dockery et Jessica Rothe de “Happy Birthdead” donnent tout en tant que membres du clan maléfique Van Der Koy.

 

 

Le marais de l’excès

 

Le plus grand problème de la réalisation de Mohr est son manque de modération – ce qui ne serait pas forcément un problème dans un film basé sur la surdose d’action. Cependant, cet excès finit par miner les éléments qui pourraient rendre Boy vs le monde vraiment explosif. Prenons par exemple l’hémorragie de style bande dessinée : au début de la frénésie de Boy, un méchant mineur se fait couper les bras, et il crie et agite ses moignons pendant que le sang gicle partout. Cela pourrait être cool, mais la tension entre un budget modeste et des ambitions grandioses donne des scènes de sang en CGI qui paraissent douloureusement fausses.

La même confusion est évidente dans les scènes de combat rapproché, où certaines présentent une chorégraphie longue et ininterrompue, tandis que d’autres sont si chaotiques qu’il est impossible de suivre ce qui se passe. Ce film est tellement préoccupé par l’idée d’être cool sur le moment qu’il oublie de créer un ensemble cohérent. Malgré l’abondance de meurtres créatifs à l’écran, il est ironique que Boy vs le monde soit abattu par ses propres blessures auto-infligées.

 

 

Un monde qui ne tient pas ensemble

 

Bill Skarsgård mène une comédie d’action avec un potentiel créatif sauvage. Malheureusement, Boy vs le monde est rempli d’hommages à d’autres films meilleurs, mais ces hommages sont insérés de manière désordonnée, rendant le monde incohérent. Les éclaboussures de sang en CGI mal exécutées et l’humour forcé continuent de ternir le premier film surchargé de Moritz Mohr, qui devient ennuyeux bien avant d’atteindre son climax incohérent.

– Gergely Herpai “BadSector” –

 

 

Boy vs le monde

Direction - 6.2
Acteurs - 5.5
Histoire - 2.4
Visuels/Musique/Sons/Action - 5.5
Ambience - 5.4

5

MOYEN

Trop chargé, fatiguant et chaotique – ce film pousse tout à l'extrême mais perd de sa valeur à cause de cela. Il contient tous les éléments d'un bon film d'action, mais l'excès nuit au plaisir. L'enthousiasme de Mohr est indéniable, mais au final, le film devient une parodie de lui-même.

User Rating: Be the first one !

Spread the love
Avatar photo
BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)

theGeek TV