CRITIQUE DU FILM – Rappelant les jeux vidéo Silent Hill, le film d’horreur Post Mortem de Péter Bergendy se déroule au lendemain de la Première Guerre mondiale et pendant la grippe espagnole et met en scène la rage de Tomas, un ancien soldat et photographe. Il photographie les morts dans un village quelque part dans un petit village de Hongrie et doit vivre une série d’expériences étranges en compagnie d’une petite fille et de villageois parfois terrifiés. L’histoire semble originale, mais ce “premier chant du cygne” du cinéma d’horreur hongrois est-il suffisamment fort pour que le genre s’installe véritablement en Hongrie ?
C’est la fin de la première guerre mondiale en Hongrie. Tomas (Viktor Klem) échappe de peu à la fosse commune car il était présumé mort après un bombardement. Six mois plus tard, dans une petite ville hongroise, dans un stand d’une fête foraine pendant la grippe espagnole, Tomas, devenu photographe, photographie les morts en les faisant poser comme s’ils étaient vivants. C’est la photographie post mortem, une coutume étrange et effrayante courante à l’époque victorienne, y compris en Grande-Bretagne, et dans d’autres pays.
La faucheuse a fait son travail. Maintenant, c’est au tour du photographe post mortem…
Photographier les morts comme s’ils étaient vivants était en effet très “à la mode” lorsque les gens étaient emportés trop rapidement par cette terrible maladie. Bébés, bambins, adultes, tous pouvaient bénéficier de cet “honneur” endeuillé. Le photographe devait être non seulement un photographe de talent mais aussi un croque-mort et un maquilleur. Mais tout cela n’a pas préparé Tomas aux horreurs qu’il a découvertes dans le village où il a été appelé à travailler. En effet, en raison du sol gelé, de nombreux corps n’ont pu être enterrés et il a soudainement eu beaucoup de travail…
Tomas découvre peu à peu que quelque chose ne tourne pas rond dans le village : il entend des bruits étranges et sinistres et est victime d’autres phénomènes surnaturels la nuit. En même temps, il s’attache à une petite fille, Anna (Fruzsina Hais), et à Marcsa (Judit Schell), une institutrice du village. Il a déjà vu Anna dans une vision qu’elle a eue lors d’une expérience de mort, d’où cet attachement. Pourtant, la petite fille débrouillarde l’aide de plus en plus dans son travail, et ensemble ils commencent à enquêter sur les événements paranormaux.
Colline silencieuse à la campagne
Le film m’a en quelque sorte fortement rappelé l’histoire et le style des jeux vidéo Silent Hill et du film qui en a été tiré. La première partie du film fait habilement monter la tension progressivement, avec une construction de la tension qui rappelle Alfred Hitchcock. Le protagoniste, joué par Viktor Klem, est également le type de personnage – sympathique mais pas très fort – à travers le point de vue duquel le spectateur est introduit aux événements sinistres. Il est un peu comme le capitaine Willard dans Apocalypse Now ou James Sunderland dans Silent Hill 2. Le jeu plus discret de Klem donne vie à ce personnage un peu plus neutre, permettant au spectateur de se sentir plus impliqué (comme dans une histoire d’horreur interactive) qu’avec un personnage aux traits trop caractérisés.
L’alchimie entre Tomas et Anna fonctionne également très bien : au milieu des horreurs qu’ils vivent, ils s’attachent de plus en plus l’un à l’autre, surtout après avoir trouvé un terrain d’entente qui les lie. La relation entre leurs personnages ressemble à celle de Joel et Ellie dans Last of Us.
Le film évoque également Silent Hill avec ses scènes surréalistes d’un autre monde par endroits et sa représentation de l’inquiétant village hongrois après la Première Guerre mondiale, ce qui a également été un fort point positif.
Mulder et Scully – un peu différemment
À un moment donné, Post Mortem se transforme en une sorte d’enquête paranormale après que Tomas ait tenté de découvrir le contexte des horreurs qui se sont produites dans le village. L’enquête et la seconde moitié du film alternent entre les témoignages des villageois, leurs bavardages et les événements fantomatiques.
Sorte de Mulder et Scully du siècle dernier, nos héros tentent de trouver le fond des événements de plus en plus horribles auxquels ils s’attachent de plus en plus. Bien que le dernier tiers du film dévie parfois vers le grotesque du Grand Guignol, la conclusion est suffisamment cathartique et laisse peut-être même entrevoir l’espoir d’une suite.
L’horreur hongroise a un avenir.
Post Mortem est un film d’horreur psychologiquement bien construit, suffisamment déprimant, avec par endroits des scènes particulièrement excitantes et spectaculaires visuellement et de bonnes performances dans l’ensemble. L’histoire est relativement simple, mais le film d’horreur qui devrait jeter la première pierre est Post Mortem, une histoire bien plus complexe. Viktor Klem et Fruzsina Haizs, le couple adulte-enfant “détective paranormal”, sont assez sympathiques. L’alchimie entre eux fonctionne. Bien qu’il faille ajouter que Haizs, l’enfant acteur, n’a pas brillé dans une ou deux scènes, il a encore beaucoup à apprendre dans le métier.
Quant à l’avenir de l’horreur hongroise : cette excellente œuvre montre qu’il y a beaucoup de perspectives dans ce genre en Hongrie – peut-être ne devrions-nous pas pousser autant les ” romcoms ” (comédies romantiques) de plus en plus boiteuses, car le grenier en est déjà plein, mais laisser plus de place à des genres plus excitants comme celui-ci.
BadSector-
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Post Mortem
Direction - 8.4
Acteurs - 8.1
Histoire - 7.6
Musique/audio - 8.2
Ambiance - 8.2
8.1
EXCELLENT
Post Mortem est un film d'horreur psychologiquement bien construit, suffisamment déprimant, avec par endroits des scènes particulièrement excitantes et spectaculaires visuellement et de bonnes performances dans l'ensemble.