Il semble écrit que Nintendo n’aura pas le loisir de maîtriser toute sa communication jusqu’au grand rendez-vous matinal du 13 janvier. Outre les multiples rumeurs plus ou moins solides concernant les premiers jeux (et portages) Nintendo Switch, c’est aujourd’hui la fiche technique de la machine qui est exhibée sur la place publique par les spécialistes de Digital Foundry. La filiale technologique du site Eurogamer estime avoir suffisamment d’éléments en sa possession pour écrire un compte rendu sans utiliser le conditionnel, même si toutes les clés pour comprendre exactement l’architecture et les possibilités de la Switch ne sont pas encore connues.
Ce qu’il y a de plus intéressant dans le rapport de Digital Foundry, qu’on vous laisse consulter directement pour ceux qui veulent décortiquer la fiche technique anticipée, c’est qu’il ne faut peut-être pas parler de “la” fiche technique de la Switch, mais bien “des” fiches techniques. Car l’un des gros enseignements du jour est que la machine de Nintendo affichera des capacités techniques sensiblement différentes selon qu’elle est installée dans sa station de charge pour jouer sur la TV ou qu’on l’emmène avec soi en mode portable.
Pour Digital Foundry, la Switch dans sa configuration nomade ne sera pas aussi performante qu’en mode console de salon, ce qui pourrait d’ailleurs partiellement expliquer pourquoi Nintendo insiste pour qualifier sa machine de console de salon d’abord et avant tout. La station de charge de la Switch ne comporte pas de puce additionnelle, mais elle autorise le processeur graphique de la console à fonctionner bien plus vite puisqu’il n’a pas à se préoccuper de la batterie et de la température comme en mode portable.
Si le processeur de la console (4 coeurs ARM Cortex-A57) demeure constant avec une fréquence de 1020 MHz en mode salon comme en mode portable, la mémoire de la console passe d’une fréquence de 1600 Mhz en mode salon (l’équivalent d’un processeur mobile Tegra X1) à 1331 Mhz en mode portable. Selon Digital Foundry, le bât blesse du côté du processeur graphique qui, même en mode salon, n’atteint pas le plein potentiel d’un Tegra X1, puisque sa fréquence est de 768 Mhz en mode salon (contre 1 Ghz pour une Shield Android TV). C’est précisément dans le cas du processeur graphique que la différence entre le mode salon et le mode portable devient flagrante puisqu’on parle d’une fréquence de 307,2 Mhz en mode portable, soit seulement 40% des capacités de ce même processeur en mode salon.
Selon un développeur avec qui Digital Foundry a pu discuter, réaliser un jeu Switch revient à préparer celui-ci en deux configurations, un processus jugé pas si différent que celui d’un studio devant faire en sorte que son jeu tourne convenablement sur une PS4 et sur une PS4 Pro, notamment d’un point de vue de la charge supplémentaire en contrôle qualité. Selon Digital Foundry, il est improbable de voir arriver des versions Switch des jeux PS4 et Xbox One les plus gourmands. Cependant, il est estimé que même en mode portable, la Switch sera capable d’offrir de meilleures performances qu’une Wii U.
Il reste néanmoins à juger sur pièce comment la console est capable d’assurer le portage d’un jeu comme Skyrim et plus tard celui d’un Dragon Quest XI, puisqu’il s’agit de quelques titres multiplateforme dont la sortie Switch est plus ou moins assurée. Mais on connaît la chanson, au bout du compte ce sont les jeux Nintendo qui voleront comme toujours la vedette.