Alors que 2025 touche à sa fin, il apparaît clairement que la courbe créative de l’empire de la souris est en net déclin.
En avril, Rob Bredow, vice-président de l’innovation créative chez Lucasfilm, a présenté ce qu’il a qualifié de nouvelle ère technologique. Forts de 50 ans d’innovations légendaires dans la conception de miniatures, les effets pratiques et l’animation numérique, Lucasfilm et Industrial Light & Magic ont été des pionniers majeurs des effets visuels au service de la narration. Bredow a offert un aperçu de ce que l’avenir pourrait réserver avec Star Wars: Field Guide, une vidéo de deux minutes générée par IA montrant des lions bleus, des morses à tentacules, des tortues à tête d’alligator et des chimpanzés rayés comme des zèbres, assemblés dans un montage ennuyeux de parties d’animaux. Le résultat provoquait un malaise étrange. Plutôt que de révéler son potentiel, l’IA générative n’a fait que démontrer à quel point une grande entreprise médiatique peut être déconnectée de la réalité.
Deux semaines plus tard, l’humiliation Star Wars provoquée par l’IA s’est poursuivie dans Fortnite, où un NPC Darth Vader propulsé par l’IA a rapidement été amené à proférer des remarques offensantes. Malgré une brève action en justice contre Midjourney pour l’utilisation de contenus protégés par le droit d’auteur, Disney semble toujours persuadée que l’intelligence artificielle est un risque qui vaut la peine d’être pris. En novembre, le PDG Bob Iger a annoncé vouloir utiliser l’IA pour dynamiser Disney+, en le transformant en moteur d’attractivité pour les parcs, hôtels et croisières Disney, avant de se réjouir des immenses perspectives offertes par la collecte et l’exploitation des données.
L’année humiliante s’est conclue par l’annonce, en décembre, d’un investissement d’un milliard de dollars de Disney dans OpenAI. Cet accord autorise l’utilisation de plus de 200 personnages Disney dans les produits d’OpenAI, les mêmes produits qui ont généré des vidéos représentant SpongeBob en Hitler et Pikachu en braqueur de pharmacie.
Peut-être que les avocats de Disney croient sincèrement qu’OpenAI est capable de mettre en place des garde-fous empêchant l’utilisation malveillante ou dégradante des personnages, même si la technologie peut encore être manipulée pour révéler des secrets nucléaires lorsqu’on l’interroge sous forme de poème. Ou peut-être qu’après avoir vidé ses parcs à thème pour justifier des services par abonnement concurrents, raillé Star Wars sans l’implication de Tony Gilroy et échoué à démontrer une ambition créative allant au-delà du simple remake de dessins animés en prises de vues réelles, l’empire de la souris a renoncé à toute illusion de qualité.


