Electronic Arts : les actionnaires approuvent la vente

Si les autorités de régulation donnent leur feu vert, l’Arabie saoudite détiendra plus de 90 % du capital de l’éditeur.

 

Le processus de transformation d’Electronic Arts en société privée et de sa vente à un consortium d’investisseurs, comprenant le fonds souverain saoudien Public Investment Fund (PIF) et la société Silver Lake de Jared Kushner, a franchi une première étape. Comme l’écrit Stephen Totilo de Game File, les actionnaires d’Electronic Arts ont voté en faveur de la cession d’EA à ce consortium. La privatisation reste toutefois soumise à l’approbation des autorités de régulation gouvernementales, un processus qui pourrait prendre plusieurs mois, compte tenu du fait qu’Electronic Arts a annoncé la vente en septembre et que les actionnaires l’ont approuvée avant la fin de l’année 2025.

Cette situation s’explique notamment par le fait que, depuis une importante opération de rachat dans l’industrie du jeu vidéo, les autorités de régulation du monde entier portent une attention accrue au secteur. Il est donc envisageable que l’opération concernant Electronic Arts fasse également l’objet d’un examen renforcé de la part des régulateurs internationaux. Des sénateurs américains ont déjà exprimé leurs inquiétudes dans des lettres adressées au secrétaire au Trésor, affirmant que la vente pourrait permettre au gouvernement saoudien d’exercer une influence par l’intermédiaire d’Electronic Arts, offrant ainsi à un régime autoritaire un levier efficace pour étendre son pouvoir à l’échelle mondiale. La lettre appelle la commission à examiner minutieusement cette proposition sans précédent visant à privatiser une grande entreprise américaine des secteurs technologique et du divertissement au profit d’une entité étrangère.

Les préoccupations ne se limitent pas aux États-Unis. La CWA Canada a également demandé aux autorités canadiennes de la concurrence d’examiner en détail l’opération, en raison des inquiétudes soulevées concernant les développeurs canadiens employés dans les studios d’Electronic Arts, notamment chez Motive, EA Vancouver et BioWare. Alors que les sénateurs américains ont mis l’accent sur la question de l’influence étrangère dans leur courrier au secrétaire au Trésor, la CWA Canada a, pour sa part, souligné auprès des autorités canadiennes les risques de suppressions d’emplois et de licenciements liés à la transaction.

« Cette opération pourrait également entraîner des pertes d’emplois sur les marchés du travail canadiens. Bien qu’Electronic Arts ait déclaré publiquement que la transaction n’entraînerait pas de licenciements immédiats, certains analystes estiment que les suppressions de postes constituent l’un des principaux moyens permettant à l’entreprise de réduire ses coûts afin de faire face à une dette massive de 20 milliards de dollars. Les licenciements pourraient accentuer la consolidation et la concentration du marché du travail du jeu vidéo au Canada. Nos inquiétudes sont renforcées par l’historique récent de l’entreprise en matière de licenciements : Electronic Arts a supprimé plus de 1 700 postes depuis 2023 », indique la lettre de la CWA Canada.

À l’image de l’opération Microsoft-Activision Blizzard King, cette transaction devrait rester au centre de l’actualité pendant bien plus d’un an avant d’être finalisée, si elle aboutit. Si elle est approuvée, le fonds souverain saoudien PIF détiendra 93,4 % d’Electronic Arts, les autres investisseurs du consortium se partageant les 6,6 % restants. Dans le cas contraire, la situation restera inchangée.

Source : WCCFTech, Bsky, Senate, CWA Canada

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