ACTUALITÉS TECH – L’Nvidia de Jensen Huang miserait sur un positionnement tarifaire agressif pour rattraper les longs mois durant lesquels l’entreprise ne pouvait plus vendre officiellement ce type de matériel en Chine.
Depuis que l’administration Trump a levé les restrictions visant l’exportation vers la Chine des puces d’IA H200 de Nvidia, l’industrie s’interroge sur la volonté de Pékin de se procurer ces accélérateurs, alors que le pays cherche à réorganiser une partie de son infrastructure technologique domestique. À cela s’ajoute un autre point de scepticisme: Nvidia procède, de fait, à une seconde introduction de Hopper en Chine, alors qu’une option Blackwell avait été évoquée, ce qui nourrissait des doutes sur l’ampleur de la demande. Or, la stratégie de l’entreprise semble désormais reposer sur une variable difficile à ignorer: le prix.
D’après des médias chinois, un cluster de 8 puces construit autour du H200 serait proposé aux alentours de 200 000 dollars, soit un niveau comparable à celui d’une configuration H20 équivalente. L’argument est d’autant plus frappant que le H200 embarque des spécifications nettement renforcées, avec des estimations évoquant un écart de performances supérieur à un facteur six. De quoi rendre le H200 bien plus compétitif sur le marché chinois, même si la puce n’est pas une nouveauté toute fraîche, son arrivée commerciale remontant à environ un an, au quatrième trimestre 2024.
China-bound H200: China supply essentially confirmed, yet only ~1.3x pricier than the H20…
According to Chinese media reports, Nvidia’s H200 sales to China are said to be virtually confirmed.
Also, Nvidia CEO Jensen Huang (黄仁勋) is reportedly scheduled to visit China in… pic.twitter.com/OtMWhbSKQY
— Jukan (@jukan05) December 24, 2025
Les premières livraisons de puces H200 vers la Chine seraient programmées pour la mi-février, sous réserve d’une validation des autorités de régulation américaines. Dans le même temps, des géants chinois de l’IA comme Alibaba, Tencent et ByteDance se prépareraient à une vague de dépenses après avoir obtenu l’accès au H200, avec jusqu’à 31 milliards de dollars d’investissements dans des infrastructures composées majoritairement de matériel compatible Nvidia et AMD. Cette dynamique tend à infirmer l’idée selon laquelle la Chine ne serait pas intéressée par le H200.
Le contexte technologique va d’ailleurs dans le même sens: la Chine ne peut pas entraîner des modèles d’IA de pointe sans matériel Nvidia, ce qui pousse les hyperscalers locaux à se disputer les puces H200 et MI308, considérées comme les sources de calcul dominantes dans la région. Des acteurs comme Huawei, malgré des progrès notables, peinent encore à rivaliser avec les alternatives occidentales, en raison de contraintes de capacité et de l’absence d’un écosystème logiciel aussi robuste que celui de Nvidia ou d’AMD.



