ACTUALITÉS CINÉMA – James Cameron estime que la science-fiction reste durablement marginalisée par l’Académie des Oscars. En pleine promotion de Avatar: Fire and Ash, le cinéaste affirme que les grandes œuvres de SF sont systématiquement reléguées au second plan, même lorsqu’elles rencontrent un immense succès critique et public. Il cite notamment le cas de Denis Villeneuve et de ses deux Dune comme illustration la plus parlante de cette défiance persistante.
À l’occasion de la tournée promotionnelle de Avatar: Fire and Ash, James Cameron s’est entretenu avec Barry Hertz pour le Globe and Mail. La discussion a rapidement dérivé vers les Oscars et la place qu’y occupe la science-fiction. Le réalisateur explique qu’il évite volontairement de penser aux récompenses et qu’il ne conçoit pas ses films pour répondre à une sensibilité propre à la saison des prix. Selon lui, l’Académie a tendance à ignorer le genre, et les films comme ceux de la saga Avatar sont rarement reconnus à leur juste valeur.
Pour étayer son propos, Cameron évoque le cas de Denis Villeneuve, qu’il tient en très haute estime. Le cinéaste canadien a réalisé deux films Dune d’une ampleur exceptionnelle, rappelle-t-il, et pourtant tout se passe comme si ces œuvres s’étaient « faites toutes seules », tant leur réalisateur a été écarté des distinctions majeures. Même les instances professionnelles de la réalisation ne l’ont pas retenu. Pour Cameron, le message est limpide : soit l’on accepte de jouer le jeu des récompenses, soit l’on préfère faire des films pour lesquels le public se déplace réellement en salles.
« Je ne pense pas tant que ça aux Oscars, et c’est volontaire. À ce stade, je n’y pense tout simplement pas, parce que je n’essaie pas de faire des films qui correspondent à cette sensibilité-là. L’Académie a tendance à ne pas honorer des films comme Avatar, des films de science-fiction, par exemple : ils sont presque toujours mal reconnus. »
« Vous savez, Denis Villeneuve, un autre réalisateur canadien, a signé ces deux films Dune absolument magnifiques. Apparemment, ces films se sont faits tout seuls, puisqu’il n’a pas été considéré comme réalisateur, même pas par la Directors Guild. C’est comme si l’on disait : d’accord, vous pouvez jouer au jeu des récompenses, ou vous pouvez jouer au jeu que j’aime, celui qui consiste à faire des films que les gens ont réellement envie d’aller voir. Désolé. »
Les faits viennent appuyer le constat dressé par Cameron. Le premier Dune, sorti en 2021, a récolté dix nominations aux Oscars, sans que Denis Villeneuve ne soit nommé pour la meilleure réalisation. Le même scénario s’est reproduit avec Dune: Deuxième partie, nommé dans cinq catégories, là encore sans reconnaissance pour son metteur en scène.
Avatar: Fire and Ash peut-il espérer une reconnaissance aux prochains Oscars ?
Le dernier film de James Cameron, Avatar: Fire and Ash, est actuellement à l’affiche, dans un contexte où l’élan de la franchise est de plus en plus questionné. Certains critiquent l’incapacité supposée du réalisateur à livrer un film de moins de trois heures, tandis que d’autres estiment que ce nouvel épisode ressemble trop à Avatar: La voie de l’eau, sorti en 2022. Si la saga conserve un noyau solide de fans, des voix s’élèvent pour juger que son récit ne justifie pas à lui seul un univers de cinq longs métrages, d’autant que chacun d’eux dépasserait les 400 millions de dollars de budget.
Comme toujours avec Cameron, le verdict final viendra du box-office, qui décidera si l’aventure pourra se poursuivre avec un quatrième et un cinquième volet. Malgré son rapport ambivalent aux Oscars, ses films parviennent presque systématiquement à se faire une place sur les bulletins de vote de l’Académie, ne serait-ce que dans les catégories techniques.
L’Avatar original, sorti en 2009, avait obtenu neuf nominations, dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur, et était reparti avec trois statuettes. Avatar: La voie de l’eau a pour sa part décroché quatre nominations, remporté l’Oscar des meilleurs effets visuels et été nommé au meilleur film. Reste à savoir si le troisième opus suivra cette tradition, ou si, pour la science-fiction spectaculaire et ambitieuse de Cameron, la fenêtre de reconnaissance s’est définitivement refermée.
Forrás: MovieWeb



