Les licenciements chez Rockstar semblent avoir franchi un cap, au point que l’affaire a été évoquée par le Premier ministre du Royaume-Uni.
Le licenciement de 34 employés de Rockstar – 31 au sein du studio écossais Rockstar North et trois au studio canadien Rockstar Toronto – a provoqué une vive réaction à l’échelle internationale. L’entreprise affirme que les salariés concernés ont diffusé et discuté des informations confidentielles. Ces accusations sont toutefois rejetées par les employés licenciés, l’IWGB (Independent Workers of Great Britain) et d’autres salariés de Rockstar, qui affirment que les discussions portaient uniquement sur les règles et conditions de travail.
En novembre, des manifestations ont eu lieu dans le monde entier devant les bureaux de Rockstar et de Take-Two, principalement devant Rockstar North à Édimbourg, ainsi que devant les bureaux de Take-Two à Paris, Londres et New York. Le 12 décembre, les protestations se sont étendues au Canada, où un petit groupe composé de représentants de Communications Workers of America Canada (CWA Canada), de développeurs locaux, d’universitaires et d’organisateurs syndicaux s’est rassemblé devant les bureaux de Rockstar Toronto malgré le froid.
La manifestation a été organisée par les représentants de la CWA Canada, Katherine Lapointe et Nasr Ahmed, en signe de solidarité. Les trois employés licenciés de Rockstar Toronto n’étaient pas activement impliqués dans la création d’un syndicat au sein du studio. Ils ont été licenciés parce qu’ils se sont retrouvés impliqués dans la situation concernant les 31 autres salariés, en raison de leur appartenance à un groupe Discord d’organisation basé au Royaume-Uni. Leur participation à ce serveur suggérait qu’ils souhaitaient au moins rester proches des efforts d’organisation. Il est possible qu’ils aient rejoint ce serveur Discord britannique afin d’apprendre comment mener leurs propres démarches d’organisation.
Aucune tentative de syndicalisation n’avait été recensée auparavant chez Rockstar Toronto. Aucun représentant du studio n’est sorti pour récupérer les lettres et aucun membre du groupe n’a pu accéder au troisième étage. Le bâtiment étant déjà décoré pour les fêtes, le groupe a décidé de déposer les lettres sous le sapin de Noël situé près des ascenseurs. On ignore à ce jour ce qu’il est advenu de ces courriers.
Le groupe s’est ensuite tenu devant le bâtiment, de l’autre côté de la rue, et a brièvement scandé des slogans appelant à des excuses, à la bienveillance et au respect des droits des travailleurs, avant que chacun ne rentre chez soi. Il ne s’agissait pas d’une manifestation de grande ampleur.
Selon Ahmed, les questions sociales et professionnelles soulevées dans l’industrie du jeu vidéo devraient concerner tous les citoyens canadiens. Une campagne de lettres a donc été lancée afin que les responsables politiques locaux prennent connaissance de la situation, à l’image de ce qui s’est produit au Royaume-Uni. Ahmed a indiqué qu’aucune réponse n’avait encore été reçue, mais que la campagne, lancée quelques jours avant la manifestation de vendredi, avait déjà recueilli plus de 300 signatures.
Concernant l’avenir des trois employés licenciés de Rockstar Toronto, une source de WCCFTech indique que des actions en justice sont envisagées. Toutefois, en raison des différences entre le droit du travail du Royaume-Uni et celui de l’Ontario, ils ont choisi d’attendre de voir comment la situation évoluera avant d’engager des démarches similaires à celles entreprises au Royaume-Uni.
Source: WCCFTech, Action Network
