ACTUALITÉS TECH – La mémoire va encore devenir plus chère l’année prochaine, et à court terme, il ne faut pas s’attendre à ce que la RAM redevienne abordable.
Il y a quelques jours, Micron a mis fin à sa marque grand public Crucial. Le fabricant de DRAM et de NAND a pris cette décision difficile en raison de la demande croissante dans le segment de l’IA, qui a frappé de plein fouet tous les pans du marché grand public, entraînant une hausse des prix des kits mémoire, des SSD et des GPU. La situation s’avère bien pire qu’on aurait pu l’imaginer. C’est un peu comme si le boom des cryptomonnaies, les pénuries liées au COVID et l’ère des spéculateurs se produisaient en même temps. Selon les rumeurs, la pénurie de mémoire devrait durer au moins jusqu’au quatrième trimestre 2027 pour tous les produits, y compris les mémoires DDR5 et DDR4.
Le problème, c’est que la DRAM est présente dans deux produits PC clés : les kits mémoire et les GPU. Les hausses de prix ont déjà commencé sur ces deux segments. À cela s’ajoutent tous les autres produits qui utilisent ces technologies (PC de bureau, ordinateurs portables, mini-PC, consoles portables, consoles de salon…). Tout appareil qui repose, d’une manière ou d’une autre, sur ces composants va connaître une hausse de prix, et tout cela à cause de l’IA. La demande croissante pour l’IA signifie que les centres de données ont besoin de toujours plus de mémoire et de stockage. Les clients de ces centres de données sont également prêts à payer davantage que les consommateurs pour sécuriser ces technologies. C’est pour cette raison que Micron a arrêté Crucial : l’entreprise sait qu’elle peut réaliser des profits colossaux sur le segment florissant de l’IA, par rapport aux marchés bien plus modestes des PC de bureau et des ordinateurs portables. Les grands fournisseurs de DRAM/NAND, comme SK Hynix et Samsung, cherchent tous à profiter de la rentabilité plus élevée liée à l’IA, et rien ne semble les en détourner.
« Nous avons effectivement observé une forte pression haussière sur les prix sur les marchés de la NAND et de la DRAM. La situation actuelle ne se résume pas à de simples fluctuations tarifaires, mais résulte d’une pénurie d’approvisionnement sans précédent, principalement due à l’explosion de la demande pour l’IA et les plateformes serveurs DDR5. De plus, comme les besoins en stockage de données dans les centres de données ne cessent d’augmenter et que les fabricants de disques durs n’ont pas encore accru leur production, le stockage des données froides s’est progressivement déplacé vers les SSD, resserrant encore davantage l’offre de NAND flash. Les fonderies de wafers et les fournisseurs de composants fonctionnant déjà presque à pleine capacité, toutes les catégories de produits DRAM (y compris DDR5, LPDDR5, GDDR6, GDDR7 et DDR4) sont confrontées à de fortes pénuries, et le déséquilibre entre l’offre et la demande devrait se poursuivre au moins pendant la première moitié de l’année prochaine. Bien que le marché reste dynamique, nous continuons à nous appuyer sur de solides partenariats et une gestion flexible des stocks pour maintenir la stabilité de l’approvisionnement et renforcer nos bases en vue d’une croissance future », a déclaré Chen Qingwen, directeur général de Teamgroup.
Le pic de la hausse des prix est attendu vers la mi-2026, ce qui semble fou étant donné que les tarifs de la mémoire ont déjà doublé, voire triplé en quelques mois. Certains fabricants de mémoire affirment qu’ils paient déjà deux fois plus cher pour les circuits intégrés de mémoire. D’autres expliquent que les grands producteurs de mémoire ne leur laissent que quelques heures pour régler la facture avant de retirer leur offre, d’augmenter le prix et de leur annoncer que le lot a été vendu à un autre client, les obligeant à payer encore plus cher qu’auparavant.
Source : WCCFTech



