Le rachat de Warner par Netflix bouleverse Hollywood – et fait trembler les studios de Hogwarts Legacy et de Batman

Le monde du divertissement vient d’encaisser un séisme industriel : Netflix rachète Warner Bros., en prenant le contrôle de ses studios de cinéma et de télévision ainsi que de la plateforme HBO Max, pour la somme colossale de 82,7 milliards de dollars. Depuis l’annonce, les débats se concentrent presque exclusivement sur l’avenir du cinéma et du streaming, alors qu’un autre secteur pesant plusieurs milliards reste largement ignoré : le jeu vidéo. Or, plusieurs studios majeurs se retrouvent pris dans cette opération, et l’historique de Netflix et Warner dans ce domaine n’incite guère à l’optimisme.

 

Le constat est simple : Netflix met la main sur Warner Bros. et sur HBO Max grâce à une opération estimée à 82,7 milliards de dollars, que nombre d’analystes décrivent déjà comme l’une des acquisitions les plus importantes de l’histoire du divertissement. La plupart des réactions portent, logiquement, sur les conséquences pour les studios traditionnels, les salles de cinéma et les plateformes concurrentes. Mais une question essentielle est restée quasiment absente des communiqués officiels : quel sort attend la branche jeu vidéo de Warner et les studios qui ont façonné certains des plus grands blockbusters du médium ?

Comme beaucoup de grands groupes médiatiques, Netflix et Warner Bros. ont investi de l’argent, des ressources et des équipes dans le jeu vidéo au cours des dernières années, tout en continuant de faire du cinéma et des séries leur cœur de métier. C’est donc sans surprise que l’analyse initiale du rachat s’est concentrée sur les catalogues et les stratégies de diffusion. Pourtant, une brève prise de contact avec les représentants impliqués dans l’accord a permis d’éclaircir le destin des développeurs de jeux vidéo rattachés à Warner – une clarification qui, sans être surprenante pour les observateurs, soulève de nombreuses inquiétudes.

 

Netflix Games devient un mastodonte

 

Face à l’absence quasi totale de référence au jeu vidéo dans l’annonce de Netflix, le site Game Developer a contacté les responsables afin d’en savoir plus sur la place de cette activité dans la stratégie globale. Un porte-parole de Warner Bros. Discovery a confirmé ce que beaucoup supposaient déjà : la division dédiée aux titres numériques – qui comprend notamment NetherRealm (créateur de Mortal Kombat), Rocksteady (à l’origine de Batman: Arkham et de Suicide Squad: Kill the Justice League) et TT Games (connu pour les jeux LEGO) – sera intégrée à Netflix Games. Cette fusion dépendra bien sûr de l’aval des autorités de régulation et de la finalisation de l’acquisition, que les parties prenantes estiment possible dans un délai de 12 à 18 mois.

Il s’agit donc aussi d’un accord majeur pour l’industrie du jeu vidéo. En absorbant la branche gaming de Warner, Netflix étoffe considérablement son portefeuille de studios : il devient le nouveau foyer de l’équipe derrière Hogwarts Legacy – et donc de la licence vidéoludique Harry Potter –, récupère le studio responsable de l’une des plus grandes franchises de combat de l’histoire, ainsi que Rocksteady, longtemps considéré comme un maître du jeu d’action solo centré sur la narration (malgré l’échec de Suicide Squad). À l’échelle locale, ce rapprochement pourrait notamment priver Cenega Hungary du catalogue Warner Games qu’il distribuait jusqu’ici, une perspective qui ne fera pas forcément pleurer tout le monde.

Le problème ne réside toutefois pas dans la structure même de la transaction, mais dans la manière dont les deux entreprises ont géré leur activité vidéoludique ces dernières années. Certes, Netflix et Warner peuvent revendiquer quelques belles réussites dans le secteur, mais leurs décisions récentes sont surtout marquées par des réductions de coûts, des fermetures de studios, des annulations de projets et un net recul par rapport aux ambitions affichées lors de leur entrée en force sur ce marché. Dans ce contexte, voir encore plus de studios intégrer ces structures ne rassure pas vraiment les développeurs.

 

A Suicide Squad: Kill the Justice League megerősítette, hogy visszahozza Jokert - ráadásul be is mutatták az első gameplay felvételeket az ikonikus gonosztevő főszereplésével!

Un passé récent inquiétant, un avenir flou

 

Pour comprendre les craintes des joueurs et des équipes, il suffit de passer en revue les dernières actualités liant Warner Bros. et Netflix au jeu vidéo. Warner n’est pas un nouveau venu dans le domaine, mais son parcours récent tient de la montagne russe. En 2023, Hogwarts Legacy a connu un succès phénoménal, tant en termes de ventes que de joueurs. Un an plus tard, Suicide Squad: Kill the Justice League s’est imposé comme un échec retentissant, avec un impact financier notable pour l’éditeur.

MultiVersus a démarré en trombe en accès anticipé, fédérant rapidement une large communauté, mais ses serveurs ont été coupés en 2025, et le studio Player First Games a fini par être fermé. Cette décision a entraîné la disparition du jeu Wonder Woman en préparation, ainsi que celle de Monolith Productions, le studio qui en avait la charge. Pour l’avenir, Warner affirme vouloir miser sur ses licences les plus fortes et reconnaît que le public réclame un jeu Batman solo traditionnel. Pourtant, le prochain titre DC devrait, selon les informations disponibles, suivre la voie tracée par Suicide Squad, en s’appuyant fortement sur des modèles de type Games as a Service (GaaS).

De son côté, Netflix n’est présent que depuis peu sur le marché vidéoludique, mais a déjà profondément remanié son approche, avec des conséquences lourdes pour plusieurs équipes placées sous son ombrelle. Le groupe a racheté Night School Studio, Next Games, Boss Fight Entertainment (depuis fermé) et Spry Fox (récemment revendu). Il a également fondé Team Blue (qui a depuis disparu) et un studio en Finlande. De nombreux jeux sont en développement, certains basés sur des licences phares comme Stranger Things, mais aucun ne s’est encore imposé comme une référence incontournable de l’industrie.

Cela étant, le catalogue de Netflix a tout de même attiré des abonnés, notamment avec l’arrivée du premier Red Dead Redemption sur le service. Dans l’ensemble, le tableau reste pourtant mitigé : Warner a pris plusieurs décisions jugées préoccupantes vis-à-vis de ses filiales de développement, tandis que Netflix a fermé ou restructuré une partie des studios qu’il avait acquis. Ce n’est donc pas le contexte le plus rassurant pour un rachat qui va placer encore plus de développeurs sous la bannière Netflix Games.

On comprend dès lors que l’idée de voir des studios déjà fragilisés, comme Rocksteady, absorbés par Netflix Games, suscite de vives inquiétudes. Les méga-acquisitions de cette ampleur s’accompagnent presque toujours de vagues de licenciements, de consolidations et de fermetures d’équipes ou de projets jugés incompatibles avec la vision à long terme du nouvel actionnaire. Le fait que la branche jeu vidéo ait été largement ignorée dans l’annonce du rachat en dit long sur l’ordre des priorités : ce sont bien les catalogues de films et de séries qui restent au centre du jeu, tandis que les développeurs risquent de n’être qu’un élément parmi d’autres dans une vaste opération de rationalisation.

Source : 3djuegos

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines - including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)