ACTUALITÉS CINÉMA – La guerre des enchères entre Netflix, Comcast et Paramount a pris fin, et Netflix a annoncé vendredi avoir conclu un accord pour racheter le studio Warner Bros. Discovery ainsi que la plateforme de streaming HBO Max, pour un montant estimé à 82,7 milliards de dollars, dettes comprises, selon le New York Times.
Avec plus de 300 millions d’abonnés, Netflix est déjà le plus grand service de streaming payant au monde. En absorbant Warner, le groupe formerait un géant du divertissement encore plus influent face aux exploitants de salles et aux syndicats du secteur. De nombreux observateurs estiment qu’un acteur capable de dominer à la fois le streaming et la production de films traditionnels est en train de naître.
Warner Bros. sort d’un été particulièrement faste : Wrong Answer de Ryan Coogler et One Battle After Another de Paul Thomas Anderson ont signé de très bons résultats au box-office et sont considérés comme des prétendants sérieux aux Oscars. Depuis des années, HBO reste la principale chaîne de télévision premium à Hollywood, avec des séries comme Euphoria, The Gilded Age et The White Lotus. Avec ce rachat, ces programmes phares, ainsi que des franchises majeures comme Harry Potter, Batman et l’ensemble de la grille premium de HBO, passeraient sous la bannière de Netflix.
Warner Bros. deviendrait ainsi le premier grand studio hollywoodien historique à tomber entre les mains d’un rival venu de la Silicon Valley, un tournant symbolique pour l’industrie.
« Ensemble, nous pourrons offrir encore plus de ce que le public aime et contribuer à définir le prochain siècle de narration », a déclaré Ted Sarandos, co-président de Netflix, dans le communiqué annonçant l’accord.
Paramount et Comcast avaient également déposé des offres, mais c’est finalement la proposition de Netflix qui a été retenue. Le groupe a notamment promis de continuer à sortir les films de Warner Bros. Discovery en salles, et pas uniquement sur sa plateforme.
L’opération doit encore recevoir le feu vert des autorités fédérales américaines de la concurrence. On ne sait pas encore clairement quelle sera la position de l’administration Trump sur ce rachat, que certains dénoncent comme un moyen d’étouffer la concurrence. Cette semaine, un groupe de producteurs de cinéma a adressé une lettre anonyme au Congrès affirmant que « Netflix considère chaque séance en salle comme du temps perdu sur sa plateforme. Ils n’ont aucun intérêt à soutenir l’expérience en salle, mais toutes les raisons du monde de la faire disparaître. »
Dans ce courrier non signé, par crainte de représailles, les auteurs expriment également leurs inquiétudes face à un « contrôle monopolistique » du marché du streaming, redoutant qu’un acteur de la taille de Netflix ne bouleverse définitivement l’équilibre des pouvoirs à Hollywood.
