ACTUALITÉS CINÉMA – Aujourd’hui, Keanu Reeves est considéré comme une véritable valeur sûre au box-office et une icône de la pop culture, mais sa carrière compte aussi quelques titres que les fans – et sans doute l’acteur lui-même – préféreraient oublier. Le thriller de 2000 The Watcher fait clairement partie de ces faux pas, d’autant que Reeves affirme qu’il ne voulait même pas vraiment y participer. Ironie de l’histoire, ce film jugé raté est désormais disponible gratuitement en streaming, alors que l’essentiel de sa carrière repose sur des rôles qui l’ont élevé au rang de légende.
Personne ne remet sérieusement en cause le succès de Keanu Reeves au cinéma. Au fil des décennies, l’acteur canadien est devenu l’une des figures incontournables de la culture populaire contemporaine, au point d’apparaître aussi dans un jeu vidéo majeur comme Cyberpunk 2077. Mais une carrière qui s’étend sur près de quarante ans ne peut pas être faite uniquement de chefs-d’œuvre, et comporte inévitablement quelques ratés.
Des films comme Constantine, The Matrix, Speed ou, plus récemment, la saga John Wick illustrent parfaitement sa capacité à porter de grosses productions commerciales. Il s’est également aventuré dans des projets plus modestes mais audacieux sur le plan narratif et artistique, comme A Scanner Darkly. Sa filmographie est suffisamment riche pour offrir des dizaines de recommandations, mais nous nous intéressons ici à l’un de ses projets les plus critiqués – un film dans lequel il ne comptait pas vraiment s’engager au départ.
Une nomination au Razzie du pire second rôle masculin
Sorti en 2000, The Watcher est un thriller centré sur un tueur en série, dans lequel Keanu Reeves incarne un psychopathe particulièrement dangereux. Cette interprétation lui a d’ailleurs valu une nomination aux Razzie Awards dans la catégorie pire acteur dans un second rôle. On peut donc se demander comment une star de ce calibre s’est retrouvée mise en avant dans une production au budget relativement modeste, largement boudée par la critique et le public.
Reeves a raconté les coulisses de cette affaire il y a une vingtaine d’années. Selon lui, le scénario ne l’avait jamais vraiment séduit, mais un événement en coulisses l’a placé devant le fait accompli. Un « ami » aurait signé le contrat à sa place, en imitant sa signature et en l’engageant ainsi formellement sur le projet.
« Le scénario ne m’a jamais paru très intéressant, mais un ami à moi a falsifié ma signature sur l’accord. Je ne pouvais pas le prouver et je ne voulais pas être poursuivi en justice, donc je n’ai pas eu d’autre choix que de faire le film. » – expliquait-il au Calgary Sun en 2001.
Le site Screen Rant est revenu plus en détail sur cette histoire. D’après leur enquête, Reeves n’aurait donné au départ qu’un accord verbal pour un petit rôle, essentiellement afin que le réalisateur et les producteurs puissent utiliser son nom pour convaincre des investisseurs. Au fil du développement, cependant, son personnage a été réécrit, étoffé, et s’est retrouvé présent dans une grande partie du métrage. À ce stade, l’acteur souhaitait déjà prendre ses distances, mais la perspective d’un long bras de fer juridique l’a poussé à accepter d’incarner l’un des personnages les plus controversés de sa carrière. En revanche, il a totalement refusé de participer à la promotion du film et s’est tenu à l’écart de la campagne marketing.
The Watcher n’a pas laissé une grande trace au box-office, et si vous le lancez aujourd’hui par curiosité un après-midi, ce sera sans doute plus pour l’anecdote que pour le plaisir cinéphile. Le long-métrage est actuellement disponible gratuitement sur Pluto et accessible également via Prime Video. Sur le papier, la distribution a pourtant de l’allure, avec James Spader (vu dans Stargate), Marisa Tomei (présente notamment dans Spider-Man: No Way Home) et Ernie Hudson (l’un des visages emblématiques de Ghostbusters). Mais même ce casting solide n’a pas suffi à compenser une mise en scène et un scénario décevants, laissant le film comme une note de bas de page un peu gênante dans l’œuvre par ailleurs impressionnante de Keanu Reeves.
Source : 3djuegos



