TEST — L’original de 2004 avait surpris son monde ; disons-le d’entrée : cette suite n’était pas nécessaire. On aurait aimé voir où la vision de Hardsuit Labs aurait mené la série — la version de The Chinese Room n’est tout simplement pas au niveau du nom qu’elle arbore. Sec, mais mérité.
Los Angeles cède la place à Seattle, et avec ce changement de décor, l’essence même du jeu s’est comme évaporée. Sous une autre licence, le verdict serait peut-être moins sévère ; sous l’étiquette Bloodlines, l’exigence grimpe.
Grand terrain, pièces vides
Seattle est vaste et flatteur sur le papier, mais quand la plupart des bâtiments restent fermés, la démesure tourne au vide. Il y a des réussites — le café Wake the Dead a du cachet —, mais chaque bonne idée s’accompagne d’un faux pas. Hole in the Wall, par exemple, sonne aussi creux qu’un asset-flip Unity à bas coût. Tableaux clonés côte à côte, visuels réemployés d’un immeuble à l’autre : l’immersion s’effrite. Les animations bouclent à vue et donnent un parfum d’un autre âge.
Côté écriture et interprétation, le casting principal tient la route ; les seconds rôles, moins. Niko multiplie les annexes mais ne marque pas. Les quêtes recyclent les mêmes motifs (récupérer un objet, éliminer l’ancien propriétaire, collecter un item). Il y a de la romance, mais version light — très loin d’un Mass Effect. À la manière de Cyberpunk 2077, une voix squatte votre tête : Fabien, à la fois pince-sans-rire et dramatique… dont une partie du contenu se cache derrière le DLC Santa Monica Memories. Le focus dévie : Fabien capte souvent la lumière au détriment de Phyre. Le récit empile les fils, n’assemble qu’après coup, et fatigue à force de tout retenir. Les passerelles avec le premier opus sont trop timides.
World of Darkness, dans le dur
Le système de combat progresse sans devenir plaisant. Pas de verrouillage de cible, ce qui vire à la confusion quand un allié converti vise le même ennemi. Pas de garde/blocage non plus — juste des esquives, inégales. En face, les ennemis bloquent, vous obligeant à forcer des attaques lourdes risquées. Les affrontements montent avec votre niveau pendant que l’Unreal Engine 5 toussote. Boss corrects, parfois contraints (corps-à-corps imposé), et une place trop grande laissée aux armes à feu pour un fantasme vampirique.
Pour être juste : les clans changent vraiment la manière de jouer, et la progression sent bon le jeu de rôle papier. On engrange de la Résonance en buvant des sangs différents, à dépenser en améliorations. Visuellement, c’est propre sans briller. Globalement, on reste loin du classique de Troika (toujours recommandable, idéalement avec quelques mods de confort).
Parmi les déceptions de l’année
Note : 6/10. Pas un naufrage, mais indigne du blason. Plutôt que d’exploiter ce que l’original faisait de mieux, The Chinese Room persiste dans ce qui marchait déjà mal : performances erratiques et baston tiède. En nouvelle licence, ce serait un RPG moyen. Si vous aimez le premier, rejouez-y — laissez celui-ci de côté.
-V-
Pro :
+ Styles de jeu vraiment distincts selon les clans
+ Protagonistes solides, bonnes performances
+ Les fils narratifs finissent par se recouper
Contre :
– Combats oubliables et imprécis
– Performances inconstantes
– N’arrive pas à retrouver la magie du premier
Développeur : The Chinese Room
Éditeur : Paradox Interactive
Sortie : 21 octobre 2025
Genre : Action-RPG
Vampire: The Masquerade – Bloodlines 2
Jouabilité - 4.2
Graphismes - 6.3
Histoire - 7.3
Musique/Audio - 7.2
Ambiance - 5
6
CORRECT
Phyre aurait mieux fait de s’abstenir ; déception à tous les étages.
 
				 
          
        


 
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    


