Trente ans après la naissance de la PlayStation, l’ancien dirigeant de Sony, Shuhei Yoshida, revient sur le projet avorté entre Nintendo et Sony. Selon lui, l’annulation du “Nintendo PlayStation” a finalement été bénéfique : c’est cette rupture qui a donné naissance à une concurrence saine et a transformé l’industrie du jeu vidéo.
Plus de trente ans se sont écoulés depuis le lancement de la première PlayStation, mais le tournant décisif qui a façonné le jeu moderne reste gravé dans les mémoires. Le fameux Nintendo PlayStation devait être une console commune, fruit de la collaboration entre Sony et le “grand N”. Quelques prototypes ont bien été construits avant que Nintendo ne choisisse finalement de s’allier à Philips. Aujourd’hui, Shuhei Yoshida reconnaît que, paradoxalement, cet échec « a presque été utile » à Sony.
Le Nintendo PlayStation annulé qui a tout changé
Dans une interview accordée à Games Industry, Yoshida raconte qu’il a même pu tester les prototypes, basés sur la technologie de la Super Nintendo. Le système était « presque prêt à être produit », avec déjà plusieurs jeux en développement, mais restait limité par l’architecture 16 bits. Sans cette rupture, l’équipe de Sony aurait été « enfermée dans un système Nintendo » et n’aurait jamais eu la liberté de concevoir sa propre architecture.
La séparation de 1991 a conduit Ken Kutaragi et son équipe à développer leur propre console : la PlayStation, moins chère que la Sega Saturn et dotée d’un catalogue de jeux en constante expansion. Yoshida estime que « Nintendo a créé son plus grand rival » et considère cet épisode comme une bénédiction déguisée. Selon lui, « la concurrence est toujours bénéfique », et il se félicite qu’aujourd’hui Xbox, Nintendo et PlayStation suivent des trajectoires bien distinctes.
Le passage de la cartouche au CD a permis la création de mondes en 3D et de capacités de stockage accrues, malgré les limites techniques de l’époque. Yoshida regrette toutefois que peu de jeux japonais aient officiellement atteint l’Occident dans les années 1990 — une situation impensable aujourd’hui. Sans cette séparation, la PlayStation serait peut-être restée un simple partenaire technique des consoles Nintendo.
Source : 3djuegos