Encore une fois, Yves Guillemot et son équipe semblent craindre la tempête politique : selon de nouveaux rapports, Ubisoft aurait annulé un épisode d’Assassin’s Creed se déroulant après la guerre de Sécession, centré sur un homme noir passé de l’esclavage à l’ordre des Assassins.
D’après Stephen Totilo, rédacteur en chef de Game File, Ubisoft aurait mis fin à un projet d’Assassin’s Creed du XIXᵉ siècle, situé juste après la guerre civile américaine. Le joueur y incarnait un homme noir ayant vécu en esclavage dans le sud des États-Unis avant de s’installer à l’ouest pour commencer une nouvelle vie, jusqu’à ce que l’ordre des Assassins le recrute et le renvoie affronter la menace grandissante des Templiers, tout en faisant face à l’émergence du Ku Klux Klan.
Les informations de Totilo proviennent de cinq employés actuels et anciens d’Ubisoft ayant témoigné anonymement. Selon eux, le jeu a été annulé pour deux raisons principales. D’abord, Ubisoft voulait éviter la même polémique en ligne que celle provoquée par Yasuke dans Assassin’s Creed Shadows. Ensuite, la direction estimait qu’un tel cadre historique serait trop risqué politiquement aux États-Unis.
« Le jeu était trop politique pour un pays déjà trop instable », a déclaré une source, tandis qu’une autre a ajouté : « Ubisoft prend désormais des décisions qui maintiennent le statu quo politique et refuse de prendre position, même sur le plan créatif. »
Ce n’aurait pas été la première fois qu’Ubisoft aborde le thème de l’esclavage dans un contexte historique. Le spin-off Assassin’s Creed IV : Black Flag – Freedom Cry permettait déjà d’incarner Adéwalé, un homme originaire de Trinité passé de l’esclavage à la lutte pour la libération de ses semblables. Le jeu annulé aurait prolongé cette idée en suivant un personnage combattant ceux qui avaient réduit les siens en servitude.
Bien que Yasuke ait suscité la controverse, Assassin’s Creed Shadows a été un succès critique et commercial, devenant l’un des jeux les plus vendus de 2025. Qu’Ubisoft aurait pu ou non raconter cette histoire de manière convaincante reste une autre question. Mais le fait que la direction ait jugé le scénario « trop politique » – pour avoir osé rappeler que l’esclavage est une tache monstrueuse sur l’histoire de l’humanité – en dit long.