En un seul tweet, Swen Vincke a commenté deux événements majeurs du secteur sans jamais nommer les entreprises concernées.
Swen Vincke, directeur de Larian Studios et réalisateur de Baldur’s Gate 3, s’est exprimé sur Twitter à propos de l’état actuel de l’industrie vidéoludique après l’annonce de Microsoft d’une hausse de prix pour le Game Pass et le rachat d’Electronic Arts par le fonds souverain saoudien (PIF) et un fonds d’investissement privé. Cette opération semble marquer la fin de BioWare, le studio à l’origine de la série Baldur’s Gate. Lorsque le rachat n’était encore qu’une rumeur, Vincke avait plaisanté en disant que quelqu’un voulait vraiment mettre la main sur les droits de Murder on the Zinderneuf, un jeu d’enquête sorti en 1983 sur Apple II et Commodore 64.
Maintenant que l’accord est confirmé – et que Microsoft a non seulement augmenté le prix du Game Pass mais aussi fermé plusieurs studios –, Vincke a publié un message bien plus sérieux. « Probably a good time to remind people that making games faster and cheaper while charging more has never worked before. » Bien qu’il n’ait nommé personne, la cible de sa critique est évidente. La stratégie d’abonnement de Microsoft semble plus risquée que jamais, tandis que l’unique espoir d’EA pour éviter des licenciements massifs pourrait reposer sur l’intelligence artificielle générative – un véritable deus ex machina.
Probably a good time to remind people that making games faster and cheaper while charging more has never worked before.
— Swen Vincke @where? (@LarAtLarian) October 2, 2025
Selon des sources proches du dossier citées par le Financial Times, les progrès incertains de l’IA sont essentiels pour que l’opération ait un sens économique. Sans eux, EA aurait été racheté pour 12 milliards de dollars de plus que son estimation précédente de 43 milliards, grâce à un prêt « junk » à haut intérêt de 20 milliards que l’éditeur aurait du mal à rembourser avec ses revenus actuels.
Le commentaire ironique de Vincke souligne aussi un autre problème : au fil des années, EA a acquis les droits de nombreux jeux classiques… sans jamais les exploiter. L’exemple le plus marquant reste le catalogue de Origin Systems, qui comprend l’un des jeux préférés de Vincke, Ultima 7, ainsi que Ultima Underworld, considéré comme l’ancêtre des simulations immersives telles que Prey, Thief ou Hitman.
En condamnant l’approche qui consiste à produire des jeux plus vite et à moindre coût tout en augmentant leurs prix, Vincke défend une philosophie qui a largement contribué au succès de Larian. Il est toutefois difficile d’imaginer que la plupart des grands studios AAA adoptent cette stratégie prochainement.
Source : PCGamer