TEST – Le très attendu DiRT Rally parvient à devenir la référence incontournable du jeu de rallye sur PS4 grâce à une physique irréprochable et à des graphismes vraiment sublimes. Par contre, ne vous trompez pas, DiRT Rally reste un titre très exigeant qui demande une sacrée dose de talent pour réaliser des temps capables de vous hisser sur l’estrade. La courbe d’apprentissage est certainement raide, mais une fois qu’on a appris les mécaniques, la sensation de gratification est incontestablement énergisante.
Après plusieurs années de pénurie, interrompues de quelques titres très médiocres, les amateurs de jeux de rallye ont eu la plaisante surprise de voir une montée de nouveautés sortir récemment. WRC 5, Sebastien Loeb Rallye Evo et maintenant DiRT Rally, on a vraiment l’embarras du choix. Mais qu’en est-il du dernier jeu de course de Codemasters ?
Un retour aux racines
Après quelques épisodes chaotiques et pas toujours exceptionnels, Codemasters cherchaient un peu depuis plusieurs épisodes où ils devaient placer leur vieille licence de courses-auto de rallyes, autrefois sous le blason du regretté Colin Mc Rae. Une licence Colin Mc Rae à bout de souffle, et un reboot de la série depuis Dirt, premier du nom, sortis sur génération Xbox 360, PS3 et PC. Une nouvelle licence de prim à bord intéressante avec un concept de véhicules plus variés et une palette allants des buggys, en passants par les autos de rallyes classiques pour aller jusqu’aux camions.
Malgré ce reboot interessant, Codemasters a fini par sombrer dans le n’importe quoi avec les derniers épisodes DIRT pour proposer un jeu au gameplay nauséabond avec des épreuves de gymkhana, du drift et un semblant de rallye pour faire croire aux joueurs que le jeu était encore sur ce segment.
Avec ce Dirt Rally, Codemasters propose de revoir entièrement sa copie et de redémarrer d’une page blanche. Fini le gymkhana, le drift, le freestyle en voiture et le jeu devenu complètement casual. L’intention ici est de proposer ce qui se rapproche le plus du jeu original “Colin Mc Rae Rally” sorti en 1998 ou du moins de reproduire le même jeu près de 20 ans après.
Dirt rally, c’est du rallye à l’ancienne sur des spéciales européennes et rien d’autre. Je dois dire que les petits gars de Codemasters ont bien réussis leur pari puisque le résultat est un véritable chef d’œuvre vidéoludique à tous les niveaux. Codemasters nous propose de remonter dans des autos de rallye de toutes les années.
Vous commencerez votre carrière de rookie au volant d’une vieillissante Mini Cooper S des 60’s castrée de quelques poney et qui peine à monter les cols du Monté Carlo avec une boite 4 vitesses qui a autant d’allonge qu’une crosse de hockey. Finalement, vous pourrez accéder à des voitures plus puissantes et plus récentes pour finir par accéder aux monstrueuses groupe B, ou les WRC actuelles.
D’abord le PC…
Il est intéressant aussi de savoir, que la sortie de DiRT Rally s’est faite en deux temps. La première d’abord sur PC en décembre dernier, mais qui était déjà disponible depuis belle lurette grâce au financement participatif et au système de l’Early Access, qui tend à se généraliser même avec de grosses licences. En optant pour cette approche, Codemasters s’est assuré un feedback de qualité via des joueurs pointilleux et surtout équipés en volant et autres pédaliers. Plutôt pratique quand on sait que ce DiRT Rally souhaite s’adresser à des vrais connaisseurs et non des adeptes de Need For Speed.
Cela dit, inutile d’hésiter plus pour le dire, que DiRT Rally est tout franchement le jeu de rallye qui propose la meilleure physique de pilotage à ce jour, et d’assez loin même. DiRT Rally est en effet dépasse de plusieurs longueurs d’avance à ses concurrents grâce à l’exigence et á la mise et le pilotage réalistes.
Qu’il s’agisse des différences entre les voitures ou selon la surface empruntée, la différence est très subtile et exceptionnel en même temps. La terre sèche et dure de la Grèce ne vous offre pas en effet la même tenue que le gravier plus « douce » de la Finlande, ni même la patinoire que peuvent représenter les pays du nord avec les routes enneiges.
C’est très joli et ça sonne excellent aussi
Qu’on ne se le cache pas, Codemasters peut féliciter les sound designers qui ont bossés sur le jeu. La retranscription sonore globale est une véritable pépite, à tel point qu’aucun autre jeu dans ce système solaire ne propose aujourd’hui quelque chose de comparable. Quand vous posez les fesses dans une Subaru groupe A, vous êtes vraiment à l’interieur. On entend le 2.2L monter dans les tours jusqu’au rupteur et le turbo siffler comme une cocote minute dans les montées en régime. Vous entendrez chaque détails jusqu’aux bruits de crépitement de l’échappement à chaque levée de pied de la pédale de droite; on a quasiment l’impression de sentir aussi l’odeur du ferodo dans l’habitacle arrivé en bas du Turini.
Le moteur graphique reprend le Ego Engine des précédents épisodes. Rien à redire ici, la modélisation des voitures et des spéciales sont fidèles ainsi que les conditions climatiques très bien retranscrites. Ce moteur physique saura vous réjouir la rétine si vous possédez une grosse machine mais saura également faire tourner le jeu de façon hyper fluide si vous diminuez les options graphiques avec un PC plus modeste.
Un réalisme fou !
Aussi, chaque voiture possède son propre comportement, aussi bien en termes de robustesse délivrée ou de l’équilibre proposée. Les WRC modernes circulent à plein régime grâce à leurs turbos à géométrie variable, leur transmission intégrale leur et anti-lag.
A l’inverse, il faudra faire rugir le deux litres d’une Ford Escort RS2000 où la puissance décharge brusquement juste avant la zone rouge. La propulsion aussi demandera pas mal d’ajustement pour arriver à maîtriser la dérivation de la voiture.
Moteur avant ? Moteur arrière ? Des détails qui ont leur importance et qu’on ressent parfaitement dans le volant. Même histoire lorsqu’on fonce sur asphalte puisque là aussi, le revêtement aura un impact énorme, et les passages du bitume au béton sur le rallye d’Allemagne auront une grande importance. Idem pour le Monte-Carlo où il faudra prendre soin d’éviter un maximum les plaques de glace pour améliorer son temps. Pour nous aider, on peut compter sur un co-pilote intelligent, et qui distille des infos précises pour peu qu’on choisisse de l’écouter plutôt que de se contenter des petits dessins en haut de l’écran.
Un seul reproche sur ce point : l’incapacité de régler le volume de la voix féminine, malheureusement trop fluette pour qu’on puisse bien la distinguer entre le moteur du bolide et les bruitages alentours. Dommage, car le son de sa voix est plutôt agréable. Il faudra donc baisser les bruits moteurs ou opter pour la VO du jeu si vous n’êtes du genre bilingue.
C’est dur !
Ne vous attendez pas ici à retrouver un jeu qui vous fera des cadeaux, seul votre talent et votre persévérance vous serviront à finir les spéciales en un seul morceau. Le gameplay est ici exigent et vous mettrez votre voiture dans le décors à la moindre faute. Volant en mains, le feeling est excellent et les retours d’infos sont bien retranscris au pilote. Vous sentirez les sous-virages, les bosses et les changements d’adhérence. La physique des voitures est ici assez bien retranscrite pour quasiment toutes les surfaces disponibles.
Les transferts de masse sont bien gérés et les distances de freinage et l’adhérence des véhicules sont plutôt réalistes suivant les surfaces. Les autos des années 70 seront parfois vives par leur poids plume et vous pourrez les balancer dans les virages facilement, néanmoins attention au suspensions de l’époque qui feront bondir la voiture en dehors de la route assez rapidement si vous vous sentez pousser des ailes et si vous êtes trop confiants.
Beaucoup d’épreuves, peu de modes
Côté contenu, DiRT Rally ne plaisante pas, même si dans ce domaine Sébastien Loeb Rally Evo se montre plus généreux avec davantage de modes. Toutefois, DiRT Rally propose quand même une bonne dizaine d’épreuves, chacune étant pourvue de 6 longues spéciales qu’on débattra évidemment dans tous les sens, mais aussi dans différentes conditions.
Assaillir le col du Turini cela vous semble facile ? Pas de problèmes, augmentez la difficulté avec une bonne pluie verglaçante ou une chute de neige, tenter de le dompter de nuit à la seule lueur de votre rampe d’oscars et on vous garantit que vos temps de passage devraient prendre plusieurs minutes de plus au chrono. Enfin, si vous parvenez à rester sur la route bien évidemment, car en cas de choc frontal, on peut dire adieu à tout l’éclairage, ce qui rend l’épreuve alors quasiment impossible puisque les lampadaires ne sont pas légions sur les bords des spéciales. Profitons-en pour mentionner le très impressionnant système de dégâts présent dans le jeu. Un système entièrement paramétrable qui se montre relativement clément d’office. Heureusement, on peut lui demander d’être très réaliste au point qu’un atterrissage trop violent puisse détruire les suspensions. Niveau voitures, on trouve un peu plus de 40 modèles très variés afin que chacun puisse choisir son bolide préféré. Par contre, il faudra être charitable sur la décoration qui ne propose presque aucune apparence officielle malheureusement. Les concessionnaires sont découpés en plusieurs époques : années 60, années 70, propulsions 80, groupe B, Kits cars, et des WRC de plusieurs époques.
Deux disciplines différentes disposent de leurs voitures réservées, puisque la course de côte est disponible avec Pikes Peak, tandis que le rallyecross vous emmènera sur différents circuits réels. Malgré l’absence de quasiment tout contenu officiel, DiRT Rally récupère tout de même une seule licence, celle du championnat du monde FIA de rallyecross, ou WRX pour les initiés.
En ce qui concerne la maniabilité, on ne va pas vous le cacher, un volant est très strictement recommandé pour obtenir toute la quintessence des sensations qu’offre le jeu, notamment avec un force feedback suffisamment bien dosé pour ne pas vous arracher les bras mais aussi qu’il soit assez costaud. On peut néanmoins s’amuser avec une manette, même si l’absence de retour de force et la plus grande difficulté à doser la direction se font sentir.
Les modes ne sont pas a la mode dans DiRT Rally
Faisons maintenant un petit tour du contenu de DiRT Rally, qui comme on l’a dit plus haut, n’est pas le titre le mieux prémuni de sa catégorie à l’heure de faire les comptes. Une campagne solo, un mode rapide, un multi et pas plus ! Autant vous dire que c’est presque le désert de Gobi. Le mode “Carrière” demande sinon de faire son trou dans le milieu du rallye via un système de championnat qui s’adapte aux joueurs. Les débuts se font donc par la difficulté clubman, et en fonction des résultats obtenus, on est admis dans les catégories supérieures, ou inférieures si on se traîne en fond du classement.
Ceci ne concerne que la difficulté des temps à battre, et par exemple, n’impose aucune catégorie de voiture avec une I.A. qui s’adapte à vos choix. Vous pouvez donc choisir de disputer le championnat ultime au volant de la très abordable Lancia Fulvia, ou à bord de la ruineuse Polo WRC de 2016. Une fois les rallyes triomphés et une certaine somme d’argent en poche, on aura accès aux deux autres disciplines que sont le rallycross (RX) et la course de côtes.
Chaque épreuve terminée vous permettra d’empocher une récompense monétaire que vous devrez ensuite réinvestir dans votre écurie, soit en achetant une nouvelle voiture, soit en recrutant des mécanos. L’équipe technique est d’ailleurs un poste de dépense crucial, puisque plus vos mécaniciens seront doués, plus vous pourrez réparer de choses lors des 25 minutes allouées au parc fermé.
Il faudra être un manager attentionné et bien gérer vos employés, sous peine de voir votre équipe vous lâcher en pleine épreuve pour cause de fin de contrat, ce qui implique une augmentation drastique des temps de réparation. Une petite dimension gestion qui ne renforce pas forcément l’immersion, mais qui permet d’obtenir quelques petits bonus pour vos voitures lorsque votre équipe est bien rôdée, comme des diminutions encore plus fortes des temps de réparation, ou une spécialisation sur certains types de véhicules.
Faites le plein, SVP !
Ce Dirt Rally est une véritable surprise, dans le bon sens du terme. Véritablement sortis d’un chapeau en early acces sur Steam, il a surpris plus d’un joueur. Le jeu se présente comme une référence dans la catégorie des simulations automobiles par son gameplay hyper exigent et réaliste.
Le titre est un véritable must have pour tous les amateurs de rallye puisqu’il est incontestablement le meilleur jeu de rallye de tous les temps et la simulation de rallye la plus aboutie depuis Richard Burns Rally. Il saura plaire à tous les joueurs en quête de défis et de challenge par sa conduite pointue mais également les joueurs qui cherchent à se plonger dans l’ambiance sonore et visuelle des courses de rallye depuis les années 60 jusqu’aux années 2010 par son sound design qui met à genou n’importe quel amateur de belles mécaniques.
-V-
Pro:
+ Des graphismes superbes
+ Un simulation au top
+ Pas de microtransactions
Contre:
– C’est vraiment dur pour les débutants
– Le mode de
– C’est court
Éditeur: Codemasters
Developpeur: Codemasters
Genre: Platformer
Publication: 2016. 5 avril (PS4, Xbox One)
DiRT Rally
JOUABILITÉ - 8.9
GRAPHISMES - 9.7
MUSIQUE/AUDIO - 7.8
CONDUITE - 9
PHYSIQUES - 9.6
9
chef-d'œuvre
Ce Dirt Rally est une véritable surprise, dans le bon sens du terme. Véritablement sortis d'un chapeau en early acces sur Steam, il a surpris plus d'un joueur. Le jeu se présente comme une référence dans la catégorie des simulations automobiles par son gameplay hyper exigent et réaliste.