Dexter: Resurrection – Le passager sombre revient hanter New York

CRITIQUE DE SÉRIE – Après la fin abrupte de la saison 8, personne n’aurait parié un centime sur le retour de Dexter. L’idée même de préquelles ou de suites paraissait improbable. Et si l’on m’avait affirmé qu’en 2025 la série retrouverait la puissance de ses plus belles années, j’aurais éclaté de rire. Pourtant, l’impensable s’est produit : Dexter est bel et bien ressuscité.

 

Peu de séries ont marqué la télévision moderne avec autant de force que Dexter. Même après plusieurs visions, elle conserve son caractère unique et novateur, malgré ses failles. Contrairement à beaucoup de spectateurs, je n’avais pas rejeté la conclusion originelle – ce qui me manquait, c’était de savoir ce qu’il advenait ensuite. Dexter: New Blood avait apporté des réponses inattendues et satisfaisantes, constituant un épilogue digne. Désormais, Dexter: Resurrection va plus loin encore, démontrant comment relancer avec brio une franchise que l’on croyait condamnée à rester dans le passé.

 

 

Le passager sombre dans la mégapole

 

La nouvelle saison reprend exactement là où Dexter: New Blood s’était interrompue. Après des semaines de coma, Dexter se réveille : son fils Harrison a disparu et son vieil ami Angel poursuit sans relâche sa quête de justice. Le tueur laisse derrière lui les paysages enneigés où il s’était réfugié pour prendre la direction de New York, bien décidé à retrouver son fils, tout en étant traqué par Angel. Leur affrontement suffirait à lui seul à alimenter le suspense, mais ce n’est que le prélude.

Le passager sombre reprend le contrôle et entraîne Dexter dans un univers improbable : un « club » de tueurs en série. Une idée grotesque en apparence, mais qui annonce inévitablement un déchaînement de violence. La série combine cette intrigue avec les dilemmes intérieurs du héros, sa volonté de renouer avec Harrison, la maturation de ce dernier et la rage destructrice d’Angel, tissant ainsi une trame dense et oppressante.

 

 

Des interprétations d’une intensité rare

 

Le casting impressionne par sa cohérence et sa qualité. Michael C. Hall habite toujours son rôle avec une intensité qui ne faiblit pas : chaque regard, chaque geste illustre son appropriation totale du personnage. Il passe du remords à la peur, de la colère à la froide détermination, rappelant les meilleures heures de la série. Jack Alcott, dans la peau d’Harrison, confirme son potentiel, au point de pouvoir porter l’intrigue seul à l’avenir. David Zayas livre un Angel bouleversé, rongé par des pertes impossibles à cicatriser. Quant à James Remar, son retour en tant que Harry Morgan, figure spectrale et conscience morale, insuffle une profondeur supplémentaire aux tourments de Dexter.

 

 

Un club de tueurs mené par Peter Dinklage

 

Peter Dinklage surprend en chef d’un cercle de tueurs en série. Tantôt enfantin, jubilant avec ses sinistres « amis », tantôt glaçant d’un simple regard, il s’impose comme une figure incontournable de cette saison. Uma Thurman, à ses côtés, offre une performance réjouissante, manifestement habitée par le plaisir du jeu. Parmi les membres du club, on retrouve Krysten Ritter (Jessica Jones, Breaking Bad), Eric Stonestreet (Modern Family), David Dastmalchian (Oppenheimer, Dune) et Neil Patrick Harris (How I Met Your Mother) – autant de noms prestigieux qui confèrent à la série un parfum de superproduction. Tous apportent une intensité telle qu’on les imaginerait volontiers au centre de mini-séries indépendantes.

Rarement une distribution secondaire s’est révélée aussi homogène et marquante, chaque apparition ajoutant une nouvelle strate à l’ensemble.

 

 

Verdict

 

Dexter: Resurrection est une saison haletante, foisonnante et pleine de retournements, qui redonne à la franchise son éclat d’antan. Le scénario est maîtrisé, les interprètes excellents, et le casting d’une audace digne des plus grands films. L’œuvre multiplie les clins d’œil pour les fidèles tout en offrant une expérience accessible aux nouveaux venus. Suivre Dexter depuis ses débuts semaine après semaine me permet de l’affirmer sans hésitation : le héros est bel et bien de retour.

– Sonny Cavalera –

Dexter: Resurrection

Direction - 9.2
Acteurs - 9.4
Histoire - 9.1
Visuels/Musique/Sons - 9.2
Ambiance - 9.2

9.2

SUPERBE

Dexter: Resurrection relance la saga avec une énergie comparable à ses meilleures années. Un casting magistral, une écriture solide et une noirceur assumée en font une série incontournable. Les anciens fans y trouveront un hommage vibrant, les nouveaux découvriront un univers dangereux et fascinant.

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Sonny Cavalera is our longtime member, who came back recently to write serie, movie and game reviews.

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