Killing Floor 3 – Un massacre qui se mord la queue?

TEST – Une version jouable en accès anticipé, des critiques en cascade, un retard, et au final, un retour en arrière flagrant par rapport au deuxième opus. Killing Floor 3 donne l’impression d’une suite qui ne sait pas où elle va. Les joueurs les plus patients y trouveront peut-être leur compte, mais pour la majorité, le mieux serait de passer leur chemin. Fidèle à son nom, Tripwire s’est pris les pieds dans ses propres câbles.

 

Soixante-dix ans après les événements de Killing Floor 2, vous incarnez un membre du groupe Nightfall, chargé d’éliminer toutes les horreurs biomécaniques et mutations Zed créées par la société Horzine.

 

 

Sortez les armes (et peut-être un calmant aussi)

 

La narration n’a jamais été le point fort de la série, et cela ne change pas ici. Les missions sont vaguement liées par des entrées de codex, mais l’essentiel reste de survivre à six vagues successives de Zeds. Il existe six classes (ou « Perks ») : Commando, Ingénieur, Pyromane, Médecin, Ninja et Tireur d’élite. Chaque classe débute avec une arme secondaire spécifique, et on peut élargir son arsenal grâce à l’argent gagné en démembrant les ennemis. Contrairement à KF2, il n’y a plus de variantes d’armes ; elles sont désormais modifiables via un système de mods à crafter, chacun disposant de trois niveaux d’amélioration. Le hic ? Une seule partie suffit à révéler tout le potentiel d’un Perk, ce qui laisse peu de place à la découverte. Oui, tirer des cartouches explosives avec un fusil à pompe, c’est amusant… mais ça reste une régression. En plus, il est impossible de changer de Perk en cours de partie – une restriction incompréhensible.

Tripwire tente de compenser cela avec des gadgets propres à chaque classe et des pièges à poser, mais ça ne suffit pas. Le gameplay conserve son rythme rapide : on court, on glisse, on découpe des membres avec efficacité. Le maniement des armes est plutôt bon, les effets varient selon l’arme utilisée, et les headshots sont toujours aussi satisfaisants. Mais une fois la surface grattée, les problèmes apparaissent : les déplacements latéraux sont imprécis (surtout face aux boss), le sprint devient parfois un simple jogging, et les animations ennemies ne sont pas toujours synchronisées avec les dégâts infligés. Ces défauts s’accumulent avec le temps. L’intensité globale est aussi en baisse par rapport à KF2. Les boss sont fades, et même les ennemis classiques comme les Fleshpound absorbent trop de dégâts – même en difficulté normale. Ajoutez à cela des hitboxes parfois complètement foireux… et l’expérience devient bancale.

 

 

Du rythme, mais peu de fond

 

Le système de progression des Perks est en revanche bien conçu : les gadgets sont personnalisables, les compétences passives et les objets jetables peuvent être améliorés. Les mutation rounds offrent des bonus et malus qui permettent, bien maîtrisés, de se transformer en véritable machine à tuer. C’est fun et gratifiant. Mais le level design, lui, est sans saveur. Égouts, bureaux vides : difficile de s’enthousiasmer. Les éléments interactifs (tyroliennes, tourelles) sont sous-utilisés. On finit vite par trouver une stratégie de déplacement optimale, ce qui rend le jeu prévisible et répétitif. Peu importe la difficulté sélectionnée : parfois le mode difficile est trop simple, parfois le mode normal devient punitif sans prévenir.

Le hub Stronghold ne sert quasiment à rien, sauf pour une zone secrète. Le système de crafting est efficace – silencieux, viseurs, types de munitions spécifiques – mais il repose sur un éventail trop limité de possibilités. La bande-son heavy metal est en revanche excellente. Le système Meat permet de découper les ennemis avec une brutalité exagérée, dans des gerbes de sang. Mais la dominance visuelle rouge/gris devient vite fatigante à l’œil.

 

 

Et si on retournait à Killing Floor 2 ?

 

Le crafting ne suffit pas à sauver Killing Floor 3. Le prix est correct : 40 € pour l’édition standard, 60 € pour la deluxe, 80 € pour l’édition Elite Nightfall. Mais la plupart des nouvelles idées de Tripwire tombent à plat. Résultat : un jeu jouable, mais sans éclat. Note finale : 6/10. Ne soyez pas surpris si la communauté retourne très vite vers Killing Floor 2.

-V-

Pro :

+ Un système de crafting solide
+ Une excellente bande-son metal
+ Un prix accessible

Contre :

– Des nouveautés ratées
– Un gameplay en recul par rapport à KF2
– Un équilibrage bancal


Développeur : Tripwire Interactive
Éditeur : Tripwire Interactive
Date de sortie : 24 juillet 2025
Genre : FPS

Killing Floor 3

Jouabilité - 6.2
Graphismes - 6.8
Histoire - 4.1
Musique/Audio - 7.4
Ambiance - 5.5

6

CORREKT

Le crafting ne suffit pas à sauver Killing Floor 3. Le prix est correct : 40 € pour l’édition standard, 60 € pour la deluxe, 80 € pour l’édition Elite Nightfall.

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Grabbing controllers since the middle of the nineties. Mostly he has no idea what he does - and he loves Diablo III. (Not.)

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