Le patron de Valve a reconnu que le jeu culte d’id Software lui avait donné le coup de pouce final pour créer son entreprise. Dans une récente interview, Newell raconte, avec des mots simples, comment l’écart entre DOOM et les solutions graphiques de Microsoft a finalement donné naissance à Valve.
Lors de son entretien avec Zalkar Saliev, Gabe Newell a été plus direct que jamais à propos de la naissance de Valve. On apprend que tout remonte à l’époque où Newell, encore chez Microsoft, tentait de convaincre ses collègues que chaque application n’avait pas besoin de son propre interface ou accélération graphique. Et c’est DOOM qui a servi de preuve décisive.
Newell avait besoin d’un argument solide pour rassurer les sceptiques, et il a remarqué que les gars d’id Software obtenaient de bien meilleurs résultats que ceux de Microsoft. À l’époque, DOOM était le jeu le plus impressionnant graphiquement. Newell a vite vu l’opportunité : montrer que Windows pouvait parfaitement faire tourner des jeux performants, et clouer le bec aux partisans des vieilles solutions maison.
« Tout le monde créait sa propre interface matérielle, il y en avait partout. Certaines étaient d’une lenteur incroyable. On essayait d’expliquer pourquoi la gestion graphique indépendante des appareils était bénéfique pour leurs applications, mais tout le monde nous disait que ce n’était pas la bonne solution. Mais en regardant les résultats, il était clair que les possibilités étaient à peine exploitées. Parfois, une seule personne gérait tout le système, pas forcément très compétente. Beaucoup croyaient qu’en passant sur Windows, ils allaient tout perdre en performance. »
id Software, de son côté, distribuait DOOM en shareware avec un modèle complètement différent : « Ce qui m’a frappé, c’est que plus de gens jouaient à DOOM qu’utilisaient Windows. J’ai contacté les gars d’id, je leur ai dit qu’on porterait DOOM sur Windows et qu’on leur rendrait. Ils m’ont montré que l’approche classique des relations clients était obsolète à l’ère du réseau. C’était comme si la logique de distribution et de vente de Microsoft passait à côté de l’essentiel avec l’arrivée du networking. »
Newell explique qu’il a toujours aimé les jeux vidéo et que c’est ce prétexte qui l’a poussé à lancer sa propre boîte – parce qu’il avait des idées précises sur ce qui rend un jeu intéressant. « Half-Life était l’expression de ces concepts. J’étais prêt à investir mon propre argent dans le jeu et la société, et ainsi Valve est née. C’était ma réponse à la recherche d’une meilleure approche du game design – et si j’avais eu tort, je serais retourné chez Microsoft », confie Newell.
En fin de compte, c’est à ces développeurs d’applications obstinés qui ignoraient les conseils de Gabe Newell sur les interfaces graphiques qu’on doit Half-Life, Valve et tout le jeu PC du XXIe siècle…
Source : PCGamer
