TEST – RoboCop: Rogue City – Unfinished Business se situe entre une vraie suite et une extension indépendante, offrant un rapport qualité-prix quasi imbattable pour les fans comme pour les nouveaux venus. Que vous ayez déjà joué au jeu de base sorti en 2023 ou non, ce contenu d’environ huit heures reprend les meilleurs moments de son prédécesseur pour bâtir une campagne intense et mémorable. En contrepartie, le scénario est allégé et l’action omniprésente peut sembler répétitive vers la fin, mais même les vétérans y trouveront suffisamment de nouveautés pour rester accrochés.
Préparez-vous à expérimenter de nouvelles armes, à affronter des types d’ennemis inédits, à explorer des arbres de compétences et améliorations d’Auto-9 repensés, ainsi qu’à plonger dans une série de missions indépendantes qui comptent parmi les meilleures de toute la saga RoboCop. L’intrigue principale repose sur une histoire de vengeance assez classique, avec une conclusion attendue, mais le parcours – et la possibilité de découvrir le passé de RoboCop/Alex Murphy avec l’antagoniste – apporte cette touche d’humanité qui compense la faiblesse du scénario et du développement des personnages. Et ce n’est pas tout : Unfinished Business offre enfin la fantaisie absolue de contrôler l’ED-209, le célèbre prédécesseur OCP de RoboCop, pour des moments totalement déjantés.
Plongée immédiate dans l’action – Le répit n’existe pas ici
Lors de ma preview, j’ai comparé Rogue City à RoboCop 3, mais Unfinished Business s’apparente plutôt à une fusion entre RoboCop et le Dredd d’Alex Garland. Après une courte introduction percutante où des mercenaires attaquent le commissariat de Metro West, le jeu nous lâche sans préavis au cœur de l’OmniTower, un gratte-ciel OCP gigantesque situé au centre de New Detroit, bien au-delà de toute juridiction policière. Techniquement propriété d’OCP, RoboCop dispose alors d’une marge de manœuvre pour mener une vendetta solo (et mécanique). L’objectif des mercenaires ? S’emparer des dispositifs permettant de surveiller et contrôler RoboCop – une intrigue qui pimente le mystère autour de leurs motivations et de ce qu’ils pourraient faire s’ils prenaient le contrôle du cyborg.
Les réponses arrivent en temps voulu, mais avant cela, le véritable attrait d’Unfinished Business s’impose : enfiler à nouveau l’armure de RoboCop et nettoyer pièce après pièce tous les criminels. Teyon avait déjà parfaitement saisi le feeling RoboCop dans le jeu de base et a eu la sagesse de ne quasiment rien changer à la formule. En réalité, Unfinished Business va encore plus loin : l’action démarre à fond la caisse et ne faiblit quasiment jamais.
Vous trouverez quelques nouvelles armes sur les ennemis vaincus, mais, comme dans Rogue City, aucune ne rivalise vraiment avec la puissance et la précision du légendaire Auto-9. L’interprétation de cette arme culte par Teyon est tellement satisfaisante qu’il est difficile d’utiliser autre chose – sauf dans les rares cas où l’on doit arracher une mitrailleuse lourde ou subtiliser un minigun à un adversaire. À la moitié de la campagne, vous aurez déjà vu la plupart des nouveautés, mais grâce au rythme serré et à la force du gameplay de base, l’expérience reste fraîche jusqu’au bout.
Dans la peau de Murphy – Devenir ED-209 : le fantasme absolu du FPS
Ce qui évite à Unfinished Business de devenir répétitif, c’est la façon dont le jeu introduit de nouveaux points de vue pile au bon moment. Certaines missions flashback vous font incarner Alex Murphy, simple flic de Detroit, sans HUD ni blindage high-tech. Grâce à un système intelligent de santé régénérante et au pistolet réglementaire, ces séquences imposent une approche plus tactique et offrent une vraie bouffée d’air frais au rythme du jeu – on en voudrait presque un titre complet sur ce concept !
Même constat pour les niveaux ED-209, qui poussent le fantasme de toute-puissance à son paroxysme. ED-209 est quasi invincible (sauf face aux escaliers…) et dispose de munitions illimitées pour son lance-missiles et son canon Vulcan. Tant que vous gérez bien les délais de rechargement, vous dévasterez l’OmniTower comme s’il était en carton. ED-209 peut aussi s’auto-réparer, et c’est un vrai plaisir de piloter enfin ce tank bipède pour faire régner la justice – même si, parfois, il faudra aussi l’affronter.
Court, intense, cent pour cent action
Le Rogue City original avait surpris par ses quêtes à embranchements, ses dialogues à choix multiples et ses mécaniques RPG légères. Ici, Unfinished Business garde ces éléments, mais les relègue en arrière-plan au profit d’un pur déluge de tirs. Conséquence : le scénario est bien plus basique que dans le jeu principal. Teyon avait brillamment exploré les thématiques SF profondes du premier opus – conscience, mémoire, dilemmes cybernétiques, critique de la société et de la corruption –, mais ici, tout cela laisse place à des moments plus intimistes, qui enrichissent moins l’univers RoboCop.
Reste qu’Unfinished Business livre une montée d’adrénaline FPS immédiate, avec certains des affrontements les plus jouissifs du genre, même si le jeu perd une part de l’originalité du premier épisode. Selon que vous appréciez ou non la complexité initiale, cela sera perçu comme un plus ou un moins. Mais si vous ne cherchez qu’une nouvelle dose d’action pure façon RoboCop, ce jeu ne vous décevra pas.
Huit heures de carnage – Un stand-alone qui fait mouche
Avec à peine plus de huit heures au compteur, Unfinished Business mérite largement son statut de “demi-suite” et d’extension indépendante : il propose bien plus qu’un DLC classique, tout en se terminant en trois fois moins de temps que Rogue City. Ce format condensé, associé à la richesse du gameplay, en fait un choix évident aussi bien pour les nouveaux venus que pour les vétérans. Que vous ayez joué ou non au jeu de base, vous allez vous éclater avec l’action non-stop d’Unfinished Business, digne héritier de l’un des FPS les plus surprenants de ces dernières années.
– Gergely Herpai « BadSector »
Pro :
+ Excellent rapport qualité-prix, expérience complète même en solo
+ Nouvelles armes, ennemis, capacités et missions secondaires réussies
+ Jouer Alex Murphy et ED-209 renouvelle le gameplay en profondeur
Contre :
– Scénario plus prévisible et léger que le jeu principal
– Les nouveautés de gameplay s’essoufflent après la première moitié
– Les mécaniques RPG et l’aspect choix sont relégués à l’arrière-plan
Développeur : Teyon
Éditeur : Nacon
Genre : FPS, Action
Date de sortie : 27 juin 2024
RoboCop: Rogue City
Jouabilité - 8.8
Graphismes - 8.1
Histoire - 6.7
Musique/Audio - 7.9
Ambiance - 8.5
8
EXCELLENT
Avec à peine plus de huit heures au compteur, Unfinished Business mérite largement son statut de “demi-suite” et d’extension indépendante : il propose bien plus qu’un DLC classique, tout en se terminant en trois fois moins de temps que Rogue City. Ce format condensé, associé à la richesse du gameplay, en fait un choix évident aussi bien pour les nouveaux venus que pour les vétérans. Que vous ayez joué ou non au jeu de base, vous allez vous éclater avec l’action non-stop d’Unfinished Business, digne héritier de l’un des FPS les plus surprenants de ces dernières années.