L’un des jeux avait déjà été utilisé à plusieurs reprises dans d’autres contextes, mais cette fois, un autre titre fait son apparition dans le conflit Israël-Iran.
Le 13 juin, Israël a lancé des frappes aériennes surprises contre l’infrastructure nucléaire et militaire de l’Iran. Les premières attaques ont fait plusieurs morts parmi les scientifiques nucléaires iraniens et les hauts responsables militaires. Le nombre de victimes civiles n’a pas été confirmé (les estimations, selon les sources, varient entre 300 et 600), et des centaines d’autres ont été blessées. L’Iran a promis une riposte dévastatrice et a tiré des roquettes sur le territoire israélien en représailles.
La véritable crainte, c’est que le conflit dégénère en une guerre généralisée au Moyen-Orient, mais la guerre de la propagande bat déjà son plein. L’Iran tente de convaincre le monde qu’il n’est pas aussi affaibli qu’Israël le prétend et qu’il peut se défendre. Le Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC), une branche majeure de l’armée iranienne chargée notamment de la protection du programme nucléaire du pays, a publié un extrait d’Arma 3 censé montrer la destruction de plusieurs avions israéliens. Cette vidéo est apparue d’abord sur l’agence de presse Tasnim, proche de l’IRGC, avant de se propager sur des applications de messagerie comme Telegram et sur les réseaux sociaux. Parmi les légendes populaires figurait « Nous avons abattu un avion israélien », les posts affirmant souvent que le pilote israélien avait été capturé.
Arma 3 est un jeu de simulation militaire dont le style visuel, en particulier pour les véhicules, se veut très photoréaliste. Pourtant, l’appareil montré est russe, et non israélien. Les images sont devenues si virales que l’armée israélienne a publié un communiqué pour préciser qu’elles étaient fausses. Mais Arma 3 n’est pas le seul jeu utilisé de cette façon. Une autre vidéo prétend montrer le moment où un chasseur israélien F-35 a été intercepté et détruit par les défenses de l’armée iranienne. Un autre extrait provient de War Thunder de Gaijin Entertainment, une autre simulation militaire réputée pour la modélisation fidèle de l’armement.
En raison de son réalisme, Arma 3 a déjà servi à fabriquer de fausses vidéos dans des conflits réels, notamment la guerre en Ukraine et celle entre Israël et le Hamas. Voici un rappel de Bohemia Interactive, le studio derrière Arma 3, pour vous aider à repérer ces montages :
Très basse résolution : même les vieux smartphones filment en HD. Les vidéos truquées sont généralement de mauvaise qualité, volontairement pixélisées et floues. Pour un effet dramatique, elles ne sont souvent pas capturées directement dans le jeu, mais filmées depuis un écran d’ordinateur, en basse qualité, avec de forts tremblements de caméra. Ces vidéos sont aussi souvent tournées la nuit ou dans le noir pour masquer le manque de détails. La plupart sont sans son, car les bruitages de jeu sont faciles à identifier. Il n’y a pas de mouvements humains crédibles : même les jeux les plus modernes peinent à simuler un mouvement humain réaliste.
Éléments HUD visibles (sélection des armes, munitions, état du véhicule, messages du jeu) sur les bords ou dans les coins. Effets de particules irréalistes : même les jeux les plus récents ont du mal à rendre les explosions, la fumée, le feu et la poussière de manière réaliste, et à simuler l’influence des conditions météo sur ces effets. Recherchez des nuages de particules qui semblent étrangement isolés. Véhicules, uniformes, équipements irréalistes : les connaisseurs repéreront des éléments qui n’existent pas dans le conflit réel. Par exemple, une vidéo virale montrait un système C-RAM américain abattant un avion d’attaque au sol A-10 américain. Les unités peuvent aussi arborer des insignes ou camouflages non authentiques.
O momento em que o avançado caça israelense F-35 foi interceptado e destruído pelos sistemas de defesa do exército da República Islâmica do Irã; veja VÍDEO pic.twitter.com/V6H1dwAq8r
— BLOG ALDO ALMEIDA (@BLOGALDOALMEIDA) June 15, 2025
Sources : PCGamer, Jerusalem Post