TEST – La pression est à son comble, et chaque mouvement compte : voici un jeu de stratégie en temps réel où la moindre erreur peut conduire à un échec cuisant. Il faut donc tout planifier avec soin, car Commandos: Origins ne fait aucun cadeau. Pas question ici de satisfaire les impatients : le jeu trie rapidement son public, mais cela reste cohérent, car cette nouvelle itération ne cherche pas à bouleverser les fondations posées par ses prédécesseurs.
La discrétion peut littéralement vous sauver la vie. Si vous ne l’apprenez pas, vous n’aurez aucune chance de survie.
Sauvegarde rapide, test, chargement rapide
On avait déjà évoqué le tout premier Commandos ici, et cet épisode reprend clairement la même philosophie. Les trois mots du sous-titre ne sont pas là par hasard : l’itération est au cœur de l’expérience. On expérimente, on sauvegarde, on échoue, on recharge, on recommence — parfois pour échouer autrement. Ce cycle peut paraître répétitif, mais lorsque tout s’aligne enfin, la satisfaction est immense. C’était déjà le cas il y a 22 ans (on oublie Strike Force, un FPS peu mémorable, et on fait l’impasse sur les remasters), et c’est aujourd’hui l’un des points forts du jeu, qui se déroule durant les premières années de la Seconde Guerre mondiale. Au départ, seul le Green Beret est jouable. Les autres (Driver, Sniper, Spy, Marine, Sapper) rejoignent progressivement l’équipe au fil de la campagne, qui prendra facilement plus d’une vingtaine d’heures à boucler avec tous les essais nécessaires. Bien sûr, chaque personnage possède ses compétences uniques.
Par exemple, pour éliminer discrètement une cible, l’espion dispose d’un pistolet équipé d’un silencieux. Il faudra absolument utiliser les compétences de chacun de manière intelligente et efficace. Ce gameplay plus réfléchi s’accompagne d’un rythme plus lent que dans les précédents épisodes. Ainsi, terminer une seule mission peut prendre plusieurs heures, tant celles-ci sont vastes et exigeantes. Il faut planifier méticuleusement chaque action, sous peine de tout gâcher en quelques secondes. Parfois, il n’est pas honteux de passer plusieurs minutes à observer la carte pour analyser chaque recoin. C’est ainsi que l’on surmonte les défis du jeu. Commandos: Origins ne vous tient la main que dans son didacticiel — très recommandé au passage — puis vous lâche complètement. À vous alors de repérer les points stratégiques et de réfléchir en amont. Le rythme lent est voulu : il faut toujours avoir plusieurs coups d’avance. C’est comme une partie d’échecs où l’on doit constamment anticiper. Un garde tourne le dos et personne ne vous regarde ? Plantez votre couteau et planquez le corps avant d’être repéré. Ce sont ces petites “fenêtres” qu’il faut saisir pour élaborer des stratégies. Et quand ça marche, voir les nazis tomber comme des mouches pendant que votre équipe s’éclipse sans bruit, c’est tout simplement jouissif.
Planifier, encore et toujours
On pourrait décrire Commandos: Origins comme le fait de vouloir briser un rocher de 100 kilos avec un petit marteau dans une cour de prison. Ça commence lentement, très lentement, et il faut du temps pour vraiment entrer dans le rythme. Lancer une mission peut être terrifiant tant la carte semble immense et complexe. Mais un autre pilier du gameplay entre rapidement en jeu : vous mettez le jeu en pause, vous donnez vos ordres, puis vous regardez le plan s’exécuter. C’est gratifiant et fluide. Parfois, l’action dure à peine quelques secondes — et ce n’est pas un problème. Il faut planifier chaque pas, en sachant qu’une série d’échecs vous attendra au tournant. Et c’est très bien ainsi. Certes, ça peut frustrer, mais réussir un mouvement parfaitement orchestré fait naître un sourire de fierté.
Ce n’est pas un RTS à grande échelle comme un Command & Conquer, mais le niveau de stratégie peut être tout aussi profond. Le gameplay demande une précision extrême : il suffit parfois de dépasser de quelques pixels dans le champ de vision d’un garde pour déclencher l’alarme — et là, la mission est foutue. Origins est prévisible dans son imprévisibilité. Ce n’est pas un jeu simple. Vous aurez votre dose d’infiltration, mais c’est bien un jeu tactique avant tout. Cependant, les vieux défauts de la franchise sont toujours là. Le jeu est rigide, très rigide. L’improvisation est quasi inexistante. Et oublier la force brute : elle ne vous mènera nulle part. Heureusement, le système de menus est bien plus clair qu’avant — ce qui n’était pas gagné dans les anciens épisodes. Visuellement et auditivement, le tout est très correct, donc rien à redire non plus de ce côté-là.
Mais où est la fin ?
C’est une question que beaucoup se poseront en jouant, car Commandos: Origins met vraiment les nerfs à rude épreuve. Ceux qui décrochent vite ne lui mettront pas une bonne note. Pour nous, c’est un 7/10 bien mérité. C’est un bon jeu, mais pas un grand. Les fans inconditionnels de la licence pourront monter à 8/10 sans souci. Ce qu’il faut retenir, c’est que le jeu devient très fun une fois qu’on est dedans. Et c’est difficile de lâcher la manette. C’est pour cela qu’on peut dire que le jeu est bon — pas excellent, mais bon. Jetez-y un œil, testez les mécaniques, et vous verrez si la sauce prend.
-V-
Points positifs :
+ Fidèle à son héritage stratégique et rigoureux
+ Ne convient toujours pas aux impatients, même avec un tutoriel
+ Un rythme plus lent qui favorise la réflexion
Points négatifs :
– Toujours aussi rigide dans sa conception
– L’improvisation reste quasi impossible
– Un rythme lent qui ne plaira pas à tout le monde
Éditeur : Kalypso Media
Développeur : Claymore Game Studios
Genre : Stratégie en temps réel, infiltration
Date de sortie : 9 avril 2025
Commandos: Origins
Jouabilité
Graphismes
Histoire
Musique/audio
Ambiance
BON
Pas vraiment une "sixplosion", mais ça fait quand même sauter la nostalgie.