TOP 10 – Gene Hackman était l’un des acteurs de caractère les plus polyvalents et respectés de l’histoire du cinéma. Son style de jeu direct et sans fioritures était largement apprécié par les critiques comme par le public. Il était reconnu pour sa capacité à incarner l’homme ordinaire, un rôle auquel les spectateurs pouvaient facilement s’identifier, un talent qu’il a démontré dans plus de 80 films au cours de sa carrière.
Tout au long de ses plus de 50 ans de carrière cinématographique, Hackman a reçu de nombreuses distinctions pour ses performances nuancées. Il a été nommé cinq fois aux Oscars et a remporté deux statuettes – d’abord pour French Connection (1971) de William Friedkin, puis pour le western Impitoyable (1992) de Clint Eastwood. Il a également décroché trois Golden Globes sur huit nominations et a été honoré du prix Cecil B. DeMille pour l’ensemble de sa carrière. En outre, il a été nommé deux fois aux Screen Actors Guild Awards, remportant une victoire.
Son dernier film, Bienvenue à Mooseport (2004), a marqué la fin de sa carrière d’acteur. Il s’est ensuite consacré à l’écriture de romans policiers. Le 26 février 2025, Hackman et son épouse, Betsy Arakawa, ont été retrouvés morts dans leur maison de Santa Fe – 21 ans après sa dernière apparition à l’écran.
Décédé à l’âge de 95 ans, Hackman laisse derrière lui un héritage cinématographique exceptionnel. Pour lui rendre hommage, nous revenons sur ses 10 plus grandes performances, dont ses rôles oscarisés, ainsi que des classiques comme Bonnie et Clyde, La Famille Tenenbaum, Conversation secrète et Mississippi Burning.
10. La Famille Tenenbaum (2001)
Dans l’un des meilleurs films de Wes Anderson, Hackman incarne Royal Tenenbaum, le patriarche douteux d’une famille new-yorkaise excentrique. Ses enfants – Chas, magnat des affaires, Margot, dramaturge reconnue, et Richie, ex-star du tennis – ont tous connu un succès précoce et peinent désormais à trouver un sens à leur vie. Alors que son ex-femme Etheline envisage de se remarier, Royal réapparaît dans la maison familiale après avoir été expulsé de son hôtel, lançant une nouvelle série de manipulations. Son interprétation lui a valu son troisième Golden Globe.
9. Frankenstein Junior (1974)
Bien qu’il n’apparaisse que dans une seule scène, la prestation de Hackman dans le rôle de l’ermite aveugle de la comédie culte de Mel Brooks est inoubliable. Le comique repose sur l’aveuglement du personnage, qui ignore la monstruosité de son invité et l’accueille comme un convive ordinaire. Mais il y a aussi une profonde tendresse dans son jeu : l’ermite, rongé par la solitude, rayonne de bonheur lorsqu’il trouve enfin un ami. Sa joie d’offrir un repas et un cigare est bouleversante, rendant encore plus poignante la scène où son invité s’en va. *« Où allez-vous ? J’allais préparer un espresso. »*
8. Sens unique (1987)
Dans ce thriller politique réalisé par Roger Donaldson, Hackman interprète David Brice, secrétaire à la Défense des États-Unis, qui recrute le lieutenant Tom Farrell (Kevin Costner) après un acte de bravoure. Ce que Brice ignore, c’est que Farrell entretient une liaison secrète avec sa maîtresse, Susan Atwell (Sean Young), et que cette relation pourrait cacher bien plus qu’une simple passion. Hackman incarne avec justesse un bureaucrate implacable, ses échanges tendus avec Costner contribuant à intensifier le suspense du film.
7. La Fugue (1975)
Alors que le film noir connaissait un regain d’intérêt dans les années 1970, Arthur Penn – qui avait déjà dirigé Hackman dans Bonnie et Clyde – signe ici un polar méconnu mais fascinant. Hackman y campe Harry Moseby, un détective privé dont la vie personnelle s’effondre après avoir découvert l’infidélité de sa femme (Susan Clark). Il accepte d’enquêter sur la disparition d’une adolescente rebelle (Melanie Griffith), qui n’a aucune envie d’être retrouvée. Avec un mélange subtil de désenchantement et d’acuité, Hackman livre une performance d’une grande finesse qui lui vaut une nomination aux BAFTA.
6. Je n’ai jamais chanté pour mon père (1970)
Hackman décroche sa deuxième nomination aux Oscars pour ce drame familial adapté d’une pièce de théâtre par Gilbert Cates. Il y incarne Gene Garrison, un professeur d’université veuf, encore sous l’emprise de son père autoritaire, Tom (Melvyn Douglas). Alors qu’il envisage de refaire sa vie et de partir en Californie avec sa future épouse, Gene est rongé par la culpabilité à l’idée d’abandonner son père vieillissant. Hackman, dont la carrière cinématographique compte peu d’adaptations théâtrales, y offre l’une de ses performances les plus intenses.
5. Mississippi Burning (1988)
Contrairement à la majorité de ses films, qui évitent les thématiques trop polémiques, Hackman accepte ici un rôle profondément ancré dans l’histoire américaine. Inspiré de faits réels survenus en 1964, le film suit deux agents du FBI enquêtant sur la disparition de militants des droits civiques dans le Mississippi. Hackman joue l’agent Rupert Anderson, qui, avec son partenaire Alan Ward (Willem Dafoe), se heurte à une ville gangrenée par le racisme. Si le film a été critiqué pour sa réinterprétation des faits, la performance de Hackman, aux côtés de Dafoe et Frances McDormand, a été unanimement saluée. Ce rôle lui vaut sa quatrième nomination aux Oscars et sa sixième aux Golden Globes.
4. Conversation secrète (1974)
En 1974, Francis Ford Coppola réalise un exploit rare : voir deux de ses films en lice pour l’Oscar du meilleur film – Le Parrain 2 et Conversation secrète. Si le premier remporte la statuette, le second reste une œuvre majeure du réalisateur, portée par un Hackman exceptionnel. Il y incarne Harry Caul, un expert en surveillance paranoïaque, qui enregistre une conversation apparemment anodine, avant de réaliser qu’elle pourrait conduire à un meurtre. Son interprétation d’un homme s’enfonçant dans l’isolement et la méfiance est magistrale, et lui vaut une nomination aux Golden Globes.
3. Bonnie et Clyde (1967)
Avant ce film, Hackman n’avait eu que des rôles mineurs. Ce chef-d’œuvre du cinéma criminel, porté par Warren Beatty et Faye Dunaway, le propulse sur le devant de la scène. Dans la peau de Buck Barrow, frère de Clyde (Beatty), Hackman incarne un homme tiraillé entre son affection pour sa famille et son inconfort face à leur vie de hors-la-loi. Son personnage doit aussi gérer l’instabilité émotionnelle de sa femme Blanche (Estelle Parsons, Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle). Cette prestation lui vaut sa première nomination aux Oscars.
2. Impitoyable (1992)
Considéré comme l’un des derniers grands westerns, ce film de Clint Eastwood offre à Hackman l’un de ses rôles les plus marquants : le shérif corrompu “Little Bill” Daggett. Présenté comme l’homme de loi de la ville, il se révèle être un tyran brutal, régnant sur Big Whiskey d’une main de fer. Malgré sa cruauté, Hackman parvient à lui insuffler une humanité troublante. Ce rôle lui permet de remporter son deuxième Oscar et son deuxième Golden Globe.
1. French Connection (1971)
Le rôle qui définit sans doute le mieux l’héritage de Hackman est celui de l’inspecteur Jimmy “Popeye” Doyle dans ce thriller policier haletant. Avec son coéquipier Buddy Russo (Roy Scheider), Doyle traque un réseau de trafic de drogue dirigé par un baron français. Entre la mise en scène nerveuse de William Friedkin et la légendaire course-poursuite sous le métro aérien, le film reste une référence du genre. Hackman livre une performance intense, incarnant un flic dur à cuire prêt à tout pour arrêter les criminels. Ce rôle lui vaut son premier Oscar et son premier Golden Globe.
-Gergely Herpai „BadSector”-