ACTUALITÉS CINÉMA – John Wayne est devenu une légende du cinéma en 1939 avec La Chevauchée fantastique, le western qui a marqué sa première collaboration avec le réalisateur John Ford. Ce partenariat prolifique a donné naissance à de nombreux classiques, dont le drame romantique L’Homme tranquille (1952), qui a valu à Ford son quatrième Oscar du meilleur réalisateur.
Mais leur œuvre la plus marquante reste sans conteste La Prisonnière du désert (1956), souvent considéré comme le plus grand western jamais réalisé. Dans ce film, Wayne incarne Ethan Edwards, un vétéran amer de la guerre de Sécession, dont l’obsession l’entraîne dans une quête de plusieurs années pour retrouver sa nièce enlevée par des Comanches après le massacre de sa famille.
Au-delà de sa mise en scène magistrale, La Prisonnière du désert est surtout un portrait impitoyable de l’obsession et de la vengeance. Le parcours d’Ethan est animé par une haine farouche envers les Amérindiens, une vision qui reflétait les préjugés largement répandus en 1956.
John Wayne a désigné La Prisonnière du désert comme le plus grand western de l’histoire
En 1977, alors que le film était déjà reconnu comme un chef-d’œuvre, Wayne a été invité à dresser la liste de ses cinq films préférés. Il a cité Un homme pour l’éternité, Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, Autant en emporte le vent, L’Homme tranquille et La Prisonnière du désert—le seul western de sa sélection. Un choix qui pouvait sembler égocentrique, mais que le temps n’a cessé de valider.
Le film explore des thèmes profonds tels que la haine, la perte et la rédemption. Lorsqu’Ethan Edwards revient chez son frère Aaron en 1868, il porte encore le poids de la guerre. Il est secrètement amoureux de Martha, l’épouse d’Aaron, mais son mépris pour les Amérindiens éclate lorsqu’il rencontre Martin Pawley, leur fils adoptif à l’ascendance Cherokee.
Le réalisateur John Ford ne cherche pas à justifier le racisme d’Ethan mais invite le spectateur à voir la complexité du personnage. Lorsque la famille d’Aaron est massacrée et que Debbie et Lucy sont enlevées, Ethan et Martin partent à leur recherche. Ethan, en découvrant Debbie intégrée aux Comanches et mariée à un guerrier nommé Scar, veut d’abord la tuer, préférant la voir morte que vivre parmi eux. Martin se bat alors pour l’empêcher de commettre l’irréparable.
Dans une scène finale bouleversante, Ethan finit par sauver Debbie en lui disant : « Rentrons à la maison, Debbie. » Après avoir ramené la jeune fille, il reste seul, debout dans l’encadrement d’une porte, laissant planer le doute sur sa possible rédemption.
La Prisonnière du désert, une influence majeure sur le cinéma
L’impact du film est immense. Taxi Driver de Martin Scorsese reprend la quête solitaire d’Ethan dans la descente aux enfers de Travis Bickle. George Lucas s’en est également inspiré pour Star Wars, notamment dans la scène où Luke découvre la ferme de son oncle détruite par l’Empire.
Wayne, en sélectionnant La Prisonnière du désert, anticipait la reconnaissance critique grandissante du film. Aujourd’hui, il reste un pilier du western et du cinéma mondial.
Source : MovieWeb