TEST – Le jeu est disponible sur consoles depuis presque huit mois déjà (il est sorti sur PlayStation 5 et Xbox Series), donc ce n’est clairement plus une nouveauté. Forever Skies, signé Far From Home, est un jeu de survie avec construction de base qui propose trois niveaux de difficulté, ce qui le rend accessible même aux débutants. Mais à quoi faut-il vraiment s’attendre ?
Ce n’est pas un hasard si le mot « ciel » figure dans le titre, car c’est précisément là-haut que vous passerez une bonne partie de votre temps – un peu, ou beaucoup.
Quoi qu’il arrive, on remet le vaisseau à flot
Vous n’êtes pas obligé de parcourir l’histoire en solo, puisque vous pouvez jouer avec un ami en coopération. Si vous choisissez malgré tout de vous lancer seul dans le scénario, préparez-vous à voir les tâches s’enchaîner à toute vitesse. Le lead n’est pas là par hasard (même s’il s’agit d’une référence de chanson), car vous verrez et manipulerez très souvent un vaisseau. Celui-ci est déjà très futuriste dès le début, alors qu’il est encore relativement petit. Ensuite, vous partez explorer des tours abandonnées. C’est là que vous récupérez les plans nécessaires pour améliorer le vaisseau et que vous trouvez des ressources.
Ce n’est pas exagéré de dire que cette boucle peut devenir franchement répétitive à court terme, ce qui est surprenant étant donné que le jeu est jouable en accès anticipé depuis 2023. Le défi n’est pas très élevé, sauf si vous optez pour le niveau de difficulté le plus élevé. La plupart du temps, il s’agit surtout de gérer la faim et la soif. Finalement, vous atteignez la surface d’une Terre devenue inhabitable, où l’oxygène s’ajoute comme facteur supplémentaire. Sans oxygène, vous n’êtes plus là.
Vous devrez aussi vous battre, car les extraterrestres et les insectes se montrent hostiles. Forever Skies se complique surtout par le fait qu’il faut surveiller en permanence votre niveau d’oxygène pour pouvoir ressortir à temps, tout en gardant un œil sur les infections. Celles-ci peuvent provoquer des hallucinations ou faire baisser vos points de vie, et au fil de l’histoire, votre immunité suit une courbe similaire. Cela peut être agaçant, mais on a déjà vu bien pire. Au moins, cela vous pousse à traquer un remède dès que l’occasion se présente, afin que notre scientifique solitaire (ou nos scientifiques, si vous jouez en coop) puisse revenir sur Terre en 2637 et éviter à l’humanité de rester confinée sur la station spatiale Ark après la catastrophe écologique.
Un virus menace ce qu’il reste de la population, et les pièces du scénario se mettent peu à peu en place à la surface, à mesure que l’on découvre les souvenirs et les journaux d’anciens explorateurs disparus. C’est indispensable pour comprendre ce qui s’est réellement passé au cours des derniers siècles. Une chose est sûre : dans sa version toxique, la Terre est visuellement très réussie. Avec cette approche, Forever Skies encourage les joueurs à explorer pour mieux découvrir le lore, ce qui évite que l’expérience paraisse superficielle et trop générique.
Au-delà des nuages toxiques
Même si Forever Skies se déroule dans un monde post-apocalyptique, le jeu est rempli de couleurs vives et s’avère vraiment impressionnant visuellement. Il suffit de se tenir au sommet d’un immense bâtiment et de regarder en bas, vers les nuages de poussière et les ruines, pour le ressentir. Il est rare de voir un univers de science-fiction aussi atmosphérique, qui n’essaie pas d’être complètement réaliste, mais suit clairement sa propre direction artistique. De ce point de vue, l’expérience est réellement unique, loin du gris terne que l’on a déjà vu dans des milliers d’autres jeux.
Le problème, c’est que les performances sur PlayStation 5 laissent parfois à désirer en mode Qualité, car le framerate ne parvient pas toujours à maintenir les 30 FPS. Il reste donc le mode Performance, qui dégrade en contrepartie l’éclairage et la qualité des textures. Quelques objets se retrouvent à traverser les décors, certaines textures scintillent, bref, le résultat est loin d’être parfait.
Les bruitages sont plutôt réussis, mais la bande-son se fait discrète. Certes, le silence pendant l’exploration colle globalement à l’ambiance, mais à certains moments, un peu de musique d’arrière-plan n’aurait vraiment pas fait de mal. Le monde est entièrement conçu à la main, donc il ne faut pas s’attendre à de la génération procédurale, ce qui limite logiquement la rejouabilité. Il ne faut pas plus d’une journée pour terminer l’aventure, même si la mise à jour récente Echoes a légèrement modifié les tours et retouché le fonctionnement des extracteurs. Cela ne change toutefois pas le fait que le jeu met du temps à vraiment décoller, et même si Far From Home ajoute progressivement le contenu d’Echoes, rien ne garantit que cela transformera profondément l’opinion du public.
Le ciel sans fin
Forever Skies donne une impression de jeu correct, mais sans plus, et une note de 6,5/10 lui correspond assez bien. Il faut rester constamment en mouvement et accepter le rythme posé : le jeu réclame de la patience. Si le joueur abandonne trop vite, l’expérience n’aura jamais le temps de se dévoiler pleinement. Une bonne partie de l’environnement laisse un goût d’occasion manquée, même s’il y a vraiment de très bonnes idées ici et là. Le jeu aurait pu être meilleur… et pourrait encore le devenir.
Il ne suivra sans doute pas la même trajectoire de rédemption que Hello Games avec No Man’s Sky (qui mériterait presque un film à lui seul…), mais il peut malgré tout offrir une expérience plutôt agréable.
-V-
Pro :
+ Excellentes animations et style visuel
+ Boucle de gameplay centrée sur la répartition des tâches
+ Réalisation solide dans presque tous les domaines
Contre :
– Le hacking paraît un peu forcé
– L’équipe de Shroud semble quelque peu négligée
– Difficile de trouver un troisième vrai défaut, ce serait du chipotage
Développeur : AdHoc Studio
Éditeur : AdHoc Studio
Date de sortie : 12 novembre 2025
Genre : action–aventure indie
Forever Skies
Jouabilité - 6.8
Graphismes - 7.2
Histoire - 6.8
Musique/Audio - 5.7
Ambiance - 7
6.7
CORRECT
Pas exceptionnel, mais tourné vers le ciel ; il se dévoile lentement, et le chemin peut sembler long jusque-là.





