La scène coupée de Star Wars qui a complètement réécrit la naissance de l’Alliance rebelle

ACTUALITÉS CINÉMA – On pourrait croire à un simple détail réservé aux fans les plus pointilleux, pourtant une scène coupée de Star Wars a changé la façon dont la saga raconte la naissance de l’Alliance rebelle, ainsi que ce que l’on voit dans Andor. En supprimant des préquels le point de départ canonique de la Rébellion, George Lucas a discrètement ouvert la voie à toute une galaxie de nouvelles factions anti-impériales.

 

Dans la saga Star Wars, certains moments restent largement méconnus du grand public, mais ils sont essentiels au mythe et occupent une place particulière dans le cœur des fans les plus fidèles. Le début de la guerre civile galactique entre l’Empire et les rebelles fait partie de ces éléments complexes, continuellement développés à travers des séries, des films et des jeux vidéo, plus de quarante ans après la destruction de la première Étoile de la Mort par Luke. Même si ce récit se divise en plusieurs fronts et en nombreux instants décisifs, il est fascinant de revenir sur l’origine canonique que George Lucas avait imaginée pour déclencher la Rébellion dans cette galaxie lointaine, avant de finalement renoncer à cette version.

L’origine de la Rébellion dans Star Wars, comme celle de cet article, remonte à une scène supprimée de Star Wars: La Revanche des Sith. Dans la vision initiale de Lucas, on y voyait des figures clés comme Padmé Amidala, Bail Organa et Mon Mothma se réunir secrètement pour jeter les bases d’une résistance organisée contre Palpatine et son régime autoritaire. Cette scène devait marquer le premier embrasement officiel de la Rébellion, mais elle a disparu du montage cinéma.

 

La Délégation des Deux Mille et les premiers rebelles

 

La scène coupée de La Revanche des Sith avait été pensée comme la toute première apparition concrète de la Rébellion dans l’univers Star Wars. À un moment clé de l’intrigue, Padmé Amidala prend la tête de la Délégation des Deux Mille, un groupe de sénateurs qui s’oppose ouvertement à la machine de guerre de plus en plus agressive et autoritaire du chancelier Palpatine. La scène montre comment Amidala, Mon Mothma, Bail Organa et leurs alliés tentent de constituer un front politique uni face à l’oppression impériale grandissante.

Bien que ces séquences aient été écartées du film, les guides officiels de Pablo Hidalgo consacrés à l’univers Star Wars confirment qu’elles restent canoniques et fidèles à l’intention de George Lucas. La Délégation des Deux Mille représente une tentative désespérée de restaurer la démocratie et de limiter les pouvoirs d’exception de Palpatine. Cette démarche arrive toutefois trop tard, le chancelier ayant déjà verrouillé quasiment tous les leviers du pouvoir. Malgré son échec, la création de la Délégation marque le début officiel de la lutte contre Palpatine, ce qui fait de cette scène coupée un jalon important du récit de Star Wars. En la retirant du film, Lucas a laissé aux auteurs suivants la liberté d’enrichir et de nuancer les premiers pas de la Rébellion sans rester prisonniers d’une seule version de l’histoire.

 

L’ascension de la Rébellion : Mon Mothma, Andor et Star Wars Rebels

 

La suppression de cette séquence n’a pas seulement modifié quelques trajectoires de personnages, elle a aussi transformé la manière dont le public perçoit la naissance de la Rébellion. Son absence ne remet pas en cause l’intrigue du préquel, mais elle aurait donné un cadre beaucoup plus explicite à la chronologie de Star Wars. Même sans cette scène, l’ascension de la Rébellion est restée l’un des fils conducteurs de la franchise, exploré par différents biais, notamment dans la série Andor et dans le film Rogue One: A Star Wars Story, qui placent Mon Mothma au centre du récit.

Cette importance se révèle pleinement dans Andor et dans la série animée Star Wars Rebels, créée par Dave Filoni et son équipe de scénaristes, spécialistes de l’art de développer l’univers Star Wars tout en raccordant les intrigues et en bouclant des arcs narratifs. La saison 2 d’Andor replonge dans ce contexte politique et consacre Mon Mothma comme la figure sur les épaules de laquelle repose le poids de la Rébellion. Le focus se déplace ainsi par rapport à ce que la prélogie laissait entrevoir autour de Padmé et de la Délégation des Deux Mille, sans pour autant les effacer complètement.

Dans le final de la deuxième saison d’Andor et dans la saison 3 de Rebels, les fans assistent à un véritable moment de bascule: le premier appel clair à la révolte contre l’Empire. Loin des seules manœuvres politiques et des affrontements limités vus jusque-là, cette séquence s’impose comme l’un des passages les plus forts des séries Star Wars. Mon Mothma, incarnée une nouvelle fois par Genevieve O’Reilly, proclame officiellement la Rébellion contre le régime de Palpatine. Cet acte marque la véritable naissance de l’Alliance rebelle, qui rassemble sous une même bannière des cellules jusque-là dispersées afin de résister ensemble à l’oppression impériale.

Ces œuvres ne se contentent pas de souligner le courage de Mon Mothma, elles s’intéressent aussi à sa complexité, à ses dilemmes personnels et au prix qu’elle paie pour la cause. Andor élargit particulièrement son portrait en montrant, au-delà de la dirigeante politique distante, une femme dont la vie privée se fissure. Son discours devant le Sénat, où elle appelle à un soulèvement, devient le moment charnière qui définit le personnage et oriente l’arc de la Rébellion tout entière.

 

De nouveaux fronts pour la Rébellion

 

Ce discours fait de Mon Mothma une icône centrale de la résistance et de la Rébellion, un statut qu’elle conserve tout au long de la chronologie, jusqu’aux événements postérieurs au Retour du Jedi et à la naissance de la Nouvelle République, que des séries comme The Mandalorian et Ahsoka mettent en scène. Ce parcours est toutefois loin d’être linéaire, car son appel ne suffit pas à unir d’un seul coup toutes les forces opposées à l’Empire. Les récits récents, comme le jeu Star Wars Jedi: Fallen Order ou les multiples apparitions de Saw Gerrera et de ses combattants, montrent à quel point ce mouvement reste fragmenté et traversé de contradictions.

La faction de Gerrera, révélée au grand public dans Rogue One: A Star Wars Story puis approfondie dans Andor, ainsi que le petit groupe déterminé mené par Enfys Nest dans le film Solo: A Star Wars Story, offrent une vision beaucoup plus radicale de la lutte contre l’Empire. Leurs méthodes extrêmes accentuent les tensions et les désaccords au sein même de la Rébellion, rappelant qu’il ne s’agit pas d’un bloc monolithique, mais d’un réseau mouvant, plein de zones grises et de dilemmes moraux. Le rôle d’Ahsoka Tano dans la création de cellules clandestines et son action dans l’ombre ajoutent encore une couche de complexité à cet ensemble.

Ancienne apprentie jedi et combattante aguerrie, Ahsoka joue un rôle clé dans la formation de ce qui deviendra l’Alliance rebelle. Forte de son expérience, elle relie des groupes de résistance isolés au sein d’un réseau souple, étroitement lié aux vestiges de la République légitime d’avant l’Empire. Cette structure en évolution devient la graine de l’Alliance dans laquelle Leia Organa et Luke Skywalker combattront plus tard, sous l’autorité d’un conseil dirigé par Mon Mothma.

Il est finalement assez frappant de constater que la suppression d’une simple scène de discussion entre politiciens dans le dernier film de la prélogie ait ouvert la voie à autant de développements riches, plusieurs années plus tard. L’ascension progressive de Mon Mothma comme grande figure de la Rébellion, ainsi que les nouvelles couches ajoutées à la chronologie, rendent ce récit galactique bien plus dense. Avec le recul, la décision de Lucas de retirer cette scène apparaît presque comme une chance, puisqu’elle a permis d’adopter une approche plus profonde et plus nuancée pour raconter l’histoire de la Rébellion.

Source : 3djuegos

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