TEST – Après de longues années d’accès anticipé, Rennsport sort enfin en version complète. On doit toutefois admettre qu’il existe, dans le genre, nombre de titres plus aboutis pour qui veut vraiment courir, et que l’offre est plus étroite sur console que sur PC. Reste à voir si l’on tient un échec pur et simple ou s’il existe, malgré tout, quelques circonstances atténuantes.
Propulsé par l’Unreal Engine 5, le jeu pourra tenter un public hardcore pour quelques tours, mais même cela n’a rien d’assuré.
De Road Atlanta à Spa
On retrouve des circuits mythiques (Monza, Spa-Francorchamps) et des choix déroutants (Jeddah Corniche, sans doute un compromis dicté par l’Arabie saoudite), ainsi que quatre tracés fictifs. Côté voitures, l’éventail va des TCR aux GT3, avec deux hypercars (Porsche 963, BMW M). Sélection un peu atypique, mais revigorante face aux catalogues vus ailleurs. La prise en main paraît plus authentique : surchauffez les pneus et l’adhérence chute. L’esprit rappelle Project Cars ou Assetto Corsa Competizione. Sauf que l’impression globale tient un peu de l’illusion. Seul en piste, on ne ressent pas tout ; dès que le trafic arrive, le feeling change. On le perçoit même en solo – qu’il faudrait presque écrire entre guillemets. On peut créer des courses personnalisées (voitures, circuits, durée) et des championnats. Là, l’IA montre vite ses limites : sur les tracés urbains, vos rivaux embrassent les murs avec une constance hilarante.
Résultat, le solo se range vite au placard et l’on garde surtout le multijoueur en ligne. Beaucoup d’événements officiels quotidiens, un système de cote et de pénalités, une approche multiplateforme – on devine que les développeurs ont mis l’accent là-dessus dès le départ. Si seulement c’était irréprochable. Les départs lancés peuvent distribuer des sanctions dès l’extinction des feux, et dans les stands il arrive que l’équipe flotte littéralement. Dommage, car une fois en paquet la course peut être prenante, au point de rivaliser sur ce point précis. Ailleurs, ça coince. Visuellement, R est étonnamment faible sur PS5 de base : modèles de circuits et d’autos acceptables mais fantomatiques en mouvement, pop-in fréquent, rétroviseur en définition risible. Et si vous ne voyez toujours rien, l’herbe au bord de piste finira par vous agacer : pourquoi est-elle si haute partout ? Manque de budget tondeuse ? Chez les concurrents, on ne voit pas ça – d’où l’incompréhension.
Monétisation là où il ne faut pas
Dans ce type de jeu, on s’attend à un éditeur de livrées digne de ce nom pour se distinguer en piste. Ici, non. À la place, quelques peintures en DLC payables en monnaie interne. Peu d’options, et d’une qualité tristement faible pour un produit de ce calibre. L’ensemble renforce l’impression d’un jeu non fini. On n’attend pas un arc à la Hello Games : en neuf ans, ils ont façonné No Man’s Sky avec des mises à jour gratuites – Starfield pourrait en prendre de la graine. Pour Rennsport, on n’y croit pas, et l’éditeur Nacon n’y est peut-être pas étranger. Les développeurs ont sans doute manqué de temps ou de moyens pour aller au bout de leurs idées. La DualSense vibre fort aux changements de rapport et sous forte charge des pneus, et l’on devine un traitement qui aide la manette à tenir face aux volants. Peu importe : le contenu reste chiche. Côté son, c’est propre, donc rien d’une catastrophe, mais guère de quoi pavoiser à l’approche d’autres sorties – surtout quand on sait qui se cache derrière l’alternative évoquée plus bas.
Rennsport 0.5
Rennsport récolte un 6/10, note généreuse. La couche simulation est en place, presque tout le reste réclame des corrections. Un premier patch est sorti le jour de la rédaction, mais ce test reflète la version de lancement. Bref, la route est encore longue pour espérer durer. À court terme, on imagine une trajectoire à la Driveclub – souvenez-vous. Quant au titre cité plus haut : Project Motor Racing, chez Straight4 Studio. Ian Bell est aux commandes. Project Cars, GTR. De quoi garder un peu d’espoir – reparlera-t-on du jeu dans deux semaines ? Peut-être. Ou pas.
-V-
Pro :
+ la physique
+ l’ambiance en multijoueur
+ l’audio
Contre :
– jeu encore à moitié cuit
– solo sacrifié
– contenu famélique
Développeur : Competition Company
Éditeur : Nacon
Sortie : 13 novembre 2025
Genre : simulation, course
Rennsport
Jouabilité - 4.7
Graphismes - 5.8
Physique - 6.8
Musique/Audio - 7.2
Ambiance - 7
6.3
CORRECT
Pas mauvais, mais encore loin d’un produit fini.


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