On explique pourquoi PlayStation a surpayé les créateurs de Destiny et ce que signifient vraiment les pertes annoncées. Sony a déboursé 3,6 milliards de dollars pour Bungie, enregistre une dépréciation, et pourtant le pari paraissait cohérent à l’époque.
En janvier 2022, Sony a officialisé le rachat de Bungie. Plus de trois ans plus tard, le bilan déçoit – selon le directeur financier Lin Tao, « les ventes et l’engagement n’ont pas atteint les niveaux anticipés lors de l’acquisition ». Sony passe une dépréciation de 31,5 milliards de yens – environ 204,2 millions de dollars –, ce qui signifie que la valeur actuelle des actifs acquis – IP, talents, savoir-faire, etc. – est inférieure au prix payé. Le prix n’est pas la valeur: la prime de goodwill s’est érodée avec les départs, le plafonnement du live service et l’annulation de projets. En clair, Sony voit aujourd’hui moins de potentiel qu’en 2022 – cela se traduit en pertes. Remis dans le contexte d’un marché euphorique autour de 2020, l’achat paraissait sensé; PlayStation insiste d’ailleurs ne pas renier la stratégie live service malgré « beaucoup de problèmes ».
Où en sont Bungie et Destiny
Depuis la clôture et l’atterrissage du triple A, Bungie a beaucoup bougé. Avant même la finalisation, un spin-off Destiny en coop à la troisième personne (Payback) et Matter ont été annulés, tandis qu’un projet fantasy prometteur, Gummy Bears, a quitté le studio pour un nouveau first-party Sony. Bloomberg a fait état de plus de 200 licenciements; une lecture largement relayée estime que Sony aurait payé environ la moitié en cash, le reste via financement côté Bungie, générant une charge de dette. La restructuration sert à réduire les coûts et une monétisation plus ferme est probable sur les jeux et les IP.
Destiny 2 traverse un creux – les récents minima d’activité s’expliquent ainsi:
- La saga Lumière/Ténèbres s’est close avec The Final Shape à l’été 2024, un nouvel arc n’a pas encore démarré.
- Les extensions se vendent moins d’année en année – hors Lightfall en 2023 – d’où un passage à deux vagues « moyennes » avec moins de contenu entre les sorties.
- Lancé en 2017, le jeu subit une lassitude naturelle, aggravée par des polémiques comme le retrait d’anciens contenus.
- La dernière extension « moyenne », Edge of Fate, a introduit des systèmes de progression et de lancement d’activités qui peinent à convaincre, des ajustements sont attendus.
Quant à Marathon, le reboot en extraction shooter a été repoussé après un accueil tiède. Des tests fermés sous NDA évoquent des progrès, mais sa place face à des concurrents comme ARC Raiders reste à démontrer.
Source : 3djuegos



